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ASSOLEMENT 2021
La ferme Idiartia occupe 35 hectares en deux îlots avec 12 ha de terres labourables et le reste est en prairies permanentes. 7 génisses partent en estives.
Le maïs grain est implanté sur 3,5 à 4 ha chaque année entre en rotation avec des prairies temporaires composées d'un mélange très diversifié (mélange suisse comprenant : fétuque, RG, trèfle violet, trèfle blanc, …). 1/3 du maïs est donné aux vaches et 2/3 est transformé pour la consommation humaine.
Deux maïs se succèdent généralement sur la même parcelle et avant le second maïs un dérobé à base d'avoine, de vesce, de trèfle incarnat est mis en place. Il est soit pâturé soit séché. Pour implanter le premier maïs, la prairie est détruite et le terrain préparé quelques jours avant le semis du maïs.
Tous les 4-5 ans Jon fait un apport de sable calcaire à raison de 3 t/ha (soit 40 tonnes).
Le fumier est composté mis en andain et retourné une à deux fois à l'aide du retourneur d'andain de la CUMA. Le tas de compost est protégé à l'aide d'un micro film Bidin pour éviter le lessivage que Jon estime à 30% pour l'azote. Le compost est apporté sur le maïs (30t/ha) et sur 10 ha de prairies de fauche (10 t/ha)
INTRANTS 2021
- Semences achetées pour les prairies temporaires et les couverts : 650€
- Fertilisation : Le fumier est composté et mis sur le maïs (30 t/ha) et les prairies de fauche (10 t/ha sur 10 ha)
- Produits phyto : aucun
- Produits vétérinaires : 700€
- Frais d'élevage (insémination) : 1 500€
- Achats de concentrés : 10 t d'orge à 180€/t, 7 t de soja à 700 € /t et 8 t de luzerne à 250€ /t soit 8 700 €. La luzerne est achetée en prévention. Celle achetée en 2021 n'a pas été consommée.
- Achat de paille : 1 040 € (16 tonnes à 65€/t livrés en provenance d'Aragon)
- Fioul : 2400 €. La consommation de fioul est de 2.400 litres de fioul auxquels il faut ajouter 540 litres de travaux en entreprise (240 litres pour le labour et le semis des prairies temporaires et du maïs et 300 litres pour l'épandage du fumier).
- Gasoil pour la voiture et les livraisons : 42 000 km soit 5000€ (8,2 l/100 km au prix moyen de 1,45€/l)
- Electricité : 5000€ soit 29 400 kwh par an (0,17€/kwh)
- Entretien matériel : 11 000 €
- Entretien bâtiment : 600 €
- Travaux par entreprise : 4500 €
- Amortissements matériel et bâtiment : 35 000 €
- Fournitures : achat de pots de Yaourts : 400 000 pots à 8,25 centimes soit 33 000 €, opercules 10 000€, autres emballages 5 000 €
VENTES 2021
- Aides : aides du premier pilier 12 200 €, ICHN 11 000€, aides bio y compris crédit d'impôt bio 2 478€. L'aide au maintien de la bio a été supprimé en 2018
- Ventes totales : 223 000€
- Dont Vente de yaourts: 320 000 yaourts (39 000 litres) à un prix moyen de 42 centimes soit 134 000€
- Dont Vente de lait cru : 40 000 litres à un prix moyen de 1,1€/L soit 44 000€
- Dont vente autres produits laitiers (fromage blanc) 7000€ (5000 litres)
- Dont Vente de viande : 5900 €
- Dont Vente de farine et de polenta : 32 000 €
- EBE : 86 000€
- Vente d'électricité photovoltaïque : 95 000kwh à 12 ct/kwh soit 11 300€
ASSOLEMENT
CHEPTEL 2021
Le troupeau laitier comprend 19 vaches traites pour 23 adultes : 11 Montbéliardes, , 1 Brune, 1 Normande et la suite. À ces vaches laitières s'ajoutent 6 vaches Béarnaises et bientôt 2 vaches Bordelaises devraient bientôt arriver. Les vaches Béarnaises et les Bordelaises, sont élevées pour participer au maintien de ces races pyrénéennes en voie de disparition, pour la qualité de leur viande et leur esthétique. La vache béarnaise ne comptait plus que 70 vaches en 1983 pour 500 aujourd'hui. Elle est aujourd'hui considérée comme une race locale et fait l'objet d'un plan de sauvegarde. Elle était très utilisée pour la traction.
La reproduction du troupeau se fait par insémination artificielle. Sur les 18 veaux nés, 2 à 3 génisses sont conservées chaque année pour le renouvellement. Les autres mâles et femelles croisés avec du Blanc Bleu Belge sont vendus à 3 semaines à 450€ pour les mâles et 350-380€ pour les femelles. Les veaux sont élevés au lait.
