Le déclic

Christophe Bousquet a repris l'exploitation familiale en 1988 et l'a converti en bio en 2004. La ferme génère 1 emploi pour 8 ha de vigne en production. Pour lui la bio était une évidence en vivant dans un lieu protégé et classé. Son grand intérêt pour la nature en général et la biodiversité l'a poussé à ne plus utiliser de produits toxiques.

« Concernant l'enherbement, beaucoup de vignerons se sont penchés sur le problème de labour excessif et la vie dans le sol car cela a un impact direct sur la constitution chimique des vins et donc sur leurs qualités organoleptiques ( plus de fraîcheurs ). De plus, l'évolution climatique a augmenté la raréfaction des pluies.  Or, s'il ne pleut pas les sols se dégradent à cause du manque d'humus. Nous avons participé à un programme de recherche européen sur la dégradation des sols et il s'est avéré que les essais d'enherbement donnaient les meilleurs résultats .

Concernant le pâturage, j'ai voulu, lors du passage de la Clape en Natura 2000 , profiter de cette occasion pour réintroduire le pastoralisme avec le PNR pour renouer avec une tradition ancestrale, favoriser l'ouverture des milieux, diminuer le risque de feu par le débroussaillage et entretenir le vignoble en période hivernale afin de laisser les sols tranquilles. »

Les vignerons ont pris l'ici l'habitude des démarches collectives d'une part au travers de la gestion de l'AOC, puis la mise en place de MAEC visant à réduire ou à abandonner le désherbage chimique et à développer la confusion sexuelle pour limiter l'usage des insecticides et plus récemment de la mise en place d'un GIEE. Ce groupement d'intérêt économique et environnemental vise à mettre en commun les savoirs-faire pour voir comment adapter ce vignoble au changement climatique. En effet la Clape est en première ligne du changement climatique.