Mon système
L’exploitation en polyculture élevage comprend un cheptel de 160 brebis allaitantes Blanches du Massif Central, 250 ruches et une SAU de 220 ha. Principalement composée de parcours à destination du pâturage, la majorité de la SAU est attenante à la ferme. Seul le verger et les petits fruits sont situés plus bas dans la vallée du Tarn ainsi que quelques emplacements pour les ruches.
Dès leur installation, les objectifs de Sarah et Philippe étaient de conduire leur ferme en harmonie avec leur environnement, en minimisant l’usage d’intrants, et de tendre vers l’autonomie alimentaire du troupeau et l’autonomie énergétique.
Pour cela, le cheptel de brebis a été dimensionné en fonction des surfaces de parcours et des surfaces arables. Avec 25 hectares de terres labourables, les agriculteurs produisent des céréales (seigle, orge, blé) en rotation avec des prairies temporaires majoritairement de légumineuses (Sainfoin, Luzerne, Ray Grass, Dactyle) pour l’alimentation du troupeau. Les 195 ha de parcours sont valorisés par le pâturage et permettent l’autonomie du troupeau.
La biodiversité est une part importante dans la réflexion du système de la ferme : chaque année des arbres et des haies sont plantés, à partir d’essences locales ayant bien survécu aux aléas climatiques de l’année. Les objectifs sont multiples : préserver un environnement riche et de qualité pour les abeilles, s’adapter au changement climatique en bénéficiant de l’effet brise vent et ombrage pour le troupeau, permettre la production de bois-plaquette pour la litière et le chauffage.
INTRANTS
ASSOLEMENT

Productions végétales
Assolement moyen
Rotation théorique sur 24 ha
Les cultures d’hiver suivent 5 à 6 années de prairies temporaires. Les surfaces de chacune de ces cultures et leur répartition sur les parcelles évoluent en proportion relative d’une année sur l’autre. Des essais d’implantation des prairies temporaires à l’automne sont en cours, afin d’avoir une production dès le printemps suivant et ainsi limiter la surface de sol nu en hiver.
Intrants
La rotation longue (4 à 5 ans de prairies temporaires suivie de 2 ans de céréales) permet de diminuer le besoin en fertilisation azotée grâce à la forte teneur en légumineuse des prairies temporaires mises en place. En compléments, les intrants azotés sur les 24 ha de cultures sont la litière paillée fraîche, épandue sur les semis d’automne des céréales (15 t/ha) et le fumier composté, épandu sur les prairies temporaires (10 t/ha). 25 tonnes de fientes de poules bio (seul amendement extérieur à la ferme) sont également achetées chaque année et épandues sur les céréales et les prairies temporaires (2 t/ha environ) en février / mars.
La culture de céréales d’hiver permet d’éviter les périodes de sécheresse et donc d’éviter le besoin d’irrigation.
Aucun produit phytosanitaire n’est utilisé sur les cultures.
Travail du sol
Le travail du sol sert principalement au désherbage mécanique entre les cultures de céréales ainsi qu’un labour tous les 7/8 ans avant l’implantation de la 1ère céréale, afin de gérer les adventices et éviter l’usage de produits phytosanitaires.
- Prairies → Céréales : Labour à 10-15 cm de profondeur avant l’implantation des céréales – Plusieurs passage de herse – Semis à l’automne
- Céréales → Céréales : Chissel à pattes d’oie - Plusieurs passage de herse pour les faux semis – semis à l’automne
- Céréales → prairies : Chisel à pattes d’oie - Plusieurs passage de herse pour les faux semis – Semis au printemps.
Le labour, le passage de la herse étrille, le broyage des pierres ainsi que les semis et récolte de céréales sont réalisés par une ETA (Entreprise de Travaux Agricoles). Tandis que le travail du sol léger (chisel) et la fenaison sont réalisés par l’exploitation.
