Autonomie de l'exploitation et synergie des ateliers
LA DÉMARCHE
L'un des grands principes recherchés par Philippe Clément et Sarah Dejean est de maximiser l'autonomie de leur ferme pour faire face aux aléas climatiques et renforcer la résilience de leur ferme. Cela passe par l’autonomie alimentaire du troupeau, l’autonomie énergétique, l’autonomie en eau et, autant que possible, l’autonomie en intrants.
LES SAVOIRS AGROÉCOLOGIQUES
Autonomie fourragère et protéique
Le cheptel de brebis a été dimensionné en fonction des surfaces de parcours et des surfaces arables. Avec 25 hectares de terres labourables, les agriculteurs produisent des céréales (seigle, orge, blé) en rotation avec des prairies temporaires majoritairement de légumineuses (Sainfoin, Luzerne, Ray Grass, Dactyle) pour l’alimentation du troupeau. Les 195 ha de parcours sont valorisés par le pâturage de mi-mai à fin janvier et permettent l’autonomie du troupeau.
La récolte de fourrage pour l’année est réalisée sur les 15ha de prairies temporaires productives. Les semences sont en partie produites sur la ferme (Sainfoin) ou locales, afin d’assurer une adaptation aux conditions locales et donc une stabilité de rendement
En moyenne, ce sont 350 bottes qui sont récoltées et qui permettent l’alimentation du troupeau en hiver ou en période sans pousse d’herbe, en complément du pâturage. Chaque année, les 6 ha de céréales permettent de récolter en moyenne entre 15 et 20 tonnes de céréales, soit environ 250 g de compléments/brebis/jour sur une période de 4 à 5 mois.
Seuls les compléments pour les agneaux sous la mère, engraissés à l’herbe sont achetés.
Autonomie énergétique
Afin de tendre au maximum vers l’autonomie énergétique, Philippe et Sarah ont installé une centrale photovoltaïque sur la toiture de la bergerie, permettant de produire 9kWh en autoconsommation et 100kWh en vente. Cette production électrique permet de couvrir une grande partie des besoins de la ferme. En parallèle, l’achat d’une voiture électrique, rechargée sur la ferme, leur permet de faire les livraisons et de se déplacer en minimisant leur impact carbone.
Le chauffage au bois plaquettes est produit grâce à la taille des haies et des arbres sur le parcellaire. Ces résidus de tailles sont utilisés à la fois pour la litière des brebis et pour la chaudière à plaquettes.
Autonomie en eau
La particularité du Causse, vaste plateau calcaire, est l’absence de circulation d’eau de surface. Cela constitue un vrai challenge pour l’agriculture. Les cultures du Gaec la Ferme du Fraïsse ne sont pas irriguées et l’eau est principalement à destination de l’abreuvement du troupeau. Grâce à leur capacité de stockage, Philippe et Sarah sont autonomes en eau et n’ont jamais eu à utiliser d’eau du réseau. Le troupeau est abreuvé à 100% grâce à la récupération d’eaux de pluies, stockées dans les 2 mares, de 100 et 600m3, à proximité de la ferme, la bouillotte de 20m3 ainsi que la citerne de 40m3, raccordée à la bergerie.
En plaine, seul le verger est irrigué en goutte-à-goutte à partir d’une source.
Autonomie en intrants
Les rotations réalisées sur l’exploitation sont caractérisées par 4 à 5 ans en prairies temporaires puis 2 ans de céréales (orge, blé, seigle).
L’allongement de la rotation avec des prairies temporaires ayant une forte concentration en légumineuses permet de diminuer le besoin en fertilisation azotée. L’épandage de la litière paillée, de fumier composté (de l’exploitation) et de fientes de poules (extérieures) sont les seuls intrants azotés sur les cultures. L’implantation de céréales d’hiver permet d’éviter les périodes de sécheresse et donc le besoin d’irrigation. Le désherbage mécanique entre les cultures de céréales et le labour avant l’implantation de la 1ère céréale permet de gérer les adventices et éviter l’usage de produits phytosanitaires.
INTÉRÊTS DU POINT DE VUE DE L'AGRICULTEUR
Economiques |
Agronomiques |
Environnementaux |
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Aucune utilisation de produits de synthèse :
Entretien des estives et des prairies Protection contre l'érosion et l'assèchement estival (couverture quasi permanente du sol) |
Social : Commercialisation en vente directe, cultures à destination de l’autonomie alimentaire du troupeau |