Suivi dans le temps de la ferme
Historique des Assolements
2020
2017
SUIVI DANS LE TEMPS 2021
Système
Peu d'évolution sont constatées on note seulement :
- Concentrés azotés : 20 t pour 16 000€, et 3 t d'aliment complet pour les agnelles (1 200€) contre 20 t soit 19 500€ en 2017
- Eau, gaz, électricité : Petite augmentation au niveau de l'électricité, 5 000€ (4 370€ en 2017)
Ventes :
Cultures intraconsommées : Fourrages : 100 t de foin (80t en 2017)
Céréales : 40 t du mélange avoine/seigle/orge 20 qx/ha (55 t de deux mélanges, seigle / orge et seigle / avoine (permettant une autonomie en concentrés de 75%). Rendements des mélanges : 30 q /ha en 2017).
Cheptel 2020 :
280 brebis laitières race Lacaune (320 en 2017)
9 béliers (13 en 2017)
Taux de renouvellement : 30% (25% en 2017)
90 agnelles pour renouvellement interne (80 en 2017)
350 agneaux (400 en 2017)
Zoom sur le renouvellement du troupeau :
En 2020, l'exploitation a décidé de renouveler intégralement son troupeau. Cette action est impulsée par une réflexion de Laurent Reversat sur la race Lacaune. Cette race, d'après ses dires, est intéressante car peux convenir tout autant à des systèmes intensifs qu'à des systèmes extensifs, en plaine ou en montagne. Cependant, le schéma de sélection n'est actuellement réalisé qu'en systèmes conventionnels. Laurent Reversat est donc très concerné à propos de l'avenir de la race en AB. Avec une poignée d'autres éleveurs bio, il a été décidé d'entrer dans le schéma de sélection de la race Lacaune, comme essai pour le moment.
Cependant, pour garantir une qualité de sélection, il fallait assainir le troupeau, qui était touché par le virus Visna maëdi, un virus provoquant une immuno-déficience chez les animaux. Ainsi, l'ancien troupeau a été mis à la réforme, les bâtiments ont été assainis, et environ 260 agnelles ont été achetées en 2020 pour renouveler le troupeau.
PRATIQUES AGROÉCOLOGIQUES 2021
Il n'y a pas eu de grands changements dans les pratiques agroécologiques de l'exploitation depuis 2017, à cause du renouvellement de troupeau.
Santé animale intégrée :
Désormais, les brebis sont en extérieur sur une période minimale s'étendant d'avril à décembre, et maximale de mi-mars à mi-février. Elles sont rentrées selon les conditions climatiques et le sont parfois uniquement pour l'agnelage.
En 2020, les chiffres de l'élevage sont sensiblement les mêmes, si ce n'est que le troupeau était plus petit car en plein renouvellement : il y a eu 350 naissances.
Au niveau du mélange de céréales cultivé sur la ferme, depuis 2019, c'est un seul mélange qui est réalisé : seigle/avoine/orge semé ensemble. Le seigle produit beaucoup de paille, qui est utilisée sur l'exploitation. Quant à l'orge, il est très appétant, d'où l'intérêt de mélanger les trois espèces aujourd'hui. Enfin, le seigle et l'avoine ont un très fort développement sur parcelle, et ont par conséquent un effet allélopathique important car l'exploitation est en bio sans labour, donc ces espèces sont le seul levier contre le salissement.
SUIVI DES PROJETS
Nouveaux projets :
- Finir en priorité le renouvellement du troupeau, et continuer à travailler dans le schéma de sélection de la race Lacaune, en AB.
- Peut-être diversifier les productions, pour avoir une meilleure résilience face au changement climatique : développer un atelier bovin viande, développer la partie cultures de la ferme (diversifier la relation, ajouter des cultures de vente comme du blé, des légumineuses à graines : lentilles, pois chiche…).
SUIVI DANS LE TEMPS 2017
Evolution du système
Depuis l'installation de Laurent Reversat en 2013 sur la ferme, le système a complétement évolué.
