Patrick Frayssignes Agriculteur dans l’Aveyron et adhérent de l’AVEM

Il est en GAEC avec Gregory Mazars. Ensemble, ils cultivent 80 ha de terre pour nourrir leur cheptel ovin-bovin. Ils utilisent le tri sur les céréales qu'ils récoltent afin de rendre leur système plus autonome.


Sa démarche 

Patrick et Grégory ont commencé le tri de leurs récoltes afin de travailler la rusticité des grains, de produire des semences et des plants adaptés à leur ferme. « Ma volonté est simplement de renouveler mes semences», dit Patrick. Grâce à cette pratique, ils acquièrent de plus en plus d'autonomie, ce qui reste dans l'optique de leur système.

Ils triaient avant leurs récoltes dans une CUMA. Le problème était que le méteil est assez compliqué à trier sur un trieur collectif. Après une formation de l'AVEM, ils se sont donc lancés dans leur propre tri des semences afin de trier à leur rythme et de la manière qu'ils souhaitaient.

Leurs techniques de tri

Patrick Frayssignes et son associé trient l'ensemble de leurs céréales grâce à deux machines, Patrick nous en donne son avis :

  • Un nettoyeur-séparateur Petkus (investissement : 1400 €). Selon lui, cette machine est la seule à réussir 2 tris par densité en un seul passage grâce à son système d'aspiration. « Un seul passage suffit, on règle juste le débit si l'on veut trier plus finement ». Avec un débit de 500 à 800 kg / h, elle effectue le même travail qu'une table densimétrique mais reste beaucoup plus abordable. « Cette année, on a trié toutes les semences de céréales uniquement avec cette machine. »
  • Un vieux trieur alvéolaire Marot, acquis pour 200 €. Même si ce trieur est assez contraignant pour l'agriculteur, il calibre très bien les grains en différentes catégories grâce aux grilles extérieures et enlève efficacement les grains cassés grâce aux alvéoles du cylindre. Son débit tri est d'environ 300 kg / h.

Ils passent environ 4 jours à effectuer l'ensemble de l'étape de tri, qui comprend la préparation, le tri, le nettoyage, etc.

À l'exception du blé et de l'orge en pur, Patrick et Grégory cultivent essentiellement du méteil et trient toutes leurs récoltes en même temps grâce au Petkus. Suivant comment le tri est effectué, ils peuvent séparer plus ou moins l'avoine et l'épeautre (grosses graines qui prennent facilement l'aspiration) du reste du mélange. Ils réharmonisent ensuite la composition du méteil avec des semences issues de leurs cultures en pure. De plus, leurs machines trient facilement les adventives comme le rumex ou le chardon. Concernant le tri, « je suis moins exigent que certains puisque je ne vend pas mes semences», nous explique Patrick.

Son retour sur le tri des semences à la ferme

Patrick insiste sur le fait que l'activité de tri sur la ferme n'est possible que parce qu'ils sont 2 : « si j'étais seul, je ne sais pas si je le ferai ». Pour trier, il faut des moyens humains et économiques qui ne sont pas accessibles à toutes les exploitations. Par contre, avec le coût des intrants qui augmente de plus en plus, il est facile de s'y retrouver financièrement.

Il ne trouve pas de réels inconvénients au tri à la ferme, excepté le temps à y consacrer, mais qui pourrait se résoudre avec l'achat d'un matériel plus performant. « Ce qu'il faut prendre en compte, c'est la cohérence économique. Pour l'activité que j'ai actuellement, mon matériel me convient très bien. »

Leurs projets

Patrick Frayssignes et son associé envisagent éventuellement de trier leurs récoltes pour d'autres usages, comme la vente, et de faire des légumineuses. Ils sont pour le moment freinés par le manque de matériel de tri (grilles notamment). Ils réaliseront cette activité lorsqu'ils auront acquis plus de terrains et que les rendements seront suffisants pour un investissement dans du matériel plus sophistiqué.

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