Le déclic

Laurent Reversat déclare avoir toujours eu une sensibilité agroécologique enfouie qui s'est petit à petit révélée parallèlement à sa conscience politique. Après deux installations en ovins lait Roquefort toutes deux soldées pour des raisons humaines, Laurent Reversat s'est installé en janvier 2013 pour la troisième fois sur une ferme ovins lait en Sud Aveyron. Fort de ses expériences passées et de ses convictions, Laurent Reversat repense aujourd'hui le fonctionnement de sa ferme : recherche d'autonomie, diminution du troupeau et augmentation de « l'humain » (main d'œuvre et tâches manuelles plutôt que mécanisation supplémentaire). En effet, il a créé en 2015, avec son neveu Romain Reversat 26 ans et son voisin Frédéric Libot 61 ans, le GAEC de l'Egalière. Ils sont désormais 3 UTH pour un cheptel de 320 brebis

Anciennement en agriculture conventionnelle, Laurent Reversat a traversé différentes étapes qui l'on conduit à repenser dans sa globalité son agroécosystème pour s'orienter vers des pratiques agroécologiques. En 2002, dans sa première exploitation, il prend la décision de réduire son troupeau pour atteindre l'autonomie alimentaire plutôt que de réinvestir. L'action fut récompensée en 2003 suite à une forte sècheresse et à l'augmentation brutale des prix des aliments. Une réelle prise de conscience de l'impact sur l'environnement de ses pratiques est intervenue lors de l'épandage d'un insecticide contre les phytonomes, parasites de la luzerne : il se rend alors compte qu'il tue également les coccinelles prédatrices de ce ravageur, créant ainsi un déséquilibre sur ses parcelles.

L'AVEM (Associations Vétérinaires Eleveurs du Millavois) a également eu un rôle important dans sa démarche et l'a conduit à penser la santé animale autrement.