Du concept à la mise en oeuvre

Depuis les années 2015-2020, des SfN ont été déployées concrètement par plusieurs collectivités, permettant des premiers retours d’expérience ; en parallèle, de nombreux projets de recherche se sont succédés pour approfondir l’identification et l’analyse de la mise en œuvre et des résultats des SfN.

Approfondissement du concept et de l’analyse des SfN à travers des projets de recherche ou recherche/action

Le travail sur les SfN prend de l’ampleur. En France, un certain nombre de projets de recherche, sur financement national ou européen, ont permis à la fois de consolider le concept de SfN, d’identifier les pratiques existantes et de commencer à développent une évaluation de leurs différents impacts.
Dans son plan d’investissement France 2030 le gouvernement français a financé plusieurs grands programmes de recherche portant sur les SfN afin notamment de fédérer une communauté de scientifiques-experts autour de projets structurants.

Un nombre notable de ces projets de recherche sur les SfN sont basés sur le suivi de sites « démonstrateurs » et la mise en réseau des acteurs de territoires, chercheurs et professionnels agricoles. Les retours de terrain permettent à la fois l’approfondissement des connaissances sur le fonctionnement des écosystèmes agricoles mais permettent aussi d’identifier et analyser les freins et leviers au déploiement des SfN. Par exemple :

  • Le programme intégré LIFE ARTISAN (2019-2027) a été conçu pour démontrer et valoriser le potentiel des SafN, de sensibiliser et faire monter en compétences les acteurs sur cette thématique et d’accompagner et amplifier les projets de SafN sur tout le territoire national.
  • Le programme et équipement prioritaire de recherche (PEPR), SOLU-BIOD Solutions fondées sur la Nature (2023-2032) a l’objectif de construire les trajectoires et développer les leviers, dans leurs dimensions écologique, biophysique, sociologique et économique et renforcer notre capacité à concevoir, mettre en œuvre et évaluer des SfN dans un contexte de changements globaux.
  • Le projet NATALIE (2023-2028) vise à accompagner la mise en œuvre de SfN dans 6 régions européennes afin d’étudier les facteurs techniques, financiers et sociaux mis en jeu et de mesurer leurs impacts, notamment en termes d’acceptabilité, de suivi-évaluation et d’évaluation des résultats et de l’efficacité des SfN. Ce projet européen vise ains à mieux appréhender certains points de vigilance d’ores et déjà identifiés.

D’autres projets intègrent les SfN dans des thématiques de recherche globale, comme le PEPR One Water-Eau bien commun, consacré à l’amélioration des ressources en eau douce continentale dans un contexte de changement global et à l’adaptabilité des écosystèmes.

Les SfN sur le terrain

Des collectivités engagées
De nombreux projets de SfN sont déjà réalisés dans les territoires de l’Hexagone et des Outre-mer. Des collectivités telles que la métropole du Grand Lyon ou encore Lille ou Les Mureaux, se sont saisies des SfN, dans leurs politiques d’aménagement urbain (revégétalisation, végétalisation des façades, désimperméabilisation des sols), de gestion de l’eau ou des risques.
Le projet LIFE intégré ARTISAN a permis l’édition de fiches retours d’expérience pour illustrer 14 projets répartis sur le territoire national.

Des sites d’expérimentation de projets de recherche
Dans le domaine agricole, on peut noter l’existence de plusieurs sites d’expérimentation (ou zone atelier) des Sfn, rattachées à des projets de recherche se base sur des sites d’expérimentation (ou zone atelier). Ces sites permettent notamment de mieux appréhender le fonctionnement des écosystèmes et leurs interactions avec la production agricole.

Au sud de la Garonne par exemple, dans le site-atelier Vallées et coteaux de Gascogne, les chercheurs ont observé par exemple que les haies, les prairies et plus encore les lisières de forêts contribuent de manière complémentaire au maintien des abeilles sauvages dont elles abritent différentes espèces.

Dans la zone atelier Plaine et Val de Sèvre, les travaux montrent que la surface des prairies à proximité des cultures céréalières, plus que leur distance à la parcelle, est déterminante pour favoriser un contrôle naturel des ravageurs de culture. Les prairies permanentes jouent un rôle plus important que les prairies temporaires pour cette régulation.

Dans les paysages viticoles du site atelier Bacchus, la présence de grandes surfaces arborées ou herbacées favorise l’activité d’auxiliaires, comme des araignées, des chauves-souris ou des oiseaux, qui contribuent à réguler les insectes ravageurs de la vigne.

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