LA DÉMARCHE

En agriculture biologique depuis plus de 10 ans, la maîtrise du salissement a toujours été une priorité et fait l'objet de beaucoup de rigueur pour le GAEC de Couyaroux. Rotation (alternance de cultures d'hiver et d'été), désherbages mécaniques et manuels, entretien des bordures de champ sont combinés pour des résultats très souvent satisfaisants.

LES SAVOIRS AGROÉCOLOGIQUES

La maîtrise de l'enherbement est basée sur un suivi précis des cultures afin d'éviter qu'une plante ne prenne le dessus (risque de déstabiliser le système et d'obliger à une révision de la rotation).

Différentes techniques de désherbage préventives et curatives sont associées :

• désherbages mécaniques fréquents à des moments opportuns (ex : faux semis)
• débroussaillage des bordures de champs (sur 1,5 m), afin d'éviter toute dissémination d'adventices depuis les bordures ou les bandes enherbées
• désherbage manuel complémentaire.

Principales adventices observées sur la ferme : chardon, moutarde, rapistre, ray-grass, vulpin, folle avoine.

• Le chardon est régulé grâce aux interventions ponctuelles d'un décompacteur à ailettes. 3 ou 4 passages à une profondeur de 30-35 cm permettent de détruire les rhizomes des chardons.
• Le vulpin, la folle avoine et le ray-grass sont des plantes concurrentes hivernales parfois difficiles à maîtriser.
• Le panic pied de coq est maîtrisé par une diminution de la part des cultures d'été et un suivi manuel. 

La pression en adventices estivales (xanthium, datura, panic-pied-de-coq) est relativement faible grâce à la rotation mise en place (temps de retour du soja sur la parcelle : 4 ans).

La herse étrille (12 m), la houe rotative (sur soja) et la bineuse sont les outils le plus utilisés pour désherber les cultures en place. Associée à l'arrachage manuel régulièrement pratiqué par les associés depuis plus de 10 ans, ces interventions ont permis de diminuer de manière conséquente la pression adventice.

La présence de plantes bioindicatrices dans les parcelles des brassicacées de type moutarde ou le rapistre rugueux serait révélateur d'un manque de minéraux. 

Exemple du blé : Désherbage du blé implanté sur sol nu.

Pour les autres cultures :

• Féverole : même stratégie avec passage de la bineuse en mars, entre les rangs, pour couper l'herbe.
• Pois : peu d'interventions car culture fragile, un passage de herse étrille
• Soja : adventices les plus présentes : panic pied-de-coq, chénopodes, renouée persicaire, sétaire verte. Après destruction du couvert de féverole et semis, deux passages d'une houe rotative (écroûteuse). Cette conduite a un double intérêt : elle permet d'intervenir plus précocement qu'avec la herse étrille et pulvérise les mottes sans recouvrir la culture. Un passage supplémentaire de bineuse et de herse étrille peut être réalisé si nécessaire.

Cf. vidéo sur la gestion de l'enherbement

Temps de travail lié au désherbage manuel :

Le désherbage manuel intervient en complément du désherbage mécanique et du broyage des bordures « pour affiner le travail » et diminuer le stock de graines adventices. Certes le travail en pleine période estivale peut se révéler difficile mais Alain Daguzan est persuadé qu'il s'agit d'un cercle vertueux dans lequel le temps de travail va s'amoindrir au fil des années.

INTÉRÊTS DU POINT DE VUE DE L'AGRICULTEUR

Difficultés rencontrées :

• Gestion du salissement pour les plantes concurrentes hivernales. Même si la gestion de l'enherbement est une des priorités, quelques plantes concurrentes hivernales de type graminées restent difficiles à maîtriser (vulpin notamment). La mise en œuvre d'une nouvelle rotation en 2017 devrait répondre pour partie à cette problématique (cf. Zoom sur le choix d'une nouvelle rotation en 2017)
• Quelques problèmes de tassement liés à des passages mécaniques nombreux.