Mon système

Jean-François Viel a repris en fermage la ferme de ses parents le 1er janvier 2022, éleveurs de vaches laitières, de taurillons et de porcs avec 30 ha de maïs. Les 43 vaches laitières à 5900 litres de lait sont parties en 2020 et la dernière bande de porcs intégrée en février 2022. La porcherie comptait 450 places pour produire du porc conventionnel en 5 mois avec 2,5 bandes par an soit une production de plus de 1000 porcs. Il s'agissait d'un travail à façon. L'entreprise fournissait les porcelets de 25 kg et l'aliment. Les porcs étaient élevés jusqu'à 90-100 kg. L'indice de croissance de 2,7 était bon. Les porcs ont toujours été élevés sur paille voir en label rouge mais sans valorisation particulière.

La ferme occupe 74,3 hectares pour 1 UTH avec des travaux réalisés en entreprise. Elle est située dans le bassin versant du Meu qui alimente la métropole de Rennes à partir du captage de Mordelles, classé captage prioritaire vis-à-vis des pesticides depuis 2011.

À partir de 2022, un nouveau système a été mis en place afin de produire du porc toute l'année pour répondre notamment au 3ème marché public alimentaire de la Métropole de Rennes et développer une production de viande Angus commercialisée aussi en circuits courts.

Maintenant Jean-François reçoit 100 porcelets de 25 kg toutes les 5 semaines. L'engraissement des porcs sur paille se fait en 180 jours. Les porcs sont reçus à 25 kg et sont engraissés jusqu'à 90-110 kg. L'alimentation est non-OGM et est complétée avec du lin (Blanc Bleu Cœur).

L'objectif est de fournir l'équivalent de 400 à 500 porcs à Terres de Sources et le reste à des boucheries (en carcasse ou demi-carcasse) et en caissettes à la ferme.

Le nouveau cheptel de 22 vaches Angus âgées de 2 à 5 ans est arrivé en avril 2022. Jean-François a prévu d'acheter un taureau. La production de viande porterait sur l'engraissement à 3 ans de mâles, les réformes et des génisses de 4-5 ans. L'objectif est aussi de commercialiser la viande en circuits courts locaux. Il s'agit de mettre en place un système tout herbe, basé sur le pâturage, le foin et l'ensilage d'herbe.

Jean-François possède aussi 20 ruches et un verger de pommes bio de 1,2 ha pour produire du cidre et du jus de pomme.

INTRANTS 2021

  • Semences achetées pour les prairies temporaires et les couverts :  7800€
  • Fertilisation : 8100€ Le fumier est composté et apporté avant les cultures de tournesol, orge de printemps,  maïs et colza.
  • Produits phyto : 7 100€
  • Produits vétérinaires :  2400€
  • Frais d'élevage :   1841€ de sels minéraux et 5100€ d'insémination
  • Achats de concentrés : système intégré
  • Achat de paille : 0€
  • Fioul : 4000 € La consommation de fioul est de 5800 litres de fioul auxquels il faut ajouter 1000 litres de travaux en entreprise
  • Gasoil : 4000 €
  • Travaux par entreprise 18 000€
  • Electricité : 3500€ soit 21 000 kwh par an (0,17€/kwh)
  • Entretien matériel et bâtiment : 6200 €
  • Amortissements matériel : 900€
  • Amortissements matériel et bâtiment : 700€

Prestation de transformation :

ASSOLEMENT 2022


CHEPTEL 2021

Le troupeau comprend 22 vaches Angus âgées de 2 à 5 ans arrivés en avril 2022 et le cheptel de porcs qui devrait atteindre en vitesse de croisière 500 porcs avec 20 sorties par semaine et autant d'entrées toutes les 5 semaines.


