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La SAU totale est de 26 ha dont 8,5 ha de châtaigneraie et 2000 m2 de terres labourables situées sur des terrasses proches de la maison. Le reste de la SAU sont des prés et parcours boisés entretenus et clôturés. Le jardin occupe 300 m2 pour produire des légumes autoconsommés mais aussi pour la transformation :  l'oignon doux des Cévennes (50 m2 pour 450 kg)  et la courge (200kg) qui seront transformés (soupe à la châtaigne…).

La châtaigneraie produit aujourd'hui 3 tonnes de châtaigne qui sont entièrement transformées. La production a atteint le double dans les années 2003 mais le changement climatique et le Cynips ont fortement réduit cette production.  Les 4 principales variétés qui ont été regreffées sur les vieilles couches de châtaigniers existantes sont : Maine d'Abric, Baumelle, Gêne et Marron Dauphine, variétés non hybrides reconnues dans l'AOC « châtaigne des Cévennes » obtenue en 2020.

L'exploitation est conduite en biodynamie.

La fertilisation s'opère grâce à la fixation symbiotique des légumineuses et le recyclage de l'azote organique via les bouses compostées (2 tonnes) et l'achat d'engrais organique (1,5 tonnes de 3/6/12). 5 litres de compost ou d'engrais organiques sont mis chaque année aux pieds des châtaigniers ainsi que les cendres du séchage. Et les vaches qui vont sous les châtaigniers.

La récolte est faite à la main à l'aide de filets (3000m2) qui sont mis au-dessous des arbres les plus productifs. Les meilleurs châtaigniers produisent 90kg de fruits. La moyenne est de 30 à 45 kg.

Le dépicage (enlèvement de la peau) se fait à l'aide d'une machine autoconstruite. Une partie des fruits est stockée à 3°C en chambre froide pour être transformée plus tard et une autre est séchée pour la production de farine et de châtaignon.

Trois vaches entretiennent les terrasses et une partie de la châtaigneraie mais une partie du débroussaillage s'effectue toujours à la main. 2 cochons sont engraissés (de 80 à 180 kg) à partir des châtaignes véreuses et autres sous-produits.

 

Diversifier les variétés

Il est important de conserver plusieurs variétés présentes sur l'exploitation, voire sur la même parcelle :

  • Floraison étalée entre le 15 juin et le 10 juillet qui limite les risques de mauvaises pollinisations
  • Récolte étalée entre le 5 octobre et le 11 novembre qui permet de mieux gérer la main d'œuvre (récolte, dépicage, séchage)

Mais cela complique la récolte.

Les différentes variétés offrent aussi une palette de goût. Le marron a un goût plus doux et plus fin du fait de l'absence de cloisonnement (moins de tanins).  La châtaigne est plus forte en goût et plus croquante.

INTRANTS 2020

  • Semences achetées :  Toutes les semences sont autoproduites y compris les oignons doux
  • Fertilisation : Le fumier composté et mis aux pieds des châtaigniers en production et aussi au jardin. Cette fertilisation organique est complétée par l'achat de 1,5 tonnes d'engrais organiques Guanor (3/6/12)- 900€
  • Produits phyto : aucun
  • Produits vétérinaires : aucun.
  • Frais d'élevage : 200€ d'insémination
  • Achat de paille : aucun
  • Achat de foin : autonome. Les vaches ne font que pâturer
  • Fioul : 1000€ pour la consommation du véhicule pour se déplacer sur l'exploitation et d'une fourgonnette pour la commercialisation. Pas de tracteur
  • Gaz : 40 bouteilles (10 kg) de butagaz pour cuisiner les confitures soit 1000€
  • Électricité : 200 €. 2.000 kwh par an : pour le moulin à farine (0,3 t/an) + chambre froide 2 et les moteurs
  • Sucre : 1,5 tonnes à 2€/kg soit 3000€
  • Bocaux : 10.000 bocaux à 35 centimes en moyenne soit 3.500€
  • Frais d'expédition : 2000€
  • MSA : 4000€
  • Amortissement petit matériel (tronçonneuse, moulin, …) et voitures : 1000€

VENTES 2020

Vente de produits à base de châtaigne : 40.000€

 

  • 10.000 pots de crème de marron et de confiture de châtaigne de 410g (à 5,8€) et 210g (à 4€)
  • Farine : 200 kg à 16 €/kg
  • Châtaignons à   60 kg à 28€/kg

Aides :  3.500€ de crédit d'impôt bio et 5000€ d'aide PAC mais ces aides sont à la baisse (12.000€ dans les années 2000)

ASSOLEMENT


CHEPTEL 2020

Le cheptel est constitué de 3 vaches de races tarentaises. 2 porcs sont achetés chaque année et engraissés. La production est autoconsommée


ÉQUIPEMENT 2020

Matériel

  • Un séchoir à bois (clède)
  • Une chambre froide
  • Un moulin à farine
  • Machines autoconstuites

Bâtiments

  • Une étable de 50 m2
  • Un séchoir de 35 m2

PERFORMANCES AGRO-ENVIRONNEMENTALES

Le bilan azoté (méthode CORPEN) est "équilibré" (+3 kgN/ha) sur la base d'un pourcentage de légumineuses de 15% dans les prairies temporaires et naturelles. La pression d'azote (organique et symbiotique) est de 23 kg de N par ha.

Le recyclage de l'azote organique (fumier) représente 61% des apports, la fixation symbiotique 17% et l'achat de compost 22%. 

Le bilan phosphore est légèrement excédentaire (+614 kg/ha) de même que le bilan potassium (24 kg/ha).

La consommation d'énergie (directe et indirecte) de l'exploitation est de 3.503 EQF (Equivalent Litre de Fioul) soit 412 EQF par ha de SAU sans compter les parcours. Les principaux postes sont le fioul (38%), le gaz (18%) et l'électricité (17%), consommations liées à la transformation des châtaignes.

La châtaigneraie traditionnelle peut être considérée comme une infrastructure agroécologique (IAE).

 

COMMERCIALISATION

Toute la production de châtaigne et transformé et vendue en vente directe sur la ferme et de plus en plus par correspondance :

  • Sur la ferme (40%)
  • Sur les foires et marchés (10%)
  • Vente par correspondance (30%)
  • Vente par commerçant (20%)

Michel Levesque vend le pot de confiture de châtaigne de 420g 5,80€ (-25% à un commerçant). Il vend aussi beaucoup par correspondance : Les frais d'expédition sont gratuits au-delà de 60€.

Il est important de transformer pour créer de la plus-value. Le calibre extra (50 fruits au kilo) est payé par les coopératives 3,5€ mais il ne représente que 2% de la récolte. Le calibre 1 est payé 2,5€. Mais le groupe 3 n'est payé que 85 centimes du kg (80% de la récolte). Le prix moyen ne permet pas de vivre et rémunére à peine le travail de récolte. On ramasse en effet environ 10 à 15 kg par heure et donc tout le reste de travail ne serait pas payé.

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