Benoit ROZIERE agriculteur OSAE Utilisation de litière bois en système laitier

Même avec un peu plus de 9 km de haies et lisière pour 75 ha, Benoit a un programme de replantation annuel entre 100 ml et 200 ml par an… Il reconnait que « par rapport au secteur, on n'est pas encore très fourni en haie, d'autant plus qu'on a le parcellaire regroupé ». L'objectif poursuivi par Benoit est de « mettre des haies dans la plupart des limites parcellaires. On va cloisonner les petites parcelles de 2 à 3 ha notamment celles pâturées ». Il en profite pour optimiser la position des haies « L'orientation est/ouest est la plus efficace pour l'ombrage ».


Un plan de plantation dynamique et bien planifié

Même avec un peu plus de 9 km de haies et lisière pour 75 ha, Benoit a un programme de replantation annuel entre 100 ml et 200 ml par an… Il reconnait que « par rapport au secteur, on n'est pas encore très fourni en haie, d'autant plus qu'on a le parcellaire regroupé ».

L'objectif poursuivi par Benoit est de « mettre des haies dans la plupart des limites parcellaires. On va cloisonner les petites parcelles de 2 à 3 ha notamment celles pâturées ». Il en profite pour optimiser la position des haies « L'orientation est/ouest est la plus efficace pour l'ombrage ».

Benoit s'est fait accompagner par Arbres et Paysage Aveyron : « Avec eux on a planifié sur les 10 ans les plantations, en commençant par les plus urgentes et dont l'emplacement était assez évident. On voulait planter des haies pour l'ombrage, pour éviter de trop gros échauffements, là où le sol est superficiel et exposé plein sud. Ce qu'il y a de bien c'est le planning de plantation année par année. Au moins, on a un rythme de plantation régulier, avec des chantiers de taille raisonnables tous les ans. Pour la plantation, on bénéficie de l'appui technique (conseils, commande et réception des plants, formation et suivi) de la technicienne de l'association Arbres et paysage d'Aveyron. Une partie du coût de la plantation est pris en charge par les fédérations de chasse.»

Selon lui, les haies permettent « de contrer le dessèchement des prairies et donc préservent le capital prairies, offrent la protection des animaux aux pâturage et puis développent tout ce qui est biodiversité ». Il souligne également « l'apport de matière organique par le feuillage des arbres même si c'est difficile à quantifier » et sait que les racines des arbres permettent de remonter le phosphore à la surface.

On a un « plan de plantation plutôt qu'un plan de gestion, on entretient nous même pour l'entretien courant et de temps en temps si on a beaucoup de travail, on a un entrepreneur qui a un lamier sur un tracteur pour faire le tour de certaines parcelles et après il nous faut ramasser les branches. On coupe tous les 5 à 10 ans environ. En plus on a des bois mais on prend le plus facilement valorisable, les grosses branches, les arbres morts, pas les petits branchages. »

Concernant le plan de plantation :

 

« Le bois et la plaquette vont devenir une ressource à part entière dans l'avenir, c'est une opportunité pour nous agriculteurs ». - Benoit Rozière

 

Une utilisation des plaquettes mixte en chauffage et litière

Une utilisation des plaquettes mixte en chauffage et litière

Au départ la production de plaquettes était destinée à la chaudière de la maison des exploitants précédents. Puis face au surplus, depuis 4 ans, Benoit a développé l'usage des plaquettes en litière. Les haies et bois produisent annuellement 100 à 150 m3 de plaquettes qui permettent de chauffer (60 m3) une maison depuis 2013 avec une chaudière à plaquette d'une puissance de 30 kw. Le surplus est destiné au paillage.

Concernant l'usage en litière, les plaquettes sont utilisées en sous couche pour les veaux, les génisses et les vaches taries, et aussi pour les vaches laitières.

Pour les veaux, les génisses et vaches taries, Benoit étale une sous-couche de 10 à 20 cm de plaquette au départ. « On passe juste un coup de vibroculteur pour mélanger pendant les 3 premières semaines, puis au bout d'un moment quand ça sature en humidité, on paille ».