2014 |
2017 |
---|---|
· Laurent en exploitant individuel · Fréderic son voisin exploitant individuel |
GAEC avec Laurent, Fréderic et Romain, neveu de Laurent. |
160 brebis |
320 brebis |
240 ha pour 1 UTH |
435 ha pour 3 UTH |
AOP Roquefort |
Agriculture Biologique / commercialisation Bergers du Larzac |
La réunification des deux parties de la ferme s'est faite avec cohérence. En effet, la partie au nord présente un sol acide peu favorable au pâturage mais qui présente de bonnes conditions pour les céréales. La partie au sud se prête bien au pâturage.
La reconception du système s'inscrit dans une démarche d'autonomie, qui passe par la diminution du troupeau et l'augmentation du capital humain.
Evolution des ventes
Auparavant, la ferme livrait son lait à Roquefort Société. Le droit à produire était de 45 000L dont seulement 40% était valorisé en Bio. Or l'intégralité du système étant en Bio, Laurent et ses associés souhaitent valoriser l'intégralité de leur production. Pour cela, le lait est désormais collecté par les Bergers du Larzac, une plus petite coopérative qui valorise en bio 100% du lait produit sur la ferme.
2014 |
2017 |
||
---|---|---|---|
Lait |
% CA |
80 |
85 |
Prix €/L |
1,02 |
1,4 |
|
Quantité (L) |
45 000 |
72 000 |
|
Viande |
%CA |
20 |
15 |
Agneaux 40 jours (15kg) |
Prix (€/kg vif) |
4,3 |
3,1 |
Quantité (Nb) |
148 |
280 |
|
Brebis réformes |
Prix (€/unité) |
54 |
41 |
Quantité (Nb) |
28 |
60 |
On observe que les ventes ont sensiblement évolué. Le prix du lait a augmenté, permettant une plus grande part de la production dans le chiffre d'affaire. Au contraire, les prix des viandes de brebis et d'agneaux ont légèrement diminué, ne représentant désormais 15% du chiffre d'affaire.
L'augmentation du prix du lait s'illustre par l'adhésion à la coopérative des Bergers du Larzac. La proximité de cette structure est une réelle opportunité pour le GAEC afin de valoriser son lait à un prix avantageux.
Evolution de l'assolement
2014 |
2017 |
|
---|---|---|
SAU (ha) |
240 |
436 |
Parcours (ha) |
198 soit 83% SAU |
354 soit 81 % SAU |
Prairie temporaire (ha) |
27 soit 12 % SAU |
56 soit 13 % SAU |
Céréales (ha) |
13 soit 5% SAU |
24 soit 6% |
Prairie naturelle sèche (ha) |
2 |
2 |
Suite à l'installation en GAEC, la SAU est passée de 240 ha à 436 ha. En revanche, on voit que l'assolement reste du même ordre avec 80% de parcours 13% de prairies temporaires et 5% de céréales. Les 2ha de prairie naturelle sèche ont été conservés.
Evolution des rotations
2014 |
2017 |
---|---|
|
|
Entre 2014 et 2017, on observe l'allongement et la diversification de la rotation.
En effet, dans le mélange prairial, le dactyle a été remplacé par du ray-grass anglais et du trèfle violet a été ajouté. Ce nouveau mélange permet une meilleure appétence des prairies et une meilleure digestibilité.
