Mon système

INTRANTS

0% du Chiffre d'Affaires (aucun intrants)

 

Énergie :

  • GNR : 200 litres/an
  • Gasoil + essence : 360 + 30 = 390 litres/an

Irrigation

  • 54 m3 d'eau utilisés pour pallier aux problèmes de secheresse de l'année 2019 (canicule, manque de précipatation à l'automne et l'hiver).

Engrais

  • Aucun fumier n'a été apporté en 2019. Les apports principaux sont la restitution des bois de taille et des tontes.

Produits phytosanitaires

  • Aucun pesticide n'est appliqué

Semences

  • Pas d'achat de semence

VENTES

En 2019 : vente principalement sur des bouteilles de 1 litre,  50 cl et 25 cl. Au total la production de 2019 est de 560 litres d'huile d'olive en AOP huile d'olive de la vallée des Baux-de-Provence.

Les variétés produites sont : grossane, salonenque,

Vente / débouchés :

En vente directe (touriste et client habituel), réseau AMAP, correspondance et réseau personnel dans l'Ouest

Les prix de l'huile d'olive sont :

- 25 cl = 11€

- 50 cl = 17€

- 1 litre = 24€

- 2 litres = 47€

ASSOLEMENT 2019


ÉQUIPEMENT

En propriété :

  • Outils motorisés : 1 tracteur 75 cv, un pulvérisateur acheté d'occasion en 2006. 2 véhicules utilitaires (Mercedes plateau et camionnette) achetés d'occasion en 2006 et 2012.
  • Outils de travail du sol : un griffon acheté d'occasion en 2006.
  • Outils de fenaison : un broyeur à marteau acheté d'occasion en 2006 et un gyrobroyeur acheté neuf en 2009.
  • Autres outils : 4 peignes électriques, sécateur électrique, filet de récolte neuf achetés en 2006, caisse récolte d'occasion en 2010. 3 débrousailleuses (dont une électrique) achetés neuf en 2004, 2005 et 2009. 3 remorques d'occasion (2004, 2006 et 2015).
  • Matériels cuverie : cuve inox 1000 litres et 800 litres (2007), une pompe de transfert (2012). Cuve inox de service 100 litres (2012).
  • Énergie : pas d'énergie renouvelable
  • Bâtiments : Algeco (15 m2) où l'huile est stockée et mis en bouteille. Présence d'une clim'réversible et d'une pompe pour l'huile. La température ambiante à l'intérieur se situe entre 16 et 20 degrés pour le confort de l'huile. Le toit est bardé avec de la palette et de la paille au-dessus pour limiter les variations de température (isolation écologique).

 

Données économiques

Le domaine oléicole de Bruno Dunand n'est pour le moment pas rentable, principalement dû aux variations très importantes de rendement en fonction des années. Pour être rentable, Bruno a développé des prestations (balades touristiques, formations…). Ces prestations lui ont permis de compenser les pertes économiques liées à son activité de production oléicole.

Indicateurs sociaux

Commentaire qualitatif sur le travail : Libre de s'organiser

Le temps de travail de Bruno est principalement concentré au mois de mars/avril et septembre/octobre. À l'année, Bruno travaille approximativement 658 heures entre le travail dans les champs et le travail de prestation, ce qui lui permet d'avoir du temps libre pour ses loisirs. Avant son installation 2014 sur les terres de la mairie, Bruno travaillait en partenariat avec un domaine oléicole. Les parcelles étaient grandes et le travail plus conséquent. Sa volonté était de retrouver plus de temps, de se recentrer sur ce qui était pour lui l'essentiel : « travailler avec la nature ». Son installation sur les parcelles de Baux de Provence lui a permis de « prendre ce temps » pour travailler comme il l'entendait.

Bruno Dunand est aujourd'hui plus que satisfait de son travail : « j'ai réussi à allier le travail des arbres et de la terre et le côté relationnel que j'aime ». Sa satisfaction vient également du fait qu'il est toujours en constante réflexion pour améliorer son système agricole d'un point de vue technique, environnemental et climatique grâce au travail en réseau/collectif. Bruno éprouve un immense plaisir à travailler au milieu de la végétation et de la nature. Il définit son « boulot » comme un « véritable plaisir ». Le moment de la récolte est pour lui, l'aboutissement d'une année de travail. Malgré que cette dernière s'effectue parfois dans des conditions « scabreuses » rendant le travail un peu plus compliqué.

Toutefois, pour lui c'est « toujours du plaisir, on peut mettre un peu plus de temps, ce n'est pas très grave ».

Comme de nombreux agriculteurs, Bruno a perçu de nombreuses anxiétés économiques liés à la variabilité des récoltes, de plus en plus difficile dans un contexte de changement climatique. Depuis 2017, Bruno a retrouvé un équilibre et s'est libéré de cette angoisse grâce au développement de prestation (formations, taille chez les particuliers, sensibilisation agricole…), qui lui permet de vivre correctement de son métier.

 

Performances agroenvironnementales

Radar de l'année 2019

Autres indicateurs agroenvironnementaux
EQF/ha 194  
EQF/ kg de production 2,47  
EQF/litre de production 3,12  
Émission de GES 408 kg CO2/ha SAU/an
Stockage de C/Émission de GES totales 131 %

 

Détails des émissions de GES

Détail du stock de carbone

 

Points forts Points faibles
  • Excellente couverture du sol été comme hiver grâce à l'enherbement permanent
  • Gestion de l'enherbement favorable à la biodiversité (fauche tardive)
  • Des parcelles de petite surface qui facilitent la circulation des auxiliaires et diversifient le paysage
  • Un paysage riche en éléments naturels paysagers
  • Bilan azoté et phosphoré équilibré – pas de risque de lessivage
  • Une agriculture sans irrigation en plein cœur de la Provence
  • L'absence de traitements phytosanitaires.
  • Une consommation d'énergie faible au regard des productions. Remarque : la transformation n'est pas réalisée au domaine
  • Faible diversité des cultures
  • Peu de légumineuses utilisées comme source d'azote renouvelable
  • L'absence d'animaux d'élevage pour assurer l'équilibre agro-écologique et le transfert de fertilité.
  • Un bilan de nutriments globalement déficitaire, qui interroge à termes sur la fertilité des sols.
 
Cohérence avec le système en place

Les pratiques de Bruno Dunand s'inscrivent pleinement dans les principes de l'agroécologie et vont bien au-delà du respect du cahier des charges AB. Ses pratiques ne sont pas figées dans le temps comme le souligne son propos : « Je détiens aucune vérité, je change mes pratiques en fonction des critiques que je peux avoir auprès des techniciens, qui eux ont des compétences particulières, notamment au niveau du sol ». Bruno se remet perpétuellement en question et souhaite travailler au plus près de la nature. Pour progresser et affiner ses pratiques, il travaille beaucoup avec des intervenants spