Antoine Gardarin Enseignant-Chercheur - UMR Agronomie de Grignon

Antoine Gardarin travaille sur les bandes fleuries depuis 2014 au sein de l'UMR Agronomie de Grignon.


Atouts et freins au développement de la pratique

Les bandes fleuries  servent d'habitat et de source de nourriture pour les ennemis naturels, c'est démontré. Ce que l'on ignore, c'est le taux de régulation de tel ravageur à une certaine distance de la bande à l'intérieur de la parcelle. Il y a un manque de résultats opérationnels pour les agriculteurs.
La gestion des bords de champs n'est pas assez réfléchie dans un objectif de santé des cultures, alors que ces habitats peuvent justement être utiles à préserver la santé des cultures, en plus d'autres fonctions comme piéger des nitrates ou favoriser les abeilles et le petit gibier.

Et le futur de cette pratique

La LBCGH permet de remplir divers objectifs en termes de biodiversité fonctionnelle et patrimoniale, je ne peux que souhaiter que la complexification des paysages grâce ces habitats, entre autres,  se développe et se répande. La progression de l'agroforesterie dans certaines régions montre que l'insertion de bandes d'habitats pérennes à l'intérieur des parcelles est possible et peut se développer rapidement dès lors que les agriculteurs y trouvent un intérêt.

Le rôle de la recherche et les champs à explorer

Jusqu'à présent la recherche a eu deux approches de la LBCGH :

  • d'une part, certains travaux se focalisent sur un ennemi naturel souvent spécialiste d'un ravageur d'une culture, puis compare des espèces de plantes pour comprendre leur rôle fonctionnel pour l'ennemi naturel. Ces travaux ont des champs d'application très restreints, alors que les agriculteurs ont besoin de diversité : leurs cultures sont confrontées à différents ravageurs dans le temps et mettent en place différentes cultures dans leur rotation.
  • d'autre part, les travaux d'écologie du paysage montrent comment la qualité des habitats affecte la présence des auxiliaires hébergés, mais cela ne rend compte que d'un potentiel de régulation dans la culture. Il reste à quantifier ce potentiel de régulation, quantifier cette activité des auxiliaires, quantifier le service rendu à l'intérieur même des parcelles. Cela permettra de mieux communiquer avec les agriculteurs et de leur donner des leviers d'action, opérationnels.

Liens entre la recherche et le monde agricole

Quand on parle de ce lien en agroécologie, on a toujours tendance à le qualifier d'insuffisant mais je vois que dans le cadre de la LBCGH il y a plusieurs projets de collaboration et d'échanges d'informations, de questionnements et de données entre la recherche et le développement agricole.

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