« Pour les vaches taries, on ne cure pas jusqu'à avril, c'est de la litière accumulée. » Benoit constate « peu d'échauffement car on paille peu, les bouses sont moins liquide que les vaches laitières ». En résumé « pas de vache très propre, mais une belle économie de paille ». « On paille moins pour le même service ».

Benoit estime l'économie entre 30 et 50% de paille pour les vaches taries.

Une autre partie des plaquettes est utilisée pour les vaches laitières en sous-couche de 10 à 15 cm à l'automne. « On passe tous les jours le rotavator sur l'aire paillée pour mélanger bouses et plaquettes. De temps en temps, on passe du vibroculteur pour remonter la plaquette sèches ». « Au bout d'un mois, on commence à pailler ».

A la différence des vaches taries, il y a un phénomène d'échauffement qui oblige à curer plus régulièrement. Benoit n'utilise par la suite que de la paille sinon « ça ferait des quantités énormes de plaquettes ». En effet les vaches laitières commencent à rentrer début novembre que la nuit, puis nuit et jour vers fin novembre jusque fin mars.

« Certains agriculteurs ont des stabulations plus grandes, nous on est en 8 et 9 m2 par vache et donc on a des contraintes de place. Avec 20 à 30 m2/vache, et des étables bien ventilées (filet brise vent), le compost se fait sur place et ils ne font que 2 curages par an, nous c'est pas trop possible ».

Ça nous permet une « économie de 10 T de paille sur une 60 T consommés par an ». Cela nous permet de valoriser « ce qu'on a là sur la ferme » .

« Les plaquettes, c'est super pour les vaches allaitantes, c'est plus compliqué en laitier à cause de l'échauffement et de la gestion des mammites qui nécessite un curage régulier que ce soit avec paille ou plaquette. La bouse est plus liquide à cause de la qualité du foin et des concentrés et donc on paille plus. En allaitant on a des bouses plus sèches, et on a moins de problème de mammites. »

Stabulation avant et après passage du rotavator (Rozière Benoit)

 

Le broyage du bois se fait en moins d'une journée (4 heures) par une entreprise.

« Dès qu'on entretient la haie, on l'amène à un tas bien défini sur une parcelle où on a un peu de place et le gars vient une fois par an avec un camion automoteur entre mai et juillet,  c'est pratique ».

« On récupère les plaquettes dans des camions benne et on met dans un ancien silo à maïs qui est couvert pendant 4 à 6 mois ».

 

Avez-vous rencontré des difficultés ?

« Non à part que j'étais enthousiaste vis-à-vis de l'échauffement limité avec des plaquettes et en fait non c'est équivalent. Le seul truc il me semble c'est que c'est un peu moins confortable pour les vaches, que sur la paille. Mais vaches se couchent quand même ! ».

 

Vos conditions de réussite ?

« On a la chance d'avoir le rotavator et un petit tracteur Someca, dédié uniquement à ça, c'est pratique. Quand tu as le bois il faut avoir la place pour stocker les plaquettes ».

Stabulation avant et après passage du rotavator (Rozière Benoit)

 

Le broyage du bois se fait en moins d'une journée (4 heures) par une entreprise.

« Dès qu'on entretient la haie, on l'amène à un tas bien défini sur une parcelle où on a un peu de place et le gars vient une fois par an avec un camion automoteur entre mai et juillet,  c'est pratique ».

« On récupère les plaquettes dans des camions benne et on met dans un ancien silo à maïs qui est couvert pendant 4 à 6 mois ».

 

Avez-vous rencontré des difficultés ?

« Non à part que j'étais enthousiaste vis-à-vis de l'échauffement limité avec des plaquettes et en fait non c'est équivalent. Le seul truc il me semble c'est que c'est un peu moins confortable pour les vaches, que sur la paille. Mais vaches se couchent quand même ! ».

 

Vos conditions de réussite ?

« On a la chance d'avoir le rotavator et un petit tracteur Someca, dédié uniquement à ça, c'est pratique. Quand tu as le bois il faut avoir la place pour stocker les plaquettes ».

 

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