2014
2017
Evolution des projets
Projets en 2014 |
Etat des lieux en 2017 |
---|---|
- GAEC de 3 associés à plein temps - 480 ha (dont 80 ha cultivables) - 320 brebis laitières, - objectif de production : 100 000 litres de lait - livraison de la production de lait à la coopérative des Bergers du Larzac. |
Projet réalisé en partie. L'objectif des 100 000 L de lait en perspective pour 2020. |
Passer de 12 à 16 postes de traite |
Projet abouti, 4 nouveaux postes de traites ont été aménagés. |
Semer des fourrages sous couvert d'avoine de printemps : L'avoine serait une culture intermédiaire. L'objectif recherché est une couverture permanente du sol. Une autre idée serait d'implanter de l'avoine d'hiver après la seconde paille. Ce couvert gélif pourrait représenter une ressource fourragère supplémentaire au printemps. |
Ce projet a été abandonné car dans leurs démarches de réduction du travail du sol, les associés ont remarqué que les sols présentaient un stock de graines important. Ainsi, après la moisson, si les pluies le permettent, un petit couvert se forme. A l'inverse, s'il ne pleut pas, ni les graines du sol ni les semis pousseront, c'est pourquoi le choix de ne rien semer après la moisson a été fait. |
Implanter des haies . Au sein d'un programme avec la LPO Agriculture et Biodiversité, Laurent Reversat va planter 1 km de haies sur une parcelle de 18 ha en collaboration avec Arbres, Haies, Paysages d'Aveyron. Les essences seront choisies pour essayer de reconstituer les haies naturelles de la région. Les fonctions recherchées sont la limitation de l'érosion et l'amélioration du confort du troupeau (barrière physique contre le vent). La haie permettra de diviser la parcelle qui fait actuellement 18 ha en 3 parcelles de 6 ha. « A partir de 4 hectare l'efficacité du travail en tracteur est la même quelque soit le nombre d'hectares. » Cette haie permettra aussi d'accroître la faune auxiliaire. |
Ce projet a été réalisé. Des haies sont désormais présentes sur les parcelles. |
Atelier de transformation à la ferme |
Ce projet n'est pas abandonné mais ne fait pas parti des priorités du GAEC. En effet, éleveur transformateur est un métier différent d'éleveur, avec plus de contraintes et plus de temps de travail. De plus, un atelier de transformation implique des investissements qui ne sont pas prévus pour le moment. Le système actuel : transformation par la coopérative des Bergers du Larzac convient aux 3 éleveurs. |
Projets en 2017 |
---|
|
|
|
|
|
Evolution d'une pratique agroécologique
Mélanges prairiaux
Dans un objectif d'autonomie alimentaire, l'ensemble des prairies temporaires est semé en mélanges.
Entre 2014 et 2017, la composition du mélange et l'assolement des prairies temporaires ont évolué.
2014 |
2017 |
---|---|
27 ha |
56 ha |
· Luzerne (20kg) · Sainfoin (25kg) · Dactyle (2kg) |
· Luzerne (15kg) · Sainfoin (25kg) · Trèfle violet (2kg) · Ray-grass anglais (2kg) |
Le dactyle a été supprimé du mélange car les associés se sont rendus compte qu'il n'était pas consommé par les animaux. Pour éviter ce gâchis, le dactyle a été remplacé par une autre graminée, le ray-grass anglais, plus appétant.
Il a été observé une meilleure consommation et un meilleur transit de ce nouveau mélange chez les brebis. En effet, la teneur en sucre du mélange est plus élevée. Cependant, le caractère « productif » de ce dernier ne peut être encore évalué. En effet, c'est la première année qu'il est mis en place, dont une partie de l'année en sécheresse.
De plus, le trèfle violet pousse bien sur les sols acides et se plait donc sur les sols de Causse.
Historique des équipements (Matériel et bâtiments)
2014 |
2017 |
---|---|
Cultipacker en propriété |
Cultipacker en propriété |
Charrue déchaumeuse en copropriété |
Charrue déchaumeuse en copropriété |
Herse rotative avec semoir en copropriété |
Herse rotative avec semoir (3m) en copropriété |
Matériel de fenaison en propriété |
Matériel de fenaison en propriété |
Presse en CUMA |
Presse en CUMA |
Epandeur à fumier en CUMA |
Epandeur à fumier en CUMA |
12 postes de traite |
16 postes de traite |
Trieur à grains |
Trieur à grain monté sur une remorque automatisée |
Semoir de 4 m (investissement à 3 000 €) |
|
Déchaumeur dent-disque-rouleau 3 m 50 - 4 m (investissement à 14 000 €) |
|
Hangar |
|
Rénovation des bâtiments |
Depuis 2015, les parcours sont reconnus par la PAC. Les associés ont donc bénéficié d'aides supplémentaires qui ont permis une augmentation du chiffre d'affaire. De plus, l'entrée de Romain, 26 ans, dans le GAEC, a permis une entrée supplémentaire avec la dotation jeune agriculteur (DJA).