Environ 2 à 3 vaches sont réformées par an et une vache traite a même 15 ans. Elles sont vendues à un poids carcasse 360 kg dans la filière bio notamment la plateforme collective dédiée aux appels d'offre de la restauration collective et parfois à des restaurants.
Le nombre d'UGB est de 31 soit un chargement moyen de 0,9 UGB/ha SFP en prenant en compte les estives. Les aires sont paillées. La montée en estives correspond à l'équivalent d'environ 9 tonnes de foin.
16 tonnes de paille sont achetées ; Mais les tiges de maïs sont récoltées et utilisées aussi en litière.
ÉQUIPEMENT 2021
- Matériel de fenaison (faucheuse, faneuse, endaineuse)
- 2 autochargeuses
- Tracteur 40 CV
- Tracteur 105 CV
- Remorque avec un voisin
Autres matériels
- conteneur frigo
- Moulin de pierre Astrié
Matériel en CUMA
- Retourneur d'endain
Le labour, le semis, l'épandage du compost et la récolte du maïs sont faits par entreprise
Bâtiments
- 1 étable
- 2 hangars
- 1 laiterie
- 1 salle pour le moulin et l'ensachage de la farine et de la polenta
LA PRODUCTION LAITIÈRE
La production de lait est de 90 000 litres (soit environ 4 700 litres par vache) dont 45 000 sont transformés directement à la ferme en yaourts bio de 125 g et autres produits laitiers, et 40 000 vendues en lait cru dans une tournée locale. Le reste correspond à l'alimentation des petits veaux.
laiterie
TRANSFORMATION ET COMMERCIALISATION
Il faut 1 litre de lait pour faire 1 kg de yaourt. La date maximale de consommation (DMC) pour le yaourt est de 14 jours.
On ajoute des ferments au lait et le yaourt est mis en pot 2,5 heures après.
Chaque semaine, ce sont 7000 pots en verre qui sortent du petit laboratoire. Aromatisés au citron, à la vanille ou tout simplement nature, Jon se charge lui-même de la livraison des yaourts dans tout le département aux détaillants, collectivités, magasins de producteurs et hôtels. 40% des yaourts sont commercialisés dans les collectivités et 40% dans les magasins (Biocoop, crémiers, …) et 20% dans l'hôtellerie. La tournée fait 240 km et je vais jusqu'à Hendaye. Le prix de vente TTC du pot de yaourt de 125 g varie de 35 centimes pour les collectivités (écoles, collèges), 40-45 centimes pour les magasins locaux (Biocoop) à 55 centimes (magasins sur la côte basque).
Le reste du lait (40 000 litres) est vendu en direct en lait cru. Comme ses parents à l'époque, il livre aussi le lait cru tous les deux jours aux écoles, pâtisseries et magasins de Saint-Jean-Pied-de-Port. “Le lait cru, c'était l'activité de mes parents. Déjà à 10 ans, avant d'aller à l'école, ma mère livrait le lait avec son âne. Puis, après son mariage, elle a poursuivi cette activité avec sa 2CV. Aujourd'hui à 81 ans, elle fait encore sa tournée, parfois en porte-à-porte.”
PERFORMANCES AGRO-ENVIRONNEMENTALES
Les légumineuses occupent environ 21% de la SAU (prairies longues durée, prairies temporaires et couverts) et contribuent à la fois à l'autonomie azotée au travers de la fixation symbiotique et à augmenter la qualité du fourrage (teneur en protéines). Le bilan azoté (méthode CORPEN) est équilibré sur la base d'un pourcentage de légumineuses dans les prairies naturelles de 15%, de 35% dans les prairies temporaires et 40% dans le couvert. La pression d'azote (organique et symbiotique) est de 111 kg de N par ha.
Le recyclage de l'azote organique (fumier) représente 59% des apports, la fixation symbiotique 41% (soit l'équivalent de 1,2 tonnes d'azote par an). Au final les légumineuses présentent naturellement dans les prairies assurent l'essentiel des apports (l'azote du fumier provient essentiellement des légumineuses contenues dans le foin et l'herbe pâturées - les seuls apports extérieurs proviennent de l'achat de paille et d'aliments). La part d'azote maîtrisable (compost) représente 14% des apports.
Le bilan phosphore est légèrement excédentaire (+14 kg/ha) de même que le bilan potassium (17 kg/ha).
La consommation d'énergie (directe et indirecte) de l'exploitation est de 21.140 EQF (Equivalent Litre de Fioul) soit 541 EQF par ha de SAU. Les principaux postes sont l'électricité (41%) le fioul (39%) qui intègre les livraisons, la mécanisation (9%) et les achats d'aliments (8%). La transformation et la commercialisation des produits utilisent une bonne partie de cette énergie.
La production d'électricité photovoltaïque mise en place en 2020 a produit 95 000 kwh en 2021 soit plus de 3 fois la consommation électrique de la ferme et 1,3 fois l'énergie consommée sur la ferme. On peut donc considérer que cette ferme est à énergie positive.