Mélanges prairiaux

LA DÉMARCHE

Patrick Frayssignes et Grégory Mazars s'essayent à plusieurs types de prairie afin de combiner et optimiser leurs caractéristiques. Ceci leur permet de nourrir leurs troupeaux et améliorer leur sol tout en réduisant les intrants chimiques.

LES SAVOIRS AGROÉCOLOGIQUES

  • S'inspirer de mélanges prairiaux qui ont fait leurs preuves.
  • S'essayer à plusieurs types de prairies pour connaître les caractéristiques qui se valorisent le mieux sur leurs parcelles et qui conviennent à leurs bêtes.
  • Etre observateur et capable de s'adapter.
  • Limiter au maximum leurs intrants.

ZOOM SUR LA PRAIRIE DE TREFLE BLANC

Le concept d'André Pochon

Le principe de cette prairie est d'associer du ray-grass anglais et du trèfle blanc.

  • Le ray-grass anglais doit être tardif et diploïde car il présente ce qu'on appelle « une grande souplesse d'exploitation » (période pendant laquelle on peut faire pâturer les animaux). Le ray-grass diploïde est moins sensible au piétinement, plus facile à faner mais moins appétant que le tétraploïde. Le maximum d'herbe (feuillue et équilibrée) est obtenu au bout de 6 semaines après le début du stade épiaison (comparé à 2 semaines pour certaines variétés !). Les réserves accumulées à la base de la tige lui permettront de repartir plus rapidement après un pâturage (au bout de 5-6 jours en moyenne).
  • Ainsi, il faut tarder pour revenir sur la parcelle : si le ray-grass est pâturé trop tôt, il repoussera moins vite.
  • Le trèfle couvre la totalité des besoins en azote du ray-grass grâce à sa fixation d'azote atmosphérique. Son association avec une graminée tardive permet d'éviter entièrement les apports en engrais azotés. De plus, le trèfle blanc à l'avantage d'avoir un rythme de croissance quasiment « continu ».
  • Le rendement de la prairie dépend de la vigueur du trèfle blanc et donc de la qualité du sol. Selon André Pochon, le pH doit avoisiner 6,5 et les teneurs en P et en K doivent être de 0,2 pour mille. Il faut penser à valoriser les effluents d'élevage (fumier) avant d'épandre des intrants.
La technique de Patrick et Grégory

Pour réaliser cette prairie, Patrick Frayssignes et son associé sèment 6-7 kg/ha de trèfle blanc et 14 kg/ha de ray-grass anglais, ce qui introduit suffisemment de légumineuses sur les parcelles. Pour lui, cette pratique fonctionne bien, « ses avantages sont à la fois agronomiques et zootechniques ».

Au niveau de leur troupeau, il fait deux constats :

  • Les animaux ont moins de problèmes de parasitisme avec les strongles digestifs car le fait de « tarder » pour revenir sur la culture permet de casser leur cycle biologique.
  • Le trèfle est toujours très bien consommé par les animaux mais le ray-grass semble être moins appétant pour les brebis. Si ce problème d'appétance persiste, ils font pâturer les vaches sur ces parcelles car elles sont moins difficiles.

 

ZOOM SUR LA PRAIRIE SUISSE

Le concept

Les Suisses sont des spécialistes des prairies multi-espèces graminées-légumineuses. Le mélange repose sur de nombreux critères : force de compétition, complémentarité des cultures associées, couverture du sol, date de montaison et d'épiaison, valeur nutritive, repousse après coupe, résistance aux bioagresseurs, etc. De ce fait, il existe plusieurs types de prairies adaptées au climat ou à l'activité (fauche ou pâturage).

Dans tous les cas, ces prairies ont la réputation d'être productives et très couvrantes.

La technique de Patrick et Grégory

Face aux problèmes d'appétence de la prairie de trèfle blanc, Patrick Frayssignes et son associé ont commencé en 2014 à implanter des prairies « suisses » dans leur système. Pour cela, ils achètent un mélange à semer préparé par le semencier OH, en se basant sur différents critères (durée d'implantation de la prairie, caractéristiques du sol, destination). Ils ont donc choisi un mélange adapté à un sol humide qui dure 4-5 ans, composé de :

  • 86 % de céréales : 15% de fétuque, 10% de fléole, 30% de pâturin des prés, 31% de ray-grass anglais
  • 14% de légumineuses : 10% de trèfle blanc, 4% de trèfle violet

Bien que le niveau d'appétence de cette prairie ne soit pas prouvé, ils constatent un meilleur pâturage des brebis.

INTÉRÊTS DU POINT DE VUE DE L'AGRICULTEUR

Economiques

Agronomiques

Environnementaux

  • Achats d'intrants
  • Engrais chimiques
  • Rendement
  • Production de lait
  • Parasites (strongles digestifs)
  • Diversité variétale des prairies

À télécharger

Contact

Patrick Frayssignes et Mazars Grégory

GAEC de Recoules
Lieu-dit Recoules
12120 Cassagnes Bégonhès
Me contacter