Jérémy Greve Technicien dans la filière Bio de la coopérative Qualisol (Monfort 32)

Cette coopérative réalise du tri de céréales pour les semences et du tri de légumes secs pour une filière d'alimentation humaine commercialisée sous la marque « MonBio ». Jérémy Grève nous livre son témoignage à propos du tri notamment des légumes secs.


Le rôle de la coopérative pour les particuliers

N'ayant pas la capacité logistique de proposer toute l'année une prestation de tri à façon, la coopérative privilégie une démarche collective. En période creuse, Qualisol propose une prestation de tri des semences fermières pour les agriculteurs. Ces derniers peuvent pré-nettoyer leur récolte et apporter un lot à la coopérative pour affiner le tri.

La technique de tri sur la filière « MonBio »

La coopérative assure la collecte, le stockage, la mise aux normes (dont le triage) et la vente.

Tous les lots de lin, pois chiche ou épeautre sont réunis selon le type de culture et stockés ensemble. Pour la lentille et le haricot, comme les lots livrés sont hétérogènes, la coopérative stocke, trie et ensache chaque lot séparément. Ainsi, pour chaque sachet MonBio, la commune d'origine de la culture peut être certifiée.

Les mêmes espèces/variétés culturales sont triées à la suite afin de ne pas modifier les réglages mais de jouer uniquement sur le débit (selon le salissement du lot).

Il peut être demandé aux agriculteurs d'anticiper ou retarder leur moisson pour éviter d'avoir trop de lots en stock et étaler le tri.

À Qualisol, le débit moyen est de 1 tonne/heure (accueil, déchargement, préparation des machines, passage d'une machine à l'autre, etc.) même si les machines ont la capacité de trier jusqu'à 8 tonnes à l'heure.

Enfin, la qualité du tri dépend de la culture. Des débits plus importants sont utilisés pour trier le blé, culture haute facile à moissonner, par rapport à la lentille, culture proche du sol avec beaucoup de salissement.

Les atouts de l'atelier de triage à façon de semences fermières

Le principal atout du tri est la lutte contre les adventices, surtout valable en agriculture biologique. C'est un cercle vertueux : plus un lot est trié, moins d'adventices seront ressemées et le prochain tri en sera facilité. L'avantage d'une coopérative sur un tri à la ferme est la qualité du triage grâce à leur diversité de machines. Par exemple, Qualisol a pu investir dans un trieur optique, appareil de tri phare de la coopérative.

Les freins au développement du tri

  • Pour les agriculteurs, le frein principal à faire trier ses semences à la coopérative est le coût. La facture varie de 40 à 120 €/tonne selon la complexité du tri. Les agriculteurs sont aussi dépendants de la disponibilité de la coopérative : ils doivent s'intégrer à un planning existant.
  • D'un point de vue technique, le stockage est compliqué, notamment si le lot est sale car il se conservera moins bien.
  • Enfin, la coordination entre la coopérative et les agriculteurs est un point sensible. Concernant les productions de la filière MonBIO, il faut que les récoltes soient déclenchées en bonne intelligence entre les agriculteurs et les capacités de la chaîne de triage.

Les champs à explorer

  • Les outils de la coopérative étant très efficaces, les marges d'amélioration sont plutôt liées à la planification au sein de la coopérative, ainsi que la gestion du collectif par rapport au particulier.
  • « En lentille, il faudrait perfectionner et développer l'écimage. Cette technique permet d'obtenir une récolte plus propre mais elle doit être effectuée plusieurs fois. C'est un outil intéressant pour des parcelles où il y a du salissement, mais il faut être très attentif à écimer avant maturité des graines afin d'éviter de ré-ensemencer la parcelle. »
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