Gérer le pâturage dans le pré-verger

Protéger les arbres

La protection doit rester en place jusqu'à ce que l'arbre soit capable de résister au bétail, soit environ 20 ans pour le poirier et le pommier.
La protection du jeune arbre planté est indispensable pour éviter l'abroutissement des jeunes arbres (bourgeons, écorces) par le cheptel. Pieux, hursus ou corset : les systèmes de protection fréquemment employés sont divers selon l'animal (ovins, jeunes bovins, vaches…). Mise en œuvre avec soin, il ne dédouane pas d'une surveillance régulière. Aucune solution n'est en effet infaillible.

  • Enclos en bois et hursus

La plantation de 3 à 4 pieux est le dispositif classiquement utilisé dans les vergers pâturés par les bovins. D'une hauteur de 1,5 à 1,7 m de haut, ces pieux sont plantés de 0,8 à 1 mètre de l'arbre et solidarisés entre eux par des lattes transversales. L'efficacité est améliorée si l'on fixe 3 à 5 rangs de fil Pour les moutons, un hursus (grillage) de 1,2 m est suffisant.

  • Le corset métallique : une solution durable

Les éleveurs de bovins en Bretagne et Normandie utilisent fréquemment un corset ajouré en acier galvanisé (1,80 m de haut et 30 cm de diamètre), évasé au niveau du point de départ des charpentières.

Le corset en métal est fixé à un pieu (voire deux) d'environ 2,5 m de haut et 10-15 cm de diamètre. Un grillage surmonte le corset afin de protéger de la dent du bétail le point de greffe et les premières charpentières.

Solides, durables mais onéreux (environ 14   l'unité), ces corsets sont surtout utilisés dans le cadre d'un renouvellement annuel du verger.

Une bonne combinaison arbre - animal

Le pâturage en pré-verger nécessite avant tout de bien penser à la compatibilité de l'association entre l'animal et l'espèce fruitière, en fonction de l'âge des arbres et de la densité de plantation.

Entête

 

Bovins adulte

Jeunes bovins

Ovins

Equins

Caprins

Volailles

Pommier

Verger adulte

Oui

Oui

NON

Eviter

Oui

Poirier

Verger adulte

Oui

Oui

Verger adulte

Eviter

Oui

Prunier

NON

Eviter

Oui

NON

NON

Oui

Cerisier

Oui

Oui

Oui

NON

NON

Oui

 

Les éleveurs de bovins réservent souvent les vergers de pommiers et de poiriers aux jeunes (génisses, veaux), même si le pâturage des bovins adultes est parfaitement compatible avec un pré-verger de densité moyenne (75 arbres/ha).

Seuls les arbres fruitiers de plus de 20 ans résistent à la poussée des vaches et des bœufs.

Certaines races de mouton comme le shropshire ne s'attaque pas aux arbres.

 

  • Des jeunes bovins Salers dans un verger de 15 ans nécessitent une protection efficace.
    Des jeunes bovins Salers dans un verger de 15 ans nécessitent une protection efficace.
    Des jeunes bovins Salers dans un verger de 15 ans nécessitent une protection efficace.
Pâturage : un chargement moyen à respecter

Le pâturage dans le pré-verger ne diffère guère de celle d'une prairie non plantée. La période de pâturage est identique : elle se déroule généralement sur 7 à 9 mois selon les régions, par exemple de début avril à mi-décembre en Normandie. Toutefois, les arbres obligent à interrompre le pâturage 2 à 3 semaines avant la récolte des fruits.

La spécificité du pré-verger est que le producteur cherche à tirer le meilleur parti de la production conjointe de fourrage et de fruits, ce qui nécessite d'adapter la conduite du cheptel : nature des animaux, chargement, durée et fréquence de pâturage…

Dans le pré-verger en pays d'Auge, le chargement moyen est de 0,9 UGB/ha/an. La pression de pâturage est cependant très variable d'une ferme à l'autre, souvent comprise entre 0,4 à 1,5 UGB/ha/an.

Au-delà d'un différentiel du potentiel agronomique, cette variabilité du chargement peut témoigner de préoccupations diverses des agriculteurs vis-à-vis de la production animale.

Certains producteurs limitent fortement le chargement afin d'éviter les dégâts sur les arbres.

La subdivision du pré-verger en sous-unités de pâturage de moins de 1 ha aide à mieux gérer le chargement.

En pré-verger, il importe de trouver un équilibre entre le nombre d'arbres et le nombre d'animaux, car plus il y a d'animaux plus la pression sur le sol, le tronc et les branches basses est susceptible d'être forte sous un arbre.

  • Prévenir les risques de piétinement du sol

La surveillance régulière et constante de la pression exercée sur le sol par les animaux est impérative. Le bétail peut en effet causer un tassement excessif du sol, en particulier à l'aplomb des arbres puisqu'il y trouve une protection vis-à-vis du soleil, du vent et de la pluie. Ce piétinement localisé conduit inévitablement au dépérissement rapide des arbres, même des plus vigoureux. Les arbres fruitiers y sont très sensibles, et en particulier les pommiers, pruniers et cerisiers.

  • Un retrait précoce des animaux avant récolte

Pour la qualité sanitaire des fruits et leur bonne conservation, ceux tombés au sol ne doivent pas être souillés par les déjections animales.

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