Pratiques agricoles favorables aux messicoles

LA DÉMARCHE

La ferme héberge une riche diversité et abondance de plantes rares habitantes des moissons, appelées également plantes messicoles. Plus de 50 espèces ont pu être observées dans les parcelles !

Initialement la ferme était gérée sur la base d'un schéma intensif ray-grass pur avec apport d'ammonitrate. En convertissant les terres à l'agriculture biologique, les éleveurs ont vu réapparaître ces plantes rares.

Rotation longue, absence de produits de synthèse et de désherbage, réduction du travail du sol, céréales autoconsommées, triage des semences à la ferme, cette combinaison de pratique permet aux messicoles de s'épanouir sans pour autant compromettre l'activité agricole : « On fait avec les messicoles, elle ne nous dérange pas !  On observe des bleuets, des pieds d'alouette, des nielles,… C'est important que nos enfants puissent également être témoins de la présence de ces plantes dans nos parcelles ».

LES SAVOIRS AGROÉCOLOGIQUES

Qu'est-ce qu'une messicole ?

Plantes annuelles à floraison printanière et estivale, les plantes messicoles se développent principalement dans les champs de céréales à paille. On compte une centaine d'espèces. Menacée par l'intensification des pratiques agricoles, les messicoles ont reculé de 30 à 70 % selon les régions.

 

Plusieurs pratiques mises en œuvre sur l'exploitation constituent des éléments déterminants pour le développement des messicoles :

 

  • Les Causses, un milieu naturel favorable : des sols calcaires chauffants et la présence de cailloux situés à 800 m d'altitude ce qui limite l'intensification des pratiques.

 

  • Rotation longue et densité de semis limitée

Rotation de 5 années intégrant 2 années de méteil ou céréales à paille et semée respectivement à des densités de 230 kg / ha et 200 kg / ha. C'est une rotation optimale car si les rotations sont trop longues, elles risquent de pénaliser les messicoles à faible longévité séminale.

 

  • Complémentarité des ateliers cultures et élevage

La richesse en messicoles est maximale dans un contexte de polyculture-élevage car toutes les céréales sont autoconsommées. La présence de messicole n'est donc pas pénalisante par rapport à une vente. L'autoconsommation des céréales et le retour du fumier sur les parcelles contribuent à la pérennisation des messicoles et à leur déplacement sur de nouvelles parcelles.

 

  • Semences fermières et triage à la ferme

La ferme travaille en semences fermières pour l'orge, le triticale et le blé afin de maîtriser la composition des méteils. La semence de pois est achetée. Un trieur rotatif Marot est utilisé.  Ce triage à la ferme n'est pas aussi performant que pour des semences certifiées et laisse passer quelques graines de messicoles. Les grosses graines de messicoles ne sont pas triées et finissent pas être resemées. Le tri des semences à la ferme peut donc expliquer le transfert entre les parcelles.

 

  • Absence de fertilisation chimique et de pesticides

L'emploi d'engrais azoté et d'amendements modifient l'équilibre chimique des sols en faveur des espèces cultivées et adventices nitrophiles au détriment des messicoles appréciant les milieux plutôt pauvres en éléments nutritifs.

Les fertilisants organiques favorisent la croissance des céréales et augmentent donc leur capacité compétitive vis-à-vis des messicoles sans pour autant les défavoriser car elles sont moyennement sensibles à la concurrence des messicoles.

L'absence de désherbage chimique est une pratique très favorable aux messicoles.

 

  • Travail du sol limité

Le labour superficiel (15 cm maximum) pratiqué sur la ferme et l'absence de travaux de désherbage sur les cultures (hors faux semis) ont un impact favorable sur la présence de messicoles.

 

Les principales espèces observées sont : Nielle des blés Agrostemma githago, Grande androsace Agrosace maxima, Pied d'alouette Delphinium consolida, Grand coquelicot Papaver rhoeas , Adonis d'automne Adonis annua, Adonis couleur de feu Adonis flammea, Pied d'alouette d'Espagne Consolida hispanica, Grémil des champs Buglossoides arvensis, Miroir de Vénus Legousia speculum veneris

Certaines espèces, comme le Pied d'alouette d'Espagne, sont très rares et menacées. Parmi les espèces observées en 2013, 34 figurent dans la liste des espèces messicoles régionales et 6 dans la liste rouge régionale.

La liste complète des espèces présentes lors du relevé de 2013 peut être téléchargée dans la colonne de droite dans la rubrique pour en savoir plus.

Période Interventions culturales Observations
Août / septembre

Fumier

Labour

15 cm – en terres peu profondes Le labour est remplacé par une charrue déchaumeuse.
  Hersage (cultivateur)  
  Andainage des pierres et broyage  
Automne (env. 20 oct.)

Semis

Amendement organique

Densité de semis : 200 kg / ha

(si méteil : 230 kg / ha)

Au moment de l'implantation :

200 kg / ga de bactériosol
Fin juillet Moisson

Aucun désherbage

Rendement 2018 : 40 – 45 qx/ha

Moyenne sur 10 ans : env. 30 qx/ha

Pour la céréale suivante : Réalisation de faux semis toutes les 3 semaines avant l'implantation.

INTÉRÊTS DU POINT DE VUE DE L'AGRICULTEUR

Economiques

Agronomiques

Environnementaux

  • Pas d'impact négatif
  • Favoriser le contrôle des bioagresseurs

Service éco-systémique

  • Habitats et nourriture pour la faune auxiliaire et les pollinisateurs
  • Pollinisation

Social : Présence des messicoles esthétiques et valorisantes (accueil de visites)

 

Difficultés rencontrées

Les messicoles sont perçues positivement par les éleveurs.

DES MESSICOLES DANS MES PARCELLES ! (vidéo)

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