Semences
Le mélange pour l’implantation d’1 ha de prairies temporaires au printemps est composé de :
- 10 kg de luzerne
- 40 kg de Sainfoin
- 10 kg de ray-gras
- 500 g/1kg de dactyle
Le mélange pour l’implantation d’1 ha de prairies temporaires à l’automne est composé de :
- 60 kg de Sainfoin
- 15 kg de ray-gras
Les semences sont achetées sauf pour le sainfoin qui est récolté et autoproduit.
Atelier verger
Dès le début pour compléter le revenu, le choix a été fait de diversifier plutôt que d’intensifier. En complément des brebis et des abeilles, Philippe et Sarah ont fait le choix de restaurer des anciens vergers familiaux dans la vallée du Tarnon notamment.
Au total, ils exploitent près de 2 ha de verger de fruits et petits fruits, avec également une partie de cueillette sauvage. Les fruits produits sont très diversifiés : pommes, poires, prunes, mirabelles, coings, cerises, mais également cassis, framboises, groseilles... Les variétés plantées sont des variétés rustiques, notamment pour les pommes ou les poires, sélectionnées pour leur adaptation au climat local. On y retrouve également des variétés anciennes retrouvées grâce à l’Association Vergers de Lozère et greffées afin de les préserver.
Les cueillettes sauvages sont réalisées sur les crêtes cévenoles pour les mûres, sur le Causse pour les cynorhodons, au Margéride pour les myrtilles et dans les Gorges du Tarn pour les cornouilles.
La totalité de la récolte est transformée en jus et confitures, labellisée Agriculture Biologique. Les jus sont fabriqués à partir d’un mélange de variétés et se font à la CUMA du Ventalon à Génolhac et les confitures sont produites à la CUMA du Pendedis dans les Cévennes. La commercialisation se fait pour partie dans un magasin de producteurs ouvert en été à Meyrueis. Le reste est vendu dans le petit magasin de la ferme.
Le verger est la seule production de la ferme irriguée, avec 40 à 50 L/jour par arbre environ durant l’été. La seule intervention consiste en l’apport d’un sac de fumier par arbre par an.
Productions animales
Cheptel ovin
Le troupeau ovin de race Blanche du Massif Central comprend :
- 155 mères
- 25 agnelles de renouvellement (moins d’1an)
- 180 agneaux à l’engraissement
- 2 béliers reproducteurs (2,3 ans)
Sur 205 agneaux sevrés en moyenne chaque année :
- 25 agnelles sont gardées pour le renouvellement du troupeau
- 155 sont engraissés sur la ferme et vendus à 36kg vif à la coopérative Célia, soit entre 3,5 et 5 mois.
- 25 agneaux « doubles » sont vendus en agnelets de 16kg à la pièce.
Le nombre d'UGB est de 27,36, la SFP est de 195 ha, soit un chargement moyen de 0,14 UGB/ha.
(UGB = Unité Gros Bovin, SFP = Surface fourragère principale)
Gestion du troupeau
L’agnelage a lieu en février et les agneaux à l’engraissement restent sur l’exploitation jusqu’à juillet - août.
Le troupeau est séparé en 3 lots :
- Les agnelles, séparées des autres avant la lutte (à partir du 15 septembre) pour 1 mois/6 semaines, puis à nouveau séparées au printemps, pour être sorties plus tôt que les brebis suitées.
- Les brebis.
- Les 2 béliers reproducteurs, au pâturage sur les vergers toute l’année.
Le pâturage se fait sur les 200 ha de parcours et de prairies attenants à la ferme, de mi-mai à fin janvier. Les brebis ne sortent qu’à partir de mi-mai, afin d’attendre une pousse de l’herbe suffisante et d’éviter d’abîmer le parcours. La saison de pâturage est poussée jusqu’à fin janvier, voire jusqu’à l’agnelage, avec complément en foin et en céréales quand nécessaire. Les brebis sont rentrées la nuit, en raison de la pression de prédation du loup qui a fortement augmenté ces dernières années.
