LA DÉMARCHE

Les couverts végétaux ont été introduits dans les années 2000, en parallèle de l'adoption des Techniques Culturales Simplifiées (TCS) et des essais réalisés en Semis-direct (SD). Les objectifs des agriculteurs sont d'améliorer la structure des sols et de les protéger contre l'érosion. D'abord testés sur de petites surfaces au sein d'une vitrine rotationnelle, ils sont implantés sur différentes parcelles représentatives de l'hétérogénéité de la ferme. Un couvert est retenu sur la base de son adaptation à des conditions pédo-climatiques ciblées.

LES SAVOIRS AGROÉCOLOGIQUES

• Favoriser l'implantation de mélanges pour sécuriser la réussite et l'efficacité des couverts.
• Transformer les couverts réussis en cultures de vente et de ne pas récolter des cultures de vente à faible rendement (couvert improvisé).
• Produire sur l'exploitation une partie des semences utilisées : mélanges de ferme plus adaptés que ceux du commerce.
• Choisir ses associations sur la base de plusieurs critères :
  • Complémentarité des espèces
  • Régularité de développement
  • Pouvoir de structuration du sol
  • Restitution de la biomasse au sol
  • Vitesse de levée (concurrence par rapport aux adventices)
  • Facilité :
    - de conservation des graines des espèces utilisées (graminées plus faciles à conserver que les crucifères)
    - de destruction par voie mécanique 
• Accorder de l'importance aux savoirs et savoir-faire déjà acquis sur certaines plantes de couverture (féverole, sarrasin, pois).
• Détruire de façon mécanique les couverts végétaux. Par exemple, avec un rouleau « Rolloxitan » (rouleau faca) particulièrement efficace pour les graminées : matériel autoconstruit avec un rouleau à lames tranchantes à l'avant et un rouleau à lames à l'arrière  pour fragiliser les résidus végétaux et accélérer leur dépérissement.

Depuis quelques années, les couverts implantés sont basés sur un mélange avoine brésilienne et pois, qui peut être associé ou non avec de la phacélie, et qui s'avère efficace pour étouffer les plantes adventices et les repousses de colza.

Avoine brésilienne : espèce de référence dans les mélanges de par sa rusticité.
Pois : souvent employé dans les mélanges même si sa biomasse est moindre.
Phacélie : tend à être remplacée au profit d'espèces assurant une meilleure couverture du sol et étant plus facile à semer et à détruire (choix d'espèces gélives et à port dressé).
Des tests sont en cours sur le sorgho fourrager et le lin. Le sorgho fourrager suivant un blé tendre facilitera l'implantation d'un pois protéagineux.

Conduite d'un couvert multi-espèces en interculture longue

Exemple entre sorgho et blé dur (Source : Projet casDAR TTSI).

Zoom sur le sarrasin

Exemple de conduite d'un couvert de sarrasin en interculture courte (entre pois et colza).

• Semis à la volée au plus près de la moisson du pois (8 jours avant ou, au mieux, la veille).
• Dose : 40 à 50 kg/ha (semences de ferme).
• Passage de la herse étrille puis roulage après moisson pour optimiser le contact sol-graine.

Intérêts multiples du sarrasin comme couvert intermédiaire :

• Pousse rapide.
• Résistance à la sécheresse.
• Facilité de destruction (par roulage et/ou par gel).
• Couvert mellifère.

INTÉRÊTS DU POINT DE VUE DE L'AGRICULTEUR