Pâturage dans les vergers

LA DÉMARCHE

À son installation, Sébastien plante un verger en agroforesterie de pommier, poirier, pêcher figuier, plaqueminier, sur 2,4ha implanté en sec. Il cultive du tournesol, de la luzerne pour ses brebis Solognotes sur les 9ha restants, qu'il récupère de son grand père.

Très vite, il a des problèmes de campagnols sur ses pommiers et poiriers. Il décide de les faire fuir grâce à la présence des brebis, et revenir à une pratique ancestrale : le pâturage en culture pérenne (pour en savoir plus : https://osez-agroecologie.org/reintroduire-le-paturage-dans-les-cultures-perennes-enherbees). Il choisit la race Shropshire car ne mange pas les troncs ni les branches et donc n'abîment pas les arbres.

Cela implique néanmoins une taille en haute tige des pommiers pour éviter que les brebis puissent accéder aux pommes. Et la présence permanentes des brebis dans le verger fait son effet sur les campagnols qui ne viennent plus manger les racines et collets des pommiers. Mais la présence trop longue des brebis entraînent une maladie respiratoire des ovins dû au développement de strongles dans le pâturage. Les brebis doivent être retirées du verger et les campagnols reviennent..

Une solution alternative doit être trouvée : les dindons sauvages font leur entrée !

LES SAVOIRS AGROÉCOLOGIQUES

Son troupeau se compose de 100 brebis dont 25 en shropshire et le reste en Solognotes et Noires du Velay. Toutes ces brebis pâturent les prairies naturelles, mais aussi les repousses dans les céréales en été et les dérobés l'hiver. Les solognotes, elles, ont aussi une autre source de fourrage, le verger de pommes et poires.                                           

Les brebis rentrent 3 fois dans le verger qui est découpé en 3 par des filets mobiles. Les Solognotes y pâturent pendant 1 mois environ et sortent ensuite pour éviter les strongles. Elles reviennent 2 mois plus tard pour y pâturer de nouveau 1 mois.

Les deux moments critiques de l'année pour l'approvisionnement en fourrage des brebis sont, au début du printemps, au moment où l'herbe des prairies n'est pas encore pâturable et l'été où les dérobés sont tout juste mis en place. C'est à ces deux moments que l'apport en foin est important. Le troupeau a donc besoin de 4 mois de foin. Il prévoit pour l'alimentation de ses brebis et de ses poules : 5ha de méteil et 1ha d'orge. Tout est produit sur sa ferme.

INTÉRÊTS DU POINT DE VUE DE L'AGRICULTEUR

Economiques

Agronomiques

Environnementaux

  • Économie de la ressource fourragère

  • Entretien et maîtrise de l'enherbement

  • Facilitation de l'entrée des engins agricoles dans les parcelles en début de saison (végétation rasante)

  • Apport organique des déjections animales

  • Conservation d'une mixité entre les systèmes de production
  • Élimination des fruits contaminés donc limitation de l'inoculum primaire pour les maladies ou des populations hivernantes de ravageurs

Social : Complémentarité entre l'atelier ovin et l'atelier arboriculture