Agir pour la protection des oiseaux des plaines agricoles

Le Centre d'Etudes Biologiques de Chizé avec l'équipe pilotée par Vincent Bretagnolle (CNRS) agit depuis 30 ans pour la protection des oiseaux des plaines agricoles. Ils viennent de réaliser une vidéo qui présentent quelques actions que les agriculteurs et les habitants peuvent mettre en place.

Les oiseaux des plaines agricoles sont en fort déclin. La première cause est l'uniformisation des habitats (agrandissement des parcelles et suppression des éléments de bordure). Les oiseaux ne trouvent plus de sites pour se reproduire. La seconde est l'effondrement des populations d'insectes dont les oiseaux se nourrissent au printemps et en été. Les oiseaux sont en effet des prédateurs des insectes et des graines (de plantes adventices notamment), et en ce sens sont des auxiliaires indispensables à la production agricole.

Nous pouvons tous agir pour préserver les oiseaux des plaines agricoles !

Les agriculteurs peuvent agir en leur offrant des ressources et en protégeant leurs nids. Des contrats agro-environnementaux sont mis en place pour améliorer la qualité des milieux en implantant de la luzerne ou en réduisant l'intensité des pratiques comme l'usage des herbicides et insecticides, et en retardant la fauche des prairies. Ces mesures visent notamment l'outarde canepetière, oiseau emblématique des plaines céréalières, qui niche dans les luzernes et les prairies et dont les poussins se nourrissent de criquets.

Beaucoup d'oiseaux agricoles vivent dans les parcelles cultivées. Parmi eux le busard cendré et le busard Saint Martin qui nichent au sol dans les parcelles de céréales et sont donc sensibles aux périodes de fauche et de moisson. Les nids sont repérés par des bénévoles et signalés aux agriculteurs par un balisage. Un couple de busards mange entre 500 et 1000 campagnols des champs par an, diminuant ainsi fortement la densité de ces micromammifères considérés comme ravageurs des cultures.

La protection des nids concerne aussi les nids d'oedicnème criard qui s'installe dans les champs de maïs et de tournesol.

Les habitants des milieux agricoles peuvent également contribuer à la préservation de l'avifaune en maintenant des lieux de nidifications dans les habitations et bâtiments comme les trous dans les murs qui peuvent être occupés par la huppe, le moineau domestique ou le hibou petit duc. Il est aussi possible d'installer des nichoirs. Conserver quelques friches dans les jardins contribue également à préserver des fleurs et des insectes, et ainsi à fournir des ressources pour des oiseaux comme la pie-grièche écorcheur.