Le déclic
Localisation géographique, caractéristique :
La Réunion est une île volcanique située dans l’ouest de l’Océan Indien, l’hémisphère Sud, au sein de l’archipel des Mascareignes. Elle constitue un département et une région d’Outre-Mer français (DOM). Volcan-bouclier intraplaque, issu d’un « hotspot », l’île de 2512 km2 compte deux grands massifs : Piton des Neiges (3070m – 3 millions d’années) et Piton de la Fournaise (2632m) offrant un relief montagneux, élevé et très compacte, influençant considérablement la vie sur l’île notamment la partie Est – Sud Est.
Entièrement constituée de coulées basaltiques, l’île se prolonge verticalement jusqu’à 4000 m en dessous du niveau de la mer.
Deux grands ensembles territoriaux sont communément distingués : les « Bas » et les « Hauts ».
Les « Bas » correspondant à la zone de culture principale de la canne à sucre « autour d’une agriculture dite à forte intensité capitalistique », et les « Hauts », l’air supérieure à la côte, quant à elle a une agriculture plus sociale permettant le maintien de la population en zone de montagne et de conserver les valeurs culturelles. L’activité agricole des Hauts est tournée vers la diversification et l’autosubsistance.
Ainsi, étant donné son relief, son climat, un volcan toujours en activité et les contraintes sociales, l’île constitue un véritable défi à l’activité agricole que l’on pourrait qualifier de « multifonctionnelle ». En effet, le territoire est très exigu, les ressources naturelles sont sensibles à l’érosion, la croissance démographique est rigoureuse et pourrait constituer un véritable enjeu à l’horizon 2050. Tout comme l’existence d’un important chômage structurel, impliquant, nécessitant, une prise en compte systémique de l’agriculture et un soutien de la part des institutions locales.
L’exploitation « Indigènes » se situe sur la commune de Ste Rose au lieu-dit Bois Blanc en bordure du rempart de Bois Blanc, au sein de l’aire d’adhésion du Parc national de La Réunion.
Quels sont les éléments déclencheurs du changement de raisonnement ou de pratiques ?
Béatrice et Quentin se sont forgés au fil du temps une expérience professionnelle et un savoir-faire leur permettant de réaliser un rêve d’enfance : devenir paysan forestier.
Conscient des enjeux majeurs autour de la lutte contre les espèces exotiques envahissantes, les Donnay ont fait le choix de restaurer une concession totalement en friche, mise à disposition par le Conservatoire du littoral. Sensible à la biodiversité, ils ont cœur à préserver et favoriser les espèces indigènes et endémiques de La Réunion pour stabiliser un milieu favorable à une production agricole diversifiée. Une approche systémique leur permettant de partager et transmettre leur expérience pour un meilleur développement de leur territoire.
Quels sont les objectifs poursuivis ?
Béatrice et Quentin sont passionnés par leur travail et la Biodiversité au sens large. Désireux d’être en Nature et maitriser leurs choix professionnels, ils se sont fixés plusieurs objectifs.
La restauration écologique et la lutte contre les espèces exotiques envahissantes (EEE) restent au cœur de leur préoccupation afin que ces EEE empiètent moins sur la zone de cœur du Parc national. Leur souhait est de démontrer la possibilité de produire une agriculture paysanne respectueuse de l’environnement, tout en conservant et restaurant des reliques de forêts composées d’espèces indigènes et endémiques.
Ils souhaitent également maitriser les différentes étapes de la vente directe en circuit court pour optimiser leurs marges et répondre aux exigences des consommateurs avec une production de haute qualité. Leur mode de production et les orientations prises leur permettent de produire sans intrants et d’être indépendant d’un point de vue financier tout en préservant des pratiques traditionnelles.
De plus en plus prégnant, ils s’adaptent au changement climatique en explorant différentes solutions agronomiques, forestières et environnementales.
Les Donnay ont également l’ambition de dynamiser encore plus leur exploitation avec de nouveaux projets et le travail en collectif au travers du GIEE de Ste Rose. Ils veulent donner envie aux nouvelles générations de préserver la biodiversité.
