Repérer les systèmes de culture économes et performants en viticulture, arboriculture et maraichage

Premiers résultats du réseau DEPHY 2010 – 2013 : Repérer les systèmes de culture économes et performants en viticulture, arboriculture et maraichage.

1900 exploitations engagées au travers de 185 groupes dans tous les systèmes de production et 41 projets d'expérimentation s'appuyant sur 200 sites expérimentaux et visant à tester des systèmes de culture réduisant d'au moins 50 % l'usage des produits phytosanitaires.

 

Trois types de moyen ont été identifiés pour réduire l'usage des pesticides :

  • L'amélioration de l'efficience des traitements ;
  • L'adaptation des modalités de prise de décision en matière d'application des produits ;
  • La mobilisation de leviers de gestion des bioagresseurs alternatifs à la lutte chimique.

 

Les moyens de contrôle alternatifs ont été classés en 4 catégories :

  1. Action sur le stade initial de bioagresseurs (ex : réduire les inoculum de champignons pathogènes)
  2. Évitement des contaminations ou infestation (ex : décalage de la date de semis)
  3. Atténuation en culture (ex : utilisation de variétés résistantes ou tolérantes)
  4. Solutions de rattrapage ou curatives, alternatives à la lutte chimique

Trois stratégies ont été définies :

  • Stratégie « E » pour efficience ;
  • Stratégie « S » pour substitution ;
  • Stratégie « R » pour reconception.

 

Résultat pour la filière viticulture

335 exploitations ont intégré le réseau DEPHY donc 13 % en AB, avec le plus souvent des IFT inférieurs aux IFT régionaux de références. 41 % de ces fermes ont diminué leur IFT depuis leur entrée dans le réseau mais avec une réduction moyenne de seulement 2,3 % pour l'ensemble des fermes.

L'essentiel de l'IFT (80 à 90 %) est constitué par les fongicides. L'IFT herbicide, lui, représente entre 5 et 9 % des IFT totaux (de 0,5 à 1,2).

L'IFT insecticide représente entre 3 et 17 % de l'IFT total. Ils sont plus élevés dans les départements où le traitement contre la cicadelle verte est obligatoire.

L'IFT moyen des systèmes en agriculture biologique est inférieur à 37 % par rapport à celui des systèmes conventionnels.

La réduction des herbicides (et notamment le glyphosate) constitue un enjeu majeur. Au sein d'une ferme DEPHY, il a été constaté que 75 % mettent en place le désherbage mécanique inter-rang et 50 % sur le rang, conduisant à un IFT herbicide inférieur à 37 % de la référence régionale.

Ces viticulteurs engagés ont mis en œuvre de nouvelles techniques d'optimisation de la lutte chimique comme l'amélioration de la pulvérisation ou l'utilisation d'outils d'aide à la décision.

 

Les résultats pour l'arboriculture

182 exploitations ont intégré le réseau DEPHY pour 7 espèces fruitières avec 35 % des vergers en bio.

Les fongicides sont le poste phytosanitaire le plus important pour la majorité des espèces avec 50 à 70 % des pesticides utilisés. L'IFT insecticide est important pour la clémentine et l'olive.

En arboriculture, les variations sont très importantes avec des IFT qui peuvent varier de 2 à 40 pour la pêche et de 7 à 52 pour la pomme.

30 % de ces exploitations ont été considérées comme des systèmes de culture économes et performants dont seulement 12 % avaient un IFT inférieur à 70 % de la référence régionale.

La baisse de L'IFT a été de 11 % entre l'entrée dans le réseau et 2013.

Plusieurs leviers ont été mobilisés comme l'aération des arbres, l'utilisation de variétés précoces, le désherbage mécanique, filets, confusion sexuelle ou lutte biologique par conservation de l'habitat des auxiliaires.

Il a été noté que si l'utilisation de variétés de pommes résistantes aux races communes de la tavelure permet une réduction moyenne de 40 % de l'IFT,  cette résistance est essentiellement monogénique, rendant son contournement possible et avéré dans certains cas.

 

Les résultats pour la production de légumes

Seules 18 fermes ont intégré le réseau DEPHY avec 30 % de légumes produits sous-abris

Le suivi a montré que l'IFT avait diminué sous abris mais pas en plein champ, et que l'IFT plein champ sont en général le double des cultures sous abris. Ces différences s'expliquent par la spécificité des cultures sous abris où les méthodes alternatives utilisables sont plus nombreuses. Comme l'alternative du paillage, la lutte biologique par inondation (lâchers d'auxiliaires) et la gestion climatique adaptée.

En culture plein champ, plusieurs leviers ont été utilisés comme le désherbage mécanique pour la culture de la carotte et du poireau, l'utilisation de variétés de poireaux résistantes à l'alternia, le piégeage de la mouche de la carotte.

 

Source : http://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/documents/201411_Synthese_Resultats_DEPHY_cle438e79.pdf