Le verger traditionnel : un habitat écologique riche
Equilibre biologique
La diversité des espèces (oiseaux insectivores, chauve-souris, insectes auxiliaires) permet de préserver l'équilibre biologique de ces milieux. Les populations de ravageurs des feuilles (pucerons), des bourgeons et surtout des fruits (chenilles,…) y sont maintenues à des densités faibles grâce à la présence de nombreux antagonistes. Les variétés rustiques résistent par ailleurs aux principaux champignons. La production en fruits y est certes moindre qu'en verger spécialisé (basse tige), mais elle est compensée par la qualité ainsi qu'une production de fourrage (et donc de viande) et souvent du miel.
Diversité des habitats écologiques
Il offre une large palette de micro-habitats : plantes herbacées, bourgeons, fleurs et fruits, cavités, bois mort, écorces, etc.
Autre facteur créateur de diversité : les pratiques agricoles extensives qui s'y appliquent, comme la fauche ou la pâture.
Tout comme les prairies naturelles et les haies, le pré-verger héberge de nombreuses espèces animales et végétales en déclin ou menacées. Leur présence simultanée de ces espèces en déclin constitue un identifiant de ce milieu remarquable, à la fois zone d'alimentation, et aussi de reproduction et d'hivernage.
En France, 14 des 27 espèces d'oiseaux désignées comme « en déclin » par le Museum national d'histoire naturelle sont présentes dans les prés-vergers. Parmi elles, le torcol fourmilier, la huppe fasciée, le moineau friquet, la mésange nonette, le rouge-queue à front blanc, le bouvreuil, le gros bec et la chouette chevêche. Emblématique, la chouette chevêche affectionne les cavités présentes dans les vieux arbres fruitiers, où elle y élève sa nichée.
De grands prés-vergers
La faune spécifique du verger haute tige apparaît à partir de 60 à 100 arbres. En deçà, les arbres favorisent uniquement la nidification de quelques passereaux, mais pas leur nidification. A partir de 300 arbres, toutes les espèces spécialistes du verger sont présentes. Un pré-verger pourra bénéficier de la faune spécifique présentes dans d'autres prés-vergers alentours – situés à moins de 300 à 500 m – grâce à un réseau d'espaces écologiques (haies, prairies naturelle, mares…) qui facilite la circulation de ces espèces.
Maintenir ou implanter une haie autour du verger
L'idéal est une mosaïque de petites parcelles de prés-vergers, de prés, de bois et de cultures dans un bocage régulier. Plus les milieux aux abords du verger sont variés, plus les chaînes alimentaires sont complexes et fonctionnelles, plus les mécanismes de régulation sont performants. En Normandie, il est de tradition de border le pré-verger par une haie de poiriers sur le côté soumis au vent dominant.