Intérêts et points de vigilance du pâturage tournant

Quelques chiffres

D'après une étude menée par Xavier Barat en Nouvelle-Aquitaine (Barat, 2019), suite à l'adoption du PTD, l'autonomie fourragère est élevée voire complète pour les systèmes laitiers. Les méteils fourragers ou grains substituent la culture de maïs ensilage pour assurer l'équilibre alimentaire des rations dans la plupart des élevages allaitants.

Dans cette même étude, 5 éleveurs suivis présentent au bout de 4 à 5 ans une diminution de 50 % à plus de 100 % de la consommation de concentrés par kg de viande vive produite après l'adoption du PTD. Il s'agit de races limousines et blonde d'aquitaine.

L'innovation PTD permet d'éliminer notamment l'usage d'engrais minéraux sur les prairies pâturés, sans impact sur la production fourragère totale des prairies. L'engrais mis au sol à chaque passage d'animaux permet de compenser l'arrêt de l'apport (15 à 30 unités d'azote) réalisé́ auparavant, uniquement en début de cycle printanier.

Une dépendance limitée aux intrants achetés (aliments concentrés et fertilisation minérale) est notable sur la majorité́ des élevages allaitants enquêtés. Par contre, les principales dépenses induites par le PTD sont l'installation de plus nombreuses clôtures, le réseau de cheminement du bétail et d'abreuvement en limite en paddock (entre 70 et 140 euros par hectare en système bovin) puis le temps consacré à la gestion du pâturage des différents lots.

Le ratio des vaches en production par ha (superficie nécessaire pour renouveler, élever et finir une vache et ses produits) varie en fonction de la situation des élevages en zone favorable ou non à la pousse herbagère. En zone favorable, 1 à 1,4 ha de surface par vache en production, et en zone défavorable, entre 1,4 et 2,4 ha avec une moyenne de 1,8 ha par vache.

D'après les résultats du projet LIFE PTD, la diversité floristique des prairies suite à l'adoption du PDT Herby a augmenté sur toutes les parcelles suivies, de façon plus ou moins importante, avec une moyenne de 7±4,5 espèces et indépendamment de l'âge des prairies. Un retour du trèfle dans les prairies est noté suite à l'adoption du PTD en Nouvelle-Aquitaine (Barat, 2019).

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