ÉQUIPEMENT 2021

  • Matériel de fenaison (faucheuse, faneuse, endaineuse) à deux
  • Tracteur 110 CV
  • Tracteur 75 CV 
  • Tracteur 51CV
  • Herse rotative et rouleau à2 fissurateur
  • Pulvérisateur anti dérive et anti débordement
  • Une bétaillière permettant de transporter 50 porcelers
  • Charrue à 2

Matériel  en CUMA 

  • Epandeur à fumier
  • Télescopique
  • Semoir mais et céréales
  • Dechaumeur

Le labour, le semis et l'épandage du compost est fait par entreprise


L'ASSOLEMENT 2022


La rotation type est prairies temporaires (4 à 5 ans)/blé ou orge/colza/couvert long/tournesol ou sarrasin. Elle est donc de 7 à 8 ans.

Le sol est labouré. Le faux semis est utilisé sur le tournesol et le sarrasin. Le binage est pratiqué sur le tournesol. À terme il est prévu de diversifier la rotation avec des féveroles mais cette culture est compliquée au niveau de l'IFT.

 

Pratiques culturales

Le sol est labouré.

La houe rotative et la bineuse sont utilisées pour désherber le maïs et le tournesol. Ces travaux sont faits par une entreprise. L'année plus sèche au printemps de 2022 a été très favorable au désherbage mécanique. 

Le sarrasin (blé noir) ne reçoit ni traitement phyto ni engrais.  La parcelle est labourée. 2 faux semis sont pratiqués avant le semis qui a eu lieu le 10 mai 2022. Un roulage est pratiqué après le semis.

Le fumier est apporté avant les cultures de tournesol et maïs.

Une partie des travaux est réalisée par l'entreprise : tous les semis, les récoltes, l'enrubanage et l'épandage du fumier. En 2021 les traitements sur colza ont aussi été réalisés par l'entreprise.

 

Destination des productions

En 2022 les grains sont vendus en filière longue à la coopérative. Il est prévu en 2023 d'utiliser le blé et l'orge pour l'alimentation des porcs.

Le sarrasin est valorisé en filière longue pour Terres de Sources après séchage, transformation en farine puis en galette.

 

Valorisation du verger de pommier

Le verger d'1,5 ha comprend 11 variétés. L'objectif est de transformer les pommes en jus de pomme. La pasteurisation est faite en prestation. La production a été de 600 litres en 2021 et la récolte se fait à la main. Il est prévu en 2022 une récolte de 5 tonnes. L'objectif est 20 tonnes. Les pommes qui ne seront pas transformées seront vendues à une cidrerie artisanale localisée à Vitré. En juin 2022 12 moutons de la race Landes de Bretagne ont été introduits dans le verger. Jean-François organise des chantiers participatifs pour la récolte de pommes.

 

La production de miel

Jean-François possède 20 ruches. Il récolte 2 miellées par an . 8kg par ruche ont été récoltés en 2021. Les abeilles butinent beaucoup le châtaignier et la ronce mais aussi le blé noir, le colza et le tournesol, châtaignier roncier. Les abeilles sont importantes pour assurer une bonne pollinisation de ces cultures entomophiles.

 

Les bâtiments

La porcherie semi-ouverte comprend 8 travées de 11m sur 6 et on peut mettre 50 porcs par travées.

 

La transition du système

En 2021 Il n'y avait plus que des porcs sur la ferme. Les fourrages (2 coupes) ont été majoritairement vendus sur pieds et en foin à un centre équestre. Le maïs grain a été vendu à la coop

Un peu de foin a été gardé pour les vaches Angus qui sont arrivées en 2022 : 140 bottes d'enrubanage de 300 kg et 20 bottes de foin de 300 kg.

La transition du système entre début 2021 et fin 2022 nécessite une importante trésorerie : achat du troupeau d'Angus et capitalisation du cheptel (production de bœufs, augmentation du nombre de mères), atteinte de la vitesse de croisière de la vente de porcs. Il y a eu peu d'investissement sur les bâtiments. Un prêt (entre 0,5 et 0,8%) différencié a été mis en place avec une décalage de 36 mois des annuités. La DJA de 20 400€ et l'aide à l'installation apportée par la communeauté de commune de Loudéac ont été décisives dans ce projet.

