En France métropolitaine, le réchauffement climatique en cours va se poursuivre au cours du XXIe, quel que soit le scénario climatique du GIEC[1] : en l'absence de politique climatique, le réchauffement pourrait atteindre 4°C à l'horizon 2071-2100 par rapport à la période 1976-2005. Les projections climatiques mettent aussi en avant la poursuite de la diminution du nombre de jours de gel et de l'augmentation du nombre de journées chaudes, quel que soit le scénario, des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses, et un assèchement des sols de plus en plus marqué au cours du XXIe siècle en toute saison (source Climat HD).

Figure 7 : Hausse des températures au cours du XXIe siècle quel que soit le scénario RCP (Climat HD, Météo France)

À plus court terme (l'horizon du Futur Proche, de 2020 à 2050), une continuité des évolutions climatiques en cours est attendue indépendamment du scénario climatique qui se mettra en place (voir Figure 7, superposition des zones jaunes et violettes d'ici 2050, correspondant aux scénarios RCP 4.5 et 8.5). Un réchauffement moyen de l'ordre de +0,3 degré de la température moyenne tous les 10 ans est attendu, renforçant également le niveau de l'évapotranspiration.

Afin d'illustrer les nouvelles conditions climatiques dans lesquelles les plantes devront évoluer localement, il est indispensable de mobiliser les nouveaux outils que sont les projections climatiques : ces simulations climatiques permettent de disposer du détail de chaque variable (précipitation, température minimale et maximale, etc.) à un pas de temps quotidien, avec une distinction selon le scénario RCP du GIEC, et ce jusqu'en 2100 si besoin.

Ces projections climatiques peuvent être retravaillées par l'utilisateur de manière à cibler des contraintes potentielles (préjudiciable au fonctionnement physiologique) ou bien inversement de nouvelles opportunités climatiques. On parle alors d'Indicateurs Agro-Climatiques (IAC), révélateur de l'évolution de la « pression climatique » par comparaison entre une période de référence et une période future.

Exemple de contrainte : les fortes chaleurs, caractérisée par un nombre de jour où la température maximale est supérieure à 25°C lors de la fin du cycle de développement des céréales à paille (le blé tendre notamment), provoquent un défaut de croissance des grains et donc limite le rendement final.
Exemple d'opportunité : l'augmentation tendancielle de la température moyenne rend possible une valorisation d'un potentiel thermique supérieur, permettant par exemple d'envisager la réussite d'une culture dérobée entre deux cultures principales.

La Figure 8 ci-dessous présente les évolutions du nombre de jours chauds et du déficit hydrique pour des périodes d'intérêt en blé tendre ou maïs grain pour un ensemble de 10 stations réparties sur l'ensemble de la France métropolitaine.

Figure 8 : Risque d'échaudage et de stress hydrique accru sur l'ensemble de la France d'ici 2050 (Réussir Grandes cultures n°351, novembre 2020)

Plateforme AWA :

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Une entrée cartographique proposant la consultation de données agronomiques (rendements) et climatiques (observations et projections) pour différentes localités géographiques sur l'ensemble de l'Europe dont la France. Un ensemble de 19 indicateurs agro climatiques spécifiques aux céréales, fourrages, animaux, vignes et arboriculture sont proposés.

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Diverses ressources numériques (format PPT) rassemblent des connaissances agronomiques en matière d'Indicateurs Agro Climatiques (stades de sensibilité et stress climatiques associés) synthétisées pour plusieurs familles de cultures (blé, maïs, colza, prairies, vigne, etc.) mais aussi pour les enjeux climatiques liés aux ruminants (confort thermique des animaux en bâtiment ou à la pâture). Également, deux posters (format pdf) élaborés en collaboration l'enseignement agricole illustrant la vulnérabilité et l'adaptation durables des exploitations agricoles.

[1] Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat