Connaître la biodiversité utile à l'agriculture

L'INRA en partenariat avec la chambre régionale d'Occitanie vient de réaliser 9 fiches techniques très imagées pour connaître la biodiversité utile à l'agriculture. Elaborées dans le cadre du projet de recherche SEBIOREF, elles donnent un visage à la biodiversité si présente dans les champs et pas suffisamment considérée par manque de connaissance et d'observation.

Les vers de terre des champs jouent un rôle essentiel dans le maintien de la fertilité des sols. 18 espèces ont été trouvées dans 113 parcelles inventoriées en Midi-Pyrénées. Réparties en 3 grands groupes, les endogées, les épigées et les anéciques, ils agissent sur le brassage et la décomposition de la matière organique, et sur la structuration et le fonctionnement hydrique du sol. La présence de galeries rend le sol plus poreux tout en le gardant portant. En favorisant l'infiltration de l'eau, elles limitent le ruissellement et l'érosion. Les vers épigés décomposent la matière organique déposée à la surface du sol et évitent qu'elle s'accumule en surface. Outre ces décomposeurs primaires, nos sols renferment une riche biodiversité avec des décomposeurs secondaires (acariens, collemboles), des bactéries et des champignons qui vont permettre de minéraliser la matière organique.

La flore sauvage, notamment les adventices et les plantes herbacées des talus, des bords de haies et des prairies naturelles, joue un rôle central dans le maintien des insectes auxiliaires comme les syrphes, les coléoptères, les guêpes parasitoïdes ou les abeilles. Les plantes à fleurs sont particulièrement intéressantes car elles produisent une ressource alimentaire clef : le pollen et le nectar. 51 espèces de syrphes ont été observées sur 96 parcelles de Midi-Pyrénées avec en moyenne 4 à 5 espèces par parcelle. Les larves de syrphes peuvent tuer jusqu'à 300 pucerons par jour tout en n'en consommant que 30 à 40. Avec parfois 7 générations par an, on imagine leur contribution à la régulation des pucerons des cultures.

Les coléoptères notamment les carabes, coccinelles et staphylins, et les araignées sont des prédateurs généralistes qui suivant leur taille, vont s'attaquer au puceron jusqu'à la limace grise. Les parasitoïdes qui, comme leur nom l'indique, parasitent œufs, larves ou adultes sont souvent des spécialistes, c'est à dire inféodés à une espèce particulière. Ainsi chaque ravageur de nos cultures (punaise verte du soja, bruche du pois, sitone de la féverole, méligèthe, charançon des siliques, charançon du bourgeon, grosse altise du colza, taupin, pyrale et sésamie du maïs) possède un ou plusieurs prédateurs, spécialiste ou généraliste.

Ces fiches seront une première étape pour comprendre l'extraordinaire complexité des chaines alimentaires dans vos parcelles et tout le bénéfice que vous pouvez tirer de cette biodiversité « fonctionnelle ». Alors à vous de jouer et d'aller observer ces espèces qui sont vos alliées méconnus et mettre en place des pratiques agricoles qui leurs sont favorables.

 

Source : « Connaître la biodiversité utile à l'agriculture pour raisonner ses pratiques »

Téléchargez gratuitement ces fiches sur le site de la chambre régionale d'agriculture d'Occitanie

 

communiqué de presse

 

Contacts:

- Lucie Viou (INRA) lucie.viou@inra.fr

- Barbara Cichosz  (Chambre Régionale d'Occitanie) barbara.cichosz@occitanie.chambagri.fr 

- Annie Ouin (INP Toulouse) – annie.ouin@ensat.fr