Système herbe
LA DÉMARCHE
Le pâturage est bien adapté au métier de sélectionneur. Il permet de bien observer les animaux en faisant des lots par parc. Les animaux sont dehors et en bonne santé.
Un chargement adapté et une recherche d'autonomie
Le système fourrager comprend essentiellement des pâtures (prairies permanentes) et des prairies temporaires qui rentrent dans une rotation de 8 ans avec des céréales autoconsommées (blé, orge, maïs).
Les céréales à paille occupent 16ha entièrement autoconsommées avec un rendement moyen de 60-70 quintaux. Elles contribuent à l'autonomie en concentrés (70%) et en paille (20%). Une fabrique d'aliments a été installée en 1997. Les céréales (blé, orge et maïs) sont aplaties puis mélangées aux concentrés à base de concentrés de protéagineux et aux minéraux. Les tourteaux sont non OGM (cahier des charges du label rouge). La consommation de concentrés correspond à 2,58 kg/kg de viande vive produite ou 0,88 t/UGB.
Le chargement n'est pas très élevé avec 1,2 UGB/SFP et offre ainsi des marges de manœuvre pour être autonome en fourrage et faire face aux aléas climatiques.
Les vaches pâturent du 1er avril à fin novembre et sont donc en étable environ 4 mois. Jusqu'à l'été 2020, elles n'avaient jamais eu besoin d'être complémentées l'été en fourrage.
Ce système de pâturage et de plein air est parfaitement adapté à la montagne limousine. La race Limousine présente une facilité de vêlage et sa longévité complètent ses nombreux atouts. . La facilité à mettre bas sans assistance est un critère important de sélection. Cette race est élevée pour la qualité de sa viande en race pure (label rouge « viande limousine »).
Frédéric assure aussi une bonne maitrise de la qualité du fourrage par le pâturage, le broyage régulier des refus et en essayant de faire le foin dans les meilleures conditions même si ce n'est pas toujours maitrisable.
Les prairies temporaires, les prairies naturelles et les luzernes fauchables permettent de stocker 204 t de foin (600 balles de 340 kg) et 78 tonnes d'ensilage et d'enrubannage : 18 tonnes d'enrubannée correspondant à 12 ha (80 balles à 600 kg humide à 38% de MS).
La luzerne est ensilée avec 50% MS. L'ensilage d'herbe (20 ha) correspond à 60 t. L'ensilage se fait en une seule journée.
Les 106 tonnes de maïs ensilage (rendement de 10t MS/ha) viennent compléter le stock hivernal.
Environ 70 ha sont fauchés. En 2020 toutes les prairies avaient été fauchées au 1er juin. Seulement 15 ha font l'objet d'une seconde coupe enrubannée. Le reste des fourrages consommés correspond au pâturage. Le pâturage correspond à 676 tonnes soit environ 63% des besoins. 14 tonnes de pulpes de betterave déshydratée sont achetées et données avec les céréales.
Le rendement de la luzerne a été estimé à 9 t MS (4 coupes), celui des prairies temporaires entre 5 et 6 t, celui des prairies permanentes à 3 et 4 t.
Optimiser le pâturage et favoriser le bien-être animal
Les vaches sont en stabulation libre l'hiver. Les animaux sont dehors du 1er avril au 1 er décembre sauf quelques animaux à engraisser.
Les vaches pâturent dans l'ensemble des prairies par lot de 20-25 vaches avec un taureau dans des parcs d'environ 3-4 ha maximum. Un pâturage tournant est ainsi pratiqué. Les luzernes ne sont jamais pâturées.
En 2020 du fait de la sécheresse on a du donné du foin de fin juillet à fin aout alors qu'en année normale on ne complémente jamais. Cette année en 2021 on observe une sécheresse printanière qu'on n'a jamais observée avant.
La race limousine est une race de territoire. Chaque lot de vache est pensé en fonction du taureau et de l'orientation génétique voulue. Il y a tout un travail en amont dans les choix des types morphologiques des taureaux et des complémentarités en fonction des caractères que l'on souhaite améliorer. Une bonne connaissance de son troupeau est indispensable (en génétique 1+1 ne font pas forcement 2), de même qu'une bonne connaissance de son milieu indispensable aussi à l'extériorisation du potentiel génétique des animaux.
Le métier d'éleveur, créateur de la génétique de demain
Il faut beaucoup de qualités :
- Observer les animaux,
- Prévoir et anticiper la demande de demain
Il n'y a pas d'insémination artificielle. Deux taureaux sont achetés chaque année. Tous les vêlages se font à l'extérieur. 90% des vêlages se font sans surveillance.
Frédéric n'utilise les antibiotiques et les vermifuges qu'en cas de besoin. Il réalise les prophylaxies réglementaires (brucellose, leucose est IBR) ainsi que les vaccinations (FCO 4 et 8) qui sont obligatoires en cas d'export d'animaux vifs (reproducteurs ici).
En hiver les animaux le troupeau est nourri avec une ration à base de 2/3 d'herbe et un tiers de maïs ensilage et des minéraux
Les aliments complémentaires sont donnés aux veaux mâles et femelles à volonté jusqu'au sevrage, aux vaches de réforme pour l'engraissement et aux animaux de concours ainsi qu'aux génisses de renouvellement en complément de la ration hivernale seulement. Les mères ne reçoivent que de l'herbe.
Le campagnol des champs et la taupe peuvent impacter la qualité des prairies. Les campagnols sont particulièrement problématiques car ils dégradent la qualité des prairies en mangeant les racines des trèfles et leurs urines repoussent les vaches qui ne pâturent plus l'herbe. Frédéric compte dans un premier temps sur le piétinement des animaux pour diminuer la présence des campagnols ou passe une herse ébouseuse. La solution ultime consiste à labourer la prairie. Les sangliers sont aussi un problème.
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MOBILISATION DES PRINCIPES AGROÉCOLOGIQUES
INTÉRÊTS DU POINT DE VUE DE L'AGRICULTEUR
Economiques |
Agronomiques |
Environnementaux |
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Pistes d'amélioration
- Production de plaquettes de bois pour se substituer à une partie de la paille
- Implanter des espèces ou des variétés fourragères plus résistantes au changement climatique