Stéphane de Tourdonnet chercheur au sein de l'UMR Innovation de Sup Agro Montpellier

Après avoir coordonné le projet PEPITES de 2009 à 2013, Stéphane de Tourdonnet travaille aujourd'hui sur la transition agroécologique au sein de l'UMR Innovation et développement de Sup Agro Montpellier et pour lui « le SDCV est un des systèmes qui permet d'aller vers l'agroécologie». Fort de ses 14 années de recherche sur cette pratique, il nous livre son regard sur le développement du SDCV.


Atouts pour le développement de la pratique

Stéphane de Tourdonnet souligne d'abord la diversité des systèmes techniques et des réseaux regroupés sous le vocable SDCV. « C'est un lieu de réflexion agronomique intense ». Parmi les atouts de cette pratique, il cite la diminution des coûts d'intrants, grâce à la réduction du nombre de machines et de l'utilisation de carburants. Le SDCV est « une pratique efficace et intéressante pour la transition agroécologique » car elle permet en supprimant le travail du sol et en maintenant une couverture du sol permanente d'améliorer la biodiversité.

Freins au développement

« C'est un système intensif en connaissances. ». Ce frein pourrait être levé par des dispositifs d'apprentissage individuels et collectifs permettant d'accéder aux connaissances nécessaires à la création et à la gestion de ces systèmes. Ces connaissances techniques sont souvent difficiles à acquérir et évoluent rapidement. Le passage au SDCV est « une prise de risque importante » qui limite les possibilités d'actions des agriculteurs, coopératives et conseillers qui ne savent parfois pas quoi conseiller. Stéphane de Tourdonnet rappelle l'importance de maîtriser des adventices et le risque d'accroître la dépendance aux herbicides avec ces pratiques.

Rôle de la recherche et perspectives

« Ces techniques vont continuer à se développer et à se diversifier. » Le futur de cette pratique dans le Sud-Ouest passera par la gestion d'un compromis entre la forte production de biomasse et la faible consommation d'eau. « Ce sont des pratiques développées chez les producteurs, on n'est pas dans un schéma descendant de la recherche vers les producteurs. ». Pour lui, le rôle de la recherche est « d'accompagner ce changement en apportant de connaissances nouvelles, notamment concernant les régulations biologiques ». La recherche seule ne peut pas développer un système technique performant mais elle garde un rôle clé dans la compréhension des phénomènes.

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