Matthieu Archambeaud rédacteur de la revue TCS
Matthieu Archambeaud est rédacteur de la revue TCS, il assure depuis 10 ans des formations sur l'agriculture de conservation et notamment sur le semis direct sous couverture végétale (SDCV).
Atouts pour le développement de la pratique
Pour Matthieu Archambeaud, les atouts du SDCV du point de vue écologique sont démontrés, notamment concernant le fonctionnement du sol. A l'échelle des agriculteurs, les économies en temps, carburants et machines possibles grâce au SDCV sont des avantages pour le développement de cette pratique. Actuellement, les agriculteurs arrivent au SDCV soit par l'approche des couverts végétaux, soit par les TCS. Ce sont des « agriculteurs curieux qui ont envie de changer de système ». Matthieu Archambeaud est optimiste concernant la dynamique de développement de cette pratique : « Cette technique va être de plus en plus maîtrisée, les agriculteurs en SDCV vont donc améliorer leur résultat. Cette technique va se démocratiser ». De plus, les instituts de recherche, les coopératives, l'enseignement agricole et les entreprises privées se penchent sur le sujet...
Freins au développement
Matthieu Archambeaud relève un « manque de connaissances de la profession au sens large ». Le SDCV ne repose pas sur un itinéraire technique prédéfini et nécessite la mise en place d'une approche systémique « autrement plus complexe » que les systèmes conventionnels.
Accompagnement et formation
Les agriculteurs ont besoin de comprendre les fondamentaux agronomiques impliqués dans le SDCV comme le fonctionnement du sol, les cycles du carbone, de l'eau et de l'azote. Le principal pré requis pour réussir ce système est de « maîtriser la couverture végétale ». Aujourd'hui la directive nitrates impose la couverture des sols et les agriculteurs cherchent à savoir comment l'utiliser au mieux. Ils ont besoin d'un accompagnement technique sur le terrain. Par ailleurs, Matthieu Archambeaud souligne la nécessité d'une réorientation de la politique fiscale afin de favoriser la mise en place de ce système par exemple une défiscalisation lors d'une période de transition ou sur du matériel spécifique.
Le SDCV adapté à tous les sols ?
« Le SDCV est plus difficile à mettre en place sur les sols très limoneux ou très argileux avec un faible taux de matière organique, alors que les sols argilo-calcaires bien structurés ou les sols sableux s'y prêtent plus facilement. »