En Thaïlande, mieux que les pesticides, des hordes de canards!

Dans le centre de la Thaïlande, des hordes de canards sont lâchées dans les rizières après la récolte pour nettoyer les champs des parasites. Un échange de bons procédés entre éleveurs et cultivateurs, les canards se nourrissant des restes de balles de riz tombées et de vers et d'escargots (notamment Pomacea canaliculata) qui infestent la paille de riz et ce qui permet au riziculteur de diminuer sa consommation de pesticides. Les canards en piétinant aussi paille de riz facilitent le labour. 10.000 canards restent en moyenne une semaine pour une ferme de 67 ha.

Les Thaïlandais appellent cette pratique «ped lai thoong», ce qui signifie «canards chasseurs des champs». Les palmipèdes sont lâchés dans les champs à l'âge de 20 jours et seront élevés à l'air libre au cours des prochains mois. Après s'être promenés librement pendant environ cinq mois, ils seront renvoyés à la ferme pour produire des œufs durant trois ans. Cette pratique permet de réduire les coûts d'alimentation des canards.

En Camargue la pratique est un peu différente. Les canards viennent dans la rizière en production et consomment les mauvaises herbes du riz et les insectes ravageurs. De plus les canards ne sont pas élevés pour produire des œufs mais pour leur viande. Cette technique vient du Japon et non pas de Thaïlande. C'est le riziculteur biologique, Takano Furino, qui l'a développée en 1989.

Bernard Poujol est producteur de riz bio, variétés (Arelate et riz rouge), depuis 2006 sur la commune de Saint Gilles et vient d'être rejoint par Mathieu Lacan.  Sur son exploitation de 60 ha dont 25 ha de riz, il introduit depuis 2011 au printemps dans ses rizières et pendant 2 mois, 1200 canards de race Mulard âgés de 6 semaines. Ils vont consommer les mauvaises herbes du riz notamment la panisse (Echinocloa Crus-Galli) sans consommer les pieds de riz qui sont moins appétant.  

Les canards tournent dans les différentes rizières jusqu'avant la récolte du riz. Les canards sont renouvelés tous les ans. Les rizières sont clôturées avec des fils électriques.

Les rendements obtenus sont légèrement inférieurs aux rizicultures conventionnelles soit 4 tonnes de riz par hectare contre 5,5, mais avec un prix de vente deux fois supérieur et avec en plus le revenu obtenu par la commercialisation des canards.

 

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Mas Neuf de la Motte 06 33 44 68 90 

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