La SCIC (Société Coopérative d'intérêt collectif) « Terres de Sources » qui a été créée le 24 février 2022 pour faciliter la réponse des producteurs aux marchés publics des collectivités, est un vrai atout dans le projet. Elle est actuellement composée de 105 associés répartis au sein de 6 collèges : les producteurs (70), les transformateurs (20), les collectivités, les associations de consommateurs ou de protection de l'environnement (5 associations : Eau et rivières de Bretagne, Maison de la consommation, Cohérence, Léo Lagrange), les salariés (1) et les partenaires financiers. La SCIC labellisera et assurera des débouchés rémunérateurs aux produits issus des fermes engagées dans la protection de l'eau et de l'air qu'ils soient transformés à la ferme ou valorisés dans des filières longues. Ses débouchés sont les cantines ou restaurations collectives, les transformateurs, les magasins spécialisés, les restaurants, les détaillants ou surfaces alimentaires généralistes. La SCIC organise la logistique de la livraison vers les cantines et les magasins. Pour le porc cette logistique représentera 16% du prix du produit final. Les coûts de fonctionnement de la SCIC sont estimés à 10%.

Au final le porc sera acheté à 2,5€ le kg carcasse pour des produits (sauté, saucisse, gigot). Le prix de vente final devra intégrer les pertes liées à la transformation estimée à 30%, les frais d'abattage et de transformation, les frais de livraison et de gestion de la SCIC

La vente de 1000 porcs à 110 kg devrait donc générer un chiffre d'affaires déduit les charges opérationnelles de transformation et de commercialisation de 275 000 €.

Les coûts d'alimentation sont estimés à accroissement (110-25 kg) * indice de croissance de 2,7 et un prix moyen de l'aliment de 400€ de 92 000€. L'achat des porcelets est estimé à 55 000€.

PERFORMANCES AGRO-ENVIRONEMENTALES

Les résultats présentés sont ceux de l'année 2021 qui est une année de transition. Il faudra attendre 2022 et plutôt 2023 pour bien évaluer le nouveau système mis en place .

Les légumineuses occupent environ 6% de la SAU (prairies temporaires et naturelles) et contribuent à la fois à l'autonomie azotée au travers de la fixation symbiotique (1300 kgN/an) et à augmenter la qualité du fourrage (teneur en protéines). Le bilan azoté (méthode CORPEN) est équilibré. La pression d'azote (organique et symbiotique) est de 136 kg de N par ha.  L'azote minérale représente 61 kg/ha en moyenne. Le surplus d'azote est faible 13kg/ha. Le phosphore est équilibré (+2 kg/ha). Le potassium est déficitaire (-23 kg/ha).

Le sol est couvert toute l'année (94% de couverture en hiver). La taille moyenne des parcelles est de 3,1 ha. La part des infrastructures agroécologiques (haies, bandes enherbées, lisières de bois) est élevée et représente 6% de la SAU

L'IFT de l'exploitation a été estimé à 1,6.

La consommation d'énergie (directe et indirecte) de l'exploitation est de 59.487EQF (Equivalent Litre de Fioul) soit 769 EQF par ha de SAU. Les principaux postes sont et les achats d'aliments (51%), le fioul (15%), les engrais (14%) l'électricité (11%), la mécanisation (7%).

 

  • Chiffre d'affaire 2020- 2021
  • Aides :  aide PAC 24 000€  (DPU de 169€/ha)
  • Vente grains: 38 000 €
  • Vente de viande: 33 000 €
  • Vente de lait ; 87 000€
  • Prime liée à l'achat de service de l'eau par Eaux du Bassin Rennais : 3000 €/an (pour un progrès des indicateurs de 20%)
  • EBE : 17 000 € 
Ma stratégie

Recherche d'autonomie sur la ferme en limitant les charges en valorisant au mieux l'herbe pour les Angus, les céréales et la paille pour les porcs
Travail par entreprise pour certains travaux pour libérer du temps et limiter l'achat de matériel
Création d'une plus-value via les circuits courts
Travailler la qualité des produits et maintenir une image valorisante
Bien gérer les engrais organiques

 

Enjeux sociaux

Jean-François est membre du CETA et de la SCIC

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Contact

Jean-François VIEL

Ferme du Ty Viel
La Tinguais
22230 Illfaut
Email : jeanfrancois.viel@gmail.com