Déclin des pollinisateurs : Impact majeur sur les rendements agricoles mondiaux, selon une nouvelle étude

Le déclin des pollinisateurs fait baisser les rendements agricoles à travers la planète. C’est la conclusion d’une nouvelle étude, une de plus, pilotée par Katherine J. Turo de l’Université canadienne du New Brunswick et parue dans la revue Nature Ecology & Evolution en juillet 2024. Celle-ci a analysé l'évolution des rendements et la fréquentation des cultures agricoles par les insectes au cours des 30 dernières années. Le café, les pommes et les myrtilles comptent parmi les denrées les plus fortement affectées par le déclin des pollinisateurs.

Les rendements de plus de 1 500 champs de 32 espèces cultivées, sur six continents et 27 pays, ont été analysés, ainsi que l'évolution de la fréquentation des cultures agricoles par les insectes à l'aide d'une base de données recensant trois décennies d'observations sur le terrain et recensant au total près de 200 000 "visites" sur des fleurs cultivées. Il a été ainsi possible d’estimer la perte de rendement entre une plante bien pollinisée et insuffisamment pollinisée, un point clef de cette étude.

Les résultats montrent qu'entre un tiers et deux tiers des exploitations agricoles contiennent des champs dont le rendement, en raison d'une fréquentation insuffisante par les pollinisateurs, n'est pas aussi élevé qu'il pourrait l'être.

Les cultures de café, de pommes et de myrtilles étaient le plus souvent affectées par la baisse de fréquentation des champs ou des vergers par les pollinisateurs, d'après l'étude qui fait ainsi état de baisses de rendement pour 25 cultures (sur les 32 analysées) et ce, dans 85 % des pays évalués.

Les chercheurs ont ainsi montré qu’une pollinisation optimale permettrait de réduire de 63% en moyenne le déficit de rendement observé chez une plante avec une pollinisation insuffisante. C’est le cas du tournesol dont le rendement pourrait accru de 55%, mais aussi du colza (25%), du framboisier (60%), de la pomme (125%), du café (120%), du gombo (65%) et du concombre amer (62%).

Ces résultats montrent qu'en accordant plus d'attention aux pollinisateurs, les agriculteurs pourraient rendre les champs agricoles plus productifs. Les pollinisateurs assurent la reproduction d'environ 88 % des plantes à fleurs du monde et de 76 % des principales cultures alimentaires mondiales, selon des recherches antérieures.

Bien sûr il n’y pas besoin de pollinisateurs pour produire du blé ou du riz, mais si vous voulez continuer à manger des fruits et légumes et boire du café, mieux vaut vous soucier de leur avenir.

Cette étude n’a pas permis de préciser les facteurs qui agissaient sur cette insuffisance de pollinisation si ce n’est que la présence de forêt dans un rayon de 1km était favorable.

Dans cette étude il a été estimé qu’environ 50% du service de pollinisation était assuré par les pollinisateurs sauvages.

Source : Insufficient pollinator visitation often limits yield in crop systems worldwide https://www.nature.com/articles/s41559-024-02460-2