Vulnérabilité climatique
Indicateurs agroclimatiques
Questions pour l’agriculteur
Quels sont les aléas climatiques rencontrés ? Quelles sont les ressources les plus touchées ?
« C’est de pire en pire » exprime André, « il n’y a plus d’automne, plus de printemps, des hivers doux et des étés caniculaires. En plus, cela favorise les ravageurs des cultures… »
Canicules et sécheresses sont les deux principaux aléas climatiques rencontrés. Avec le changement climatique, ils sont de plus en plus fréquents et intenses. Les canicules de 2022 ont engendré un stress thermique important conduisant à une perte de rendement. André a par exemple observé des chutes de fleurs et de fruits.
La sécheresse en vigueur dans les Pyrénées Orientales (£300mm en 2022 et 2023 contre 600mm en moyenne) entraine des tensions au niveau de la ressource en eau et des restrictions d’usage (consigne de diviser par deux la consommation d’eau pour l’irrigation des cultures). Au contraire, la sécheresse des sols implique d’irriguer les cultures pour assurer la production. Ainsi, la sécheresse a anéanti la production de céréales en 2023 et n’a permis qu’une maigre récolte en 2024 (1,5t pour un potentiel de 20t).
Le changement climatique implique également des précipitations plus irrégulières avec des épisodes de pluies plus intenses et l’intensification des vents violents. Mais ces aléas impactent peu les productions de l’exploitation.
Avez-vous mis en place des pratiques d’adaptation ?
Le maraichage agroforestier sur sol vivant est un système très résilient face aux aléas climatiques constatés :
- Les différentes strates de végétation s’apportent une protection mutuelle (brise vent, couverture du sol, ombrage…). Cela maintient l’humidité et diminue la température ambiante au sein du jardin.
- Le sol chargé en matière organique (de 13% à 18%) fonctionne comme une véritable éponge. Toute l’eau des pluies est absorbée et stockée dans la réserve utile aux plantes. Le mulch de broyat et la couverture végétale en limite l’évaporation et le ruissèlement. André ne constate jamais de flaque ou d’écoulement d’eau dans son jardin, contrairement aux parcelles de ses voisins.
La diversité des espèces végétales et le choix des variétés est aussi un levier majeur de l’adaptation aux conditions locales. Par exemple, André garde une partie de sa production de céréales et de légumineuses pour semer les années suivantes. Enfin, de nouvelles techniques de semis et de repiquage sont régulièrement testés. Le repiquage en racine nues est actuellement en expérimentation pour limiter l’emploi de tourbe très séchante.
André ne craint pas l’avenir car il croit énormément à la résilience de son système. Il aime être dans l’action car cela le rend plus optimiste. Il est entré en politique pour participer à construire la ville de demain. Il ne veut rien regretter, notamment par rapport à ses deux filles.