De quoi parle-t-on ?

Le Semis-Direct sous Couverture Végétale (SDCV) consiste à associer arrêt du travail du sol et mise en place de la couverture du sol. C'est, aujourd'hui, la forme la plus aboutie de l'agriculture de conservation. Cette pratique est récente et encore très peu répandue en France, alors qu'elle est monnaie courante dans les pays tropicaux et de plus en plus adoptée aux Etats-Unis et au Brésil.

Le Semis-Direct (SD) est, par opposition au labour, une technique conduisant à un non retournement du sol et à un non mélange de la terre. Le SD se définit par un travail uniquement sur la ligne de semis et non sur la largeur du semoir.

Il existe deux catégories de couverture végétale et donc de SDCV :

  • La couverture peut être vivante ou permanente, on parle alors de semis-direct sous couverture permanente vivante ;
  • La couverture du sol peut être assurée par des résidus de cultures ou de cultures intermédiaires détruites, on parle alors de couverture végétale morte.

D'après l'enquête 2011 sur les pratiques culturales, environ 230 000 ha étaient semés en semis-direct, essentiellement dans des résidus de culture.

Agreste :
enquêtes pratiques culturales
2006 2011 2011
% de la culture implantée
en semis direct
Surface implantée
en semis direct
Blé tendre 0,8 % 4 % 194 000 ha
Blé dur 3 % 4 % 17 500 ha
Colza 0,5 % 0,5 % 8 000 ha
Tournesol 0,2 % 1 % 6 800 ha
Maïs 0,2 % 0,5 % 8 500 ha
Tableau 1 : Part des cultures implantées en semis-direct en France pour les campagnes 2006 et 2011
(Source : Agreste pratiques culturales)

Les agriculteurs mettent en place ce système principalement pour gagner du temps et pour préserver leur sol des risques d'érosion1. L'objectif est d'allier les avantages connus de la couverture du sol à ceux du non travail du sol tout en bénéficiant des interactions positives de la combinaison de ces deux pratiques.

Fonctionnement d'un sol en SDCV
La minéralisation est ralentie et régulière car il n'y plus le pic d'oxygénation provoqué par le labour. De plus, les agrégats qui protègent la Matière Organique (MO) ne sont plus détruits par les outils de travail du sol (en particulier ceux branchés sur la prise force). Elle reste donc protégée par ces agrégats.
La MO fraîche est présente en abondance dans la litière, ce qui sert de substrat aux organismes du sol. Le travail du sol représente une perturbation pour la vie biologique du sol, son arrêt permet de stabiliser la structure du sol et de maintenir la vie biologique.
La couverture végétale protège le sol et représente une barrière physique. L'effet « splash » des gouttes d'eau est atténué par les couverts ou résidus, les particules de sol sont donc moins facilement détachées et emportées par l'eau de pluie.
Le sol n'étant jamais nu, les couverts réduisent les risques de pertes de nitrates par lixiviation en piégeant l'azote.
Les résidus empêchent le ruissellement. Le SD et les racines des couverts créent une porosité biologique qui permet une meilleure infiltration. Par ailleurs, les mycorhizes se développent et facilitent l'accès à l'eau, par ailleurs grâce à la porosité le volume de sol prospecté par les racines augmente. La température de surface diminue quand il y a des résidus ou des couverts, ce qui limite l'évaporation du sol. Les couverts vivants évapotranspirent et utilisent donc l'eau du sol.
Dans les systèmes à bas niveau d'intrants, l'utilisation de légumineuses comme couvert permet aussi une fixation symbiotique d'azote.

1 Hypolite S, 2012. Caractérisation du réseau d'agriculteurs partenaires in Rapport TTSI.
Aucun commentaire Ajouter un commentaire

À télécharger