Premiers résultats du réseau DEPHY 2010 – 2013 : Repérer les systèmes de culture économes et performants en grandes cultures

1200 exploitations en grandes cultures sur 1900 exploitations du Réseau DEPHY se sont  engagées. Le réseau DEPHY s'est appuyé sur 185 groupes dans tous les systèmes de production et 41 projets d'expérimentation s'appuyant sur 200 sites expérimentaux et visant à tester des systèmes de culture réduisant d'au moins 50 % l'usage des produits phytosanitaires.

Trois types de moyen ont été identifiés pour réduire l'usage des pesticides

  • L'amélioration de l'efficience des traitements ;
  • L'adaptation des modalités de prise de décision en matière d'application des produits ;
  • La mobilisation de leviers de gestion des bioagresseurs alternatifs à la lutte chimique.

Les moyens de contrôle alternatifs ont été classés en 4 catégories :

  1. Action sur le stade initial de bioagresseurs (ex : réduire les inoculum de champignons pathogènes)
  2. Évitement des contaminations ou infestation (ex : décalage de la date de semis)
  3. Atténuation en culture (ex : utilisation de variétés résistantes ou tolérantes)
  4. Solutions de rattrapage ou curatives, alternatives à la lutte chimique

Trois stratégies ont été définies :

  • Stratégies « E » pour efficience ;
  • Stratégies « S » pour substitution ;
  • Stratégies « R » pour reconception.

Sur les 1200 systèmes de cultures évalués 15 % étaient irrigués et 6% en bio. Les 4 principales cultures (blé, maïs, colza et orge) représentaient 72 % de l'assolement.

Il n'a pas été constaté de liens entre IFT et productivité ni entre IFT et consommation de carburant ou temps de travail. Ce qui veut dire que les systèmes économes en pesticides ne sont pas moins productifs que les systèmes à fort IFT, ne consomment pas plus de pesticides et ne nécessitent pas plus de travail. Ces SCEP tout en maintenant un produit brut similaire réduisent les charges opérationnelles entre 50 et 100 €/ha.

L'IFT moyen a diminué de 7 % en 2012  et 12 % en 2013 par rapport à l'entrée dans le réseau. Si 53 % des systèmes ont diminués leur IFT d'au moins 10 %, 25 % l'ont augmenté en plus de 10 %.

16 % des systèmes DEPHY sont devenus économes en produits phytosanitaires entre leur entrée dans le réseau et 2013 avec une baisse moyenne de l'IFT de 42 %. L'IFT herbicide a diminué de 31 % et l'IFT hors herbicide de 51 %. 21 % des agriculteurs acceptent une baisse de rendement pour autant que la marge soient maintenues.

Les systèmes économes combinent plusieurs leviers d'action comme le choix de variétés tolérantes, des actions sur les inoculum  (gestion des adventices et des repousses), décalage des dates de semis, écartement du semis, gestion de l'azote, mélange de variétés ou d'espèces, lutte biologique.

Il a été aussi constaté que les rotations avec les prairies temporaires sont souvent associées à de faibles IFT herbicides, de même que les successions culturales diversifiées.

Le retard dans la date de semis du blé est en moyenne associé à une réduction du recours aux herbicides (1,25 versus 1,75 IFT herbicides). Le désherbage mécanique très utilisé en bio est associé à une réduction de l'IFT herbicide.

Concernant les systèmes sans labour, il a été constaté un recours aux herbicides plus important, notamment en semis direct.

 

Source : http://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/documents/201411_Synthese_Resultats_DEPHY_cle438e79.pdf