Conséquences agricoles du changement climatique

Les impacts du changement climatique sont aujourd'hui documentés pour un grand nombre de productions agricoles.

En ce qui concerne la vigne par exemple, l'augmentation des températures moyennes modifie son cycle de développement, avec un démarrage plus précoce au printemps (sensibilité accrue au gel tardif durant le mois d'avril) et l'atteinte d'une maturité des raisins plus précoce (vendanges réalisées 2 à 3 semaines plus tôt que dans les années 1980 selon les terroirs) avec des conséquences sur la qualité du vin (augmentation du degré d'alcool, baisse de l'acidité, changement du profil aromatique, etc.). Par ailleurs, le déficit hydrique se renforce au cours de la phase végétative de la vigne, avec une atteinte au potentiel de production pour une partie des terroirs de la moitié sud de la France.


Figure 4 : Évolution de la date des vendanges (moyennes décennales) pour un panel de vignobles français entre 1901 et 2018

Après plusieurs décennies d'augmentation du niveau de productivité des grandes cultures, il a été observé à partir de la fin des années 1990 l'apparition d'un plafonnement du rendement pour un grand nombre d'espèces comme le blé, l'orge ou le colza (voir Figure 5). L'INRA et Arvalis ont montré que l'occurrence plus importante des stress hydriques et thermiques (échaudage) pendant la fin du cycle de développement (mai – juin - juillet) expliquent une part significative de cette « non augmentation » du rendement du blé tendre. Par ailleurs, la variabilité interannuelle du rendement des cultures s'accentue (écart entre les extrêmes de hauts et bas niveaux de rendements), l'année 2016 étant un marqueur récent de la vulnérabilité possible des exploitations de grandes cultures de la moitié nord de la France, avec une baisse historique de près de 50% du rendement du blé tendre.

Figure 5 : Évolution des rendements du blé tendre en France depuis 1960 (source Agreste)

 

L'élevage est lui aussi impacté par le changement climatique, de manière indirecte par les difficultés d'approvisionnement en grandes cultures (monogastriques et ruminants). Les élevages ruminants sont aussi confrontés par des situations de déficits fourrager plus fréquentes et plus significatives, avec des sécheresses estivales qui affectent désormais de nouveaux territoires dans la moitié nord de la France. Enfin, les vaches (lait et viande) présentent une sensibilité aigue aux vagues de chaleurs durant la saison estivale, perturbant leur physiologie et les quantités de lait et viande produites.

 

Figure 6 : Modification de la dynamique de pousse de l'herbe (source IDELE)

 

 

Regards d'experts recueillis à l'occasion de la journée Météo et Climat du 30 mai 2018 à Toulouse. Vidéo réalisée dans le cadre du projet AgriAdapt: agriadapt.eu

 

Un parcours de 30 questions sous formes de quizz pour tester vos connaissances en matière de changement climatique, d'impacts agricoles du climat sur différentes productions agricoles et de mesures d'adaptation envisageables à l'échelle d'une exploitation agricole.

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