Implantation d'IAE multi-espèces

LA DÉMARCHE

La gestion des aménagements paysagers sur l'exploitation a été accompagnée par le Conservatoire des Espaces Naturels de Languedoc-Roussillon. Après avoir réalisé un diagnostic général en 2011 (Biodiv'eau), Catherine Carrière Pradal a mis en place une série d'actions : implantations et restauration de haies, restauration d'une mare et enherbement naturel des jachères. Depuis 2013, 100 à 200 mètres de haies ont été implantés par année.

Restauration d'une mare Crédit photo : Catherine Carrière Pradal

LES SAVOIRS AGROÉCOLOGIQUES

Les haies sources de multiples services écosystémiques

La haie est un élément linéaire continu comprenant une ou plusieurs strates de ligneux (buissons, arbustes, arbrisseaux ou arbres). Les haies ne sont pas uniquement des refuges pour la biodiversité mais fournissent également un ensemble de services écosystémiques tels que l'adaptation au changement climatique, la protection contre le vent, le stockage de carbone, la protection de la qualité de l'eau, la limitation de l'érosion, la pollinisation, la régulation naturelle des ravageurs,…

Seules les haies bien positionnées permettront de satisfaire un grand nombre de services.

Plusieurs critères sont essentiels à prendre en compte pour la composition d'une haie :

• La complémentarité des espèces permettant d'obtenir une haie multi-strates proposant ainsi une diversité d'habitats pour la faune et de ressources nutritives
• La continuité afin que la haie satisfasse sa fonction de corridor biologique
• L'origine locale des essences pour promouvoir la diversité locale
• L'étalement de la période de floraison pour proposer des ressources nutritives à une succession d'espèces

En moyenne, 12 espèces composent chacune des haies qui ont récemment été implantées sur l'exploitation. On retrouve notamment :

Sorbier domestique (Sorbus domestica), poirier sauvage (Pyrus pyraster), chêne pubescent (Quercus pubescens), érable de Montpellier (Acer monspessulanum), cognassier (Cydonia oblonga), figuier (Ficus carica), sureau noir (Sambucus nigra), Alaterne (Rhamnus alatermus), Bois de Sainte-Lucie (Prunus mahaleb), grenadier (Punica Granata), Amélanchier (Amelanchier ovalis), Arbousier (Arbutus unedo), Laurier tin (Vibumum tinus), pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus), Prunellier (Prunus spinosa), Cornouiller sanguin (Comus sanguinea), Cornouiller mâle (Comus mas), Eglantier (Rosa canica), Coronille (Coronilla emerus).

Catherine Carrière Pradal s'est orientée sur un choix d'espèces produisant des baies pour les oiseaux ainsi que des espèces ayant des propriétés mellifères. Certaines espèces épineuses constituent un habitat privilégié pour les oiseaux.

La place essentielle des jachères lors du renouvellement des vignes

Après l'arrachage de vieilles vignes, des jachères en enherbement naturel sont laissées pendant 8 ans afin de favoriser la biodiversité au sein de l'exploitation et de régénérer les sols.

Zoom sur la confusion sexuelle pour lutter contre le vers de la grappe

La confusion sexuelle pour le vers de la grappe est réalisée sur 7 à 8 ha seulement. Elle va être généralisée sur l'ensemble de l'exploitation dans les années à venir.

Sur les parcelles confusées, aucun traitement contre le vers de la grappe n'est réalisé.

La confusion sexuelle fonctionne très bien. Catherine constate que la pression du vers de la grappe augmente sur les autres secteurs.

INTÉRÊTS DU POINT DE VUE DE L'AGRICULTEUR

Difficultés rencontrées :

Lors de la 1ère année d'implantation de haies, le paillage au fumier est à l'origine de fortes dégradations par les sangliers.