Ma stratégie

STRATÉGIE ÉCONOMIQUE

Vivre de notre production

Un paysan boulanger, n'a pas les mêmes contraintes qu'un céréalier. La gestion des cultures, les impératifs de rendement et de récolte (qualitatif, quantitatif) sont différents.

 « Il vaut mieux peu de quintaux bien valorisés que plus, mal vendus »

Produire avec peu de charges et plus de marge. Fiscalement, ils ont choisi l'imposition au « forfait » pour être plus libre. Contrairement à l'imposition sur le « réel », ils ne sont pas incités à réduire les bénéfices, par l'investissement notamment. Ce régime fiscal est possible pour des fermes individuelles ou les GAEC, pas pour les formes sociétaires et est limité à un chiffre d'affaire annuel plafonné. Leur objectif est de de monter un GAEC pour doubler ce plafond. Ainsi, au forfait, ils sont certes plus imposés, mais ils détachent un revenu plus facilement et l'investissement n'est pas le fil rouge de la ferme. Ce système fiscal est d'ailleurs adapté à leur ferme, de petite surface, qui ne peut pas avoir de rendements élevés, mais qui valorise bien sa production. Si le plafond de chiffre d'affaires devait être atteint, ils devront, pour dégager plus de revenus, diminuer leurs charges. Ce système fiscal, incite à l'adoption de pratiques plus économes, plus autonomes. C'est un vrai outil d'optimisation de la production qui fait rentrer les agriculteurs dans une logique agroécologique. De la sorte, son impact est important.

L'ensemble des céréales est stocké sur la ferme. La farine est produite chez un confrère et le fournil éco-construit est fonctionnel depuis 2019.

  • Vendre en circuit court, permet de valoriser le potentiel agronomique de leur ferme. Les sols, l'eau limitée, les variétés anciennes, les 10ha de céréales par an, 2j de pain par semaine, ne permettent pas de valoriser autrement qu'en circuit court. « Le circuit court est le seul mode de vente qui valorise et justifie ce que nous faisons au champ ».
  • Développer l'argument de vente autour des variétés anciennes, qui ne sont pas forcément utilisées par les paysans boulangers.

Pour l'atelier pain ils ont besoin d'être trois. Un stagiaire les épaulait. Ils vont recruter avec le service de remplacement pour les jours de pain.

  • Puiser l'énergie renouvelable, en site isolé,

La ferme et l'habitation sont isolées des réseaux d'électricité.

Tous les besoins pour l'électricité, l'eau chaude et le four à pain sont issus d'énergies renouvelables.

Le hangar, l'habitation et le fournil sont éco-construits (hangar en bois, fournil terre-paille).

200kg de bois sont utilisés par semaine avec leur nouveau four. 100ha de bois qu'ils ont en propriété sont attenants aux terres agricoles. L'objectif est de produire 100 stères par an, qui seront vendus, et de produire le bois bûche nécessaire au four à pain. Avec une coopérative locale, Avisylva, dans le cadre d'un plan simple de gestion, ils organisent la production de bois. Des cloisonnements (layons), sont ouverts en forêt pour organiser le passage des engins. Quand des travaux seront prévus, les layons concernés pourront être débroussaillés et les engins circuleront seulement dans ces espaces. Les sols forestiers seront impactés seulement à cet endroit. Cette technique, qui organise la valorisation des forêts, est aussi une manière de préserver le capital sol des bois, très sensible au tassement. Un cloisonnement de 4m est prévu tous les 15m.

Un chauffe-eau solaire

L'habitation et le fournil sont équipés d'un chauffe-eau solaire. De quoi fournir eau chaude à l'habitation et au fournil.

Une installation photovoltaïque en autoconsommation

En 2016, pour être autonome en énergie et rapatrier l'atelier de production de pain en 2019, la ferme s'est équipée de 20m² de panneaux photovoltaïques, d'un pack batteries et d'un régulateur de charge et convertisseur 48V / 230V. La production annuelle attendue est de 4242kWh.


STRATÉGIE AGRONOMIQUE

Des variétés rustiques qui produisent peu et valorisent bien le terroir sans nécessiter de « palliatifs ». «Pas besoin de mettre une formule 1 sur les pavés du " Paris-Roubaix " » explique Vincent.
  • Dans un 1er temps, « Essayer de produire ». Cultiver la ferme en agriculture biologique, tout en apprenant à mieux la connaitre.
  • Tant que la production de céréales est suffisante pour l'année, ils peuvent se permettre d'essayer de nouvelles pratiques.
  • Préférer peu de quintaux mais bien valorisés.
  • Objectif, limiter le labour.
  • Sont intéressés par la biodynamie et l'agroforesterie. Ils prendront le temps plus tard de s'y pencher.

STRATÉGIE ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE


RÉSILIENCE

Les résultats de la ferme dépendent principalement des céréales, qui sont le pilier de leur activité. Leur résilience est donc moindre du fait de cette dépendance. Par ailleurs, la diversité variétale et des espèces cultivées tamponne les aléas. De même, Blandine et Vincent expliquent que si une année, le blé venait à manquer, ils peuvent toujours en acheter, dans la limite de 30% de leur Chiffre d'Affaire, et, Vincent dispose d'un CAP de boulanger si une activité complémentaire devait temporairement être nécessaire.

Leurs contraintes sont différentes de celles des céréaliers. Leurs objectifs de rendement étant moindres, ils sont moins sensibles aux phénomènes de sécheresse, et le cas échéant n'augmentent pas leurs charges pour produire (pas d'arrosage, pas de traitements phyto). Ils ne sont pas dépendants des taux de protéines pour faire leur pain, et se permettent de moissonner plus sec pour le stockage.

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