Les associés ont décidé de se servir de ce « bonus » imprévu, pour investir dans le foncier et assurer la pérennité du lieu et de son patrimoine. En effet, la ferme est composée de vieux bâtiments qui sont aujourd'hui en cours de rénovation.
A la suite de la formation du GAEC, le cheptel a doublé. Il a donc été nécessaire d'augmenter le nombre de postes de traite.
La construction d'un hangar de stockage a également fait partie des investissements réalisés depuis 2014. Ainsi, les stocks d'aliments pour l'hiver pourront être stockés dans un bâtiment neuf.
Dans une démarche de diminution du travail du sol, le GAEC a investi dans un outil unique, un déchaumeur dent-disque-rouleau. Auparavant, une charrue déchaumeuse suivie d'une herse rotative combinée à un semoir étaient utilisés. De par le caractère caillouteux des parcelles, la volonté de ne plus utiliser d'outils animés s'est imposée. Les associés ont également eu l'opportunité d'acheter un semoir pneumatique. Ainsi l'utilisation du nouveau déchaumeur et du semoir permet d'économiser du temps de travail et du carburant en limitant le nombre de passages :
Travail du sol classique |
Diminution du travail du sol |
---|---|
|
|
De plus, le labour était majoritairement réalisé à cause du chiendent. Il a été observé qu'après 3 ans de labour, le chiendent a quasiment disparu. La réduction du travail du sol fait donc l'unanimité.
Evolution des chiffres de l'élevage
2014 |
Moyenne 2016-2017 |
|
---|---|---|
Prolificité |
1,5 |
1,3 |
Taux de mortalité |
5 % (208 sevrés sur 220 nés) |
10 % (360 sevrés sur 400 nés) |
Productivité |
|
|
Matière sèche utile |
122 |
122 |
Frais vétérinaires |
1 000 €
|
1 200 €
|
Taux de réforme |
25% |
25% |
La prolificité a légèrement diminué au cours du temps, cela s'explique par l'augmentation de la taille du troupeau. De plus, pour les données de 2016-2017 la moyenne s'est faite sur les brebis et agnelles.
La mortalité est plus importante ces deux dernières années.
Deux causes sont identifiées :
· La pneumonie, due aux écarts de température entre le jour et la nuit dans la bergerie.
· La coccidiose, qui a surpris les éleveurs qui n'ont pas réagi assez vite.
La production globale de lait a augmenté tandis que la productivité par brebis a diminué. En effet, malgré l'augmentation du cheptel, le système se met en place doucement. L'objectif à terme est de 300L/brebis luttée soit environ 100 000L de lait.
La cotisation de l'AVEM a augmenté de 100€ depuis 2014 et plus d'animaux ont dû être traités cette année. (Oestres chez les brebis et ténias chez les agnelles.)
Le taux de réforme reste inchangé (25%) ainsi que la matière sèche utile (122) qui conserve une valeur assez faible qui est caractérisée par un système basé sur l'herbe, avec des été secs et donc une pousse de l'herbe très variable.
Evolution des performances agroenvironnementales
2014 | 2017 | |
---|---|---|
EQF / L de lait | 0,21 | 0,22 |
g de concentrés / L de lait | 890 | 1040 |
Bilan N CORPEN modifié 1 (kg N / SAU) | 6 | 4 |
Surface de légumineuses (% SAU) | 14 | 13 |
Surface des IAE (% SAU) | 84 | 83 |
L'évolution de l'exploitation s'est faite en cohérence avec les valeurs initiales des exploitants. En effet, on observe que les indicateurs agroenvironnementaux sont similaires entre 2014 et 2017 malgré l'augmentation de la SAU et le doublement du cheptel.