C'est la conclusion tirée par Arvalis qui a suivi plusieurs parcelles à Boigneville entre 2013 et 2017. Deux espèces particulièrement présentes, Poecilus cupreus (50% des observations) et Pterostichus melanarius (15% des observations).

Le premier d'une taille de 12 mm est un prédateur généraliste au stade larvaire et adulte, et consomme des pucerons, des charançons, des limaces et des œufs de mollusque.

Le second plus grand, 19 mm, consomme à l'état larvaire et adulte des limaces, des doryphores et des pucerons entres autres.

Au total, 76 espèces différentes ont été recensées dont une vingtaine d'espèces rares mais qui ne représentent que 0,4% de l'abondance totale et surtout présentes dans les bordures. Les infrastructures agro-écologiques fournissent en effet à la faune auxiliaire des refuges et des sites d'alimentation.

Les carabes ne sont pas les seuls prédateurs, les araignées, les syrphes ou les chrysopes tiennent aussi une place importante dans le contrôle biologique.

Conscient du rôle joué par les arthropodes dans le contrôle des ravageurs des cultures, certains agriculteurs ont fait le choix d'arrêter l'usage des insecticides comme Hubert Compère, agriculteur dans l'Aisne sur 169 ha. À force d'observer et de compter les insectes, il s'est aperçu, en comparant les parcelles chez lui et chez les voisins, qu'au final les traitements n'avaient pas plus d'effets que de ne pas traiter comme dans le cas d'attaque de chrysomèle ou de cécidomyie sur les blés, de la bruche sur la féverole ou des méligèthes sur le colza.

Les ravageurs sont là mais leurs populations n'explosent pas. Pour favoriser les auxiliaires, Hubert Compère laisse pousser arbres et arbustes le long des chemins communaux et sème des engrais verts avec des espèces à fleurs (phacélie, vesce, trèfle, moutarde...)

Source : 

• « Une biodiversité retrouvée » - Véronique Tosser (Arvalis) et Jean-David Chapelin – Viscardi (Laboratoire d'Entomologie d'Orléans) – Perspectives agricoles n° 457 Juillet Août 2018
•  Cultiver sans insecticides – Paloma Cabeza-Orcel - Perspectives agricoles n° 457 Juillet Août 2018