Le déclic

Localisation géographique, caractéristique :

Le site de l’unité est situé sur la commune de Momères (65), relativement proche des exploitations respectives des membres de Biométhadour. (« 80% des effluents d’élevage se situent déjà dans un rayon de 200m »).

La situation du site en zone périurbaine et les parcellaires morcelés de leurs exploitations ne correspondaient pas aux conditions idéales pour la réalisation d’une unité de méthanisation agricole, mais les membres de Biométhadour ont su surmonter ces « obstacles » pour faire aboutir leur projet collectif.

Les exploitations du collectif se trouvent pour la plupart en Zone Vulnérable Nitrates, ce qui implique un certain nombre de contraintes réglementaires sur la gestion des effluents et la couverture des sols. Ainsi la méthanisation représentait un outil intéressant pour les éleveurs, permettant de répondre à leurs problématiques en lien avec la gestion des effluents (en permettant notamment une augmentation des capacités de stockage des effluents).

En ce qui concerne le contexte agricole local, il est dominé par l’élevage au sud de Tarbes (majoritairement bovin allaitant) et les grandes cultures au Nord de Tarbes. On retrouve plus d'ovin que de bovin dans les zones proches des montagnes. La taille des exploitations du territoire est plutôt réduite (surface moyenne des exploitations agricoles sur l’EPCI Tarbes-Lourdes-Pyrénées: 27,4 ha en 2020) et on y observe une tendance à la double activité chez les agriculteurs.trices du département.

 

Quels sont les éléments déclencheurs du projet collectif de méthanisation ?

Les contraintes réglementaires associées aux stockages des effluents sur les fermes (travaux coûteux de mise aux normes les installations de stockages) ont amené les exploitants à s’intéresser à la valorisation des effluents par la méthanisation agricole. Le choix de monter un projet collectif a été motivé par plusieurs facteurs : la nécessité d’atteindre une taille critique d’unité pour assurer la rentabilité du projet, en mutualisant les intrants de plusieurs fermes ; la possibilité de répartir la charge de travail associée au montage du projet et en phase de fonctionnement de l’unité entre les membres du collectif ; la bonne entente des exploitants en amont du projet. Les membres de Biométhadour ont fait le choix d’une taille de collectif assez restreinte pour faciliter sa gouvernance.

 

Quels sont les objectifs poursuivis à travers le projet collectif ?

  • Revenu complémentaire et stabilité économique pour les fermes du collectif
  • Recherche d’un gain d’autonomie sur la fertilisation azotée
  • Réduction des nuisances olfactives associées aux épandages de fumiers et lisiers
  • Amélioration de la gestion des effluents d’élevage sur les fermes
  • Valorisation économique des couverts végétaux, obligatoires en ZN
  • Renforcement de synergies entre les ateliers au sein des fermes mais aussi entre les élevages et les céréaliers (production par les céréaliers de méteils protéagineux intégrés dans les rotations avec les CIVE, destinés à l’alimentation animales.

 

Historique du projet collectif de méthanisation ?

Joël a eu connaissance de la méthanisation agricole par le biais de connaissances, éleveurs dans l’Est. Il s’est renseigné sur le sujet et a étudié en détail l’hypothèse d’un projet de méthanisation pour les exploitations des futurs membres du collectif, avec l’appui d’un constructeur d’unités de méthanisation. Après une réflexion de plusieurs mois sur les surfaces disponibles, les gisements d’intrants, le business plan et les aspects techniques du projet, Joël a présenté l’idée aux autres exploitants du groupe en septembre 2017. A partir de là, les éleveurs ont choisi de faire appel à Solagro pour bénéficier d’un accompagnement d’expert neutre sur leur projet.

Une phase de communication a suivi cette première période de réflexion et d’études autour du projet. Les éleveurs ont échangé avec la mairie de la commune sur laquelle ils envisageaient d’implanter leur unité, ils ont créé un site internet pour diffuser de l’information sur leur projet et ont réalisé une réunion publique auprès des habitants de la commune concernée. Des visites d’unités de méthanisation déjà existantes ont également été organisées pour les riverains intéressés.

En réponse aux demandes des riverains, le premier site choisi a été abandonné au profit du site actuel, situé sur la commune de Momères. Cependant, une deuxième vague d’opposition a émergé, portée par les riverains du nouveau site choisi. Les exploitants ont à nouveau instauré un dialogue avec leurs opposants et organisé des visites de sites de méthanisation existants. Les échanges réguliers et la transparence des porteurs de projets avec les habitants de Momères leur ont permis de mener à bien leur projet, sans qu’aucun recours administratif ne soit déposé contre celui-ci.

A la suite d’une phase de construction légèrement ralentie par l’épidémie de Covid-19, l’unité de méthanisation de Biométhadour a été mise en service en juillet 2021.

Depuis le démarrage de l’exploitation du site, sa capacité de production a été augmentée en raison de meilleures qualités méthanogènes des intrants par rapport aux prévisions initiales, et de la mise en place de partenariats avec des éleveurs voisins « apporteurs de matières », qui récupèrent du digestat en échange de l’apport d’effluents d’élevages et de CIVE au méthaniseur.

Par ailleurs, le collectif a fait construire une couverture sur l’aire de stockage du digestat solide, surmontée de PV destinés à alimenter le site en électricité (25 à 30% des consommations de l’installation).

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