Le pâturage tournant permet de changer de parcelles environ tous les 3/4 jours, car les attaques de loup ne sont jamais les premiers jours. Les parcelles boisées sont conservées pour le pâturage estival.
Alimentation du cheptel
La taille du troupeau a été dimensionnée en fonction de la surface de pâturage, afin d’assurer l’autonomie alimentaire du troupeau, avec une alimentation principalement à l’herbe.
La récolte de fourrage pour l’année est réalisée sur les 15ha de prairies temporaires productives. La récolte est très variable, pouvant aller de 120 à 600 boules par an. En moyenne, ce sont 350 bottes récoltées, soit 50 et 60 tonnes, qui permettent l’alimentation du troupeau en hiver ou en période sans pousse d’herbe, en complément du pâturage.
Les brebis sont également complémentées avec des concentrés produits sur la ferme : seigle, orge et blé. La quantité de concentrés par brebis est fonction de la récolte de l’année. En moyenne, la récolte est de 15 tonnes de céréales, soit environ 250 g/brebis/jour sur une période de 4 ou 5 mois, à partir de la lutte (fin septembre).
Les agneaux sous la mère sont engraissés à l’herbe et complémentés avec un aliment du commerce « Tradi Agno ». 3 tonnes sont achetées chaque année, soit 15kg de compléments/agneau environ.
L’eau d’abreuvement provient uniquement de la récupération d’eau de pluie, notamment dans les lavognes.
Gestion des effluents
La litière de la bergerie est composée de bois déchiqueté et de paille. Le fumier est sorti 2 fois par an : avant l'agnelage en février puis fin août. Le fumier sorti en février est mis en tas et composté avant d’être épandu sur les prairies en hiver. Le fumier sorti en fin d’été est directement épandu frais sur les cultures en automne.
Production de viande et commercialisation
En 2021, 178 agneaux ont été vendus à la coopérative CELIA, valorisés sous le label Agriculture Biologique et 30 brebis de réforme. Deux types d’agneaux sont produits sur la ferme :
- Des agneaux carcasses vendus à 36 kg-vif et valorisés à environ 8,20€ / kg- carcasse,
- Des agnelets de 16 kg vendus à la pièce à environ 80€.
Atelier apicole
L’atelier apicole du Gaec la Ferme du Fraïsse constitue une activité complémentaire intégrée progressivement à l’exploitation pour diversifier les productions et renforcer la biodiversité. L’élevage compte aujourd’hui :
- 250 ruches dont 1/3 en ruchers fixes et 2/3 transhumants,
- Une production moyenne de 15 à 20 kg de miel par ruche, la production totale moyenne étant de 4 tonnes environ.
- Le miel est vendu entre 15€ et 30€ le kilo.
- Ce sont plus de 10 miels différents qui sont produits sur la ferme, dont 6 sont estampillés Esprit parc national
Le Gaec la Ferme du Fraïsse s’engage également dans une démarche de qualité avec des pratiques respectant la biodiversité locale.
Produits 2022
- Aides : 87 175 €
- Vente de viande : 17 409 € (15% du CA hors aides)
- Ventes cultures : 2 563 € (2% du CA hors aides)
- Vente de produits transformés (confitures, jus, miel…) : 90 748 € (80% du CA hors aides)
- Dont 45 000€ de miel
Intrants 2022
- Semences achetées : 1 162 € (Céréales + mélanges pour prairies temporaires)
- Fertilisation : 4 892 € (25 T de fientes de poules)
- Produits phyto : aucun 0 €
- Frais vétérinaires : 1 698 €
- Achats de concentrés : 8 779 € (2 980 kg d'aliments Tradi Agro pour agneaux + aliments abeilles)
- Fioul : 3849 €
- Électricité + eau : 66 €
- Intrants liés à des prestations de service : 2 959 €
Poids des intrants dans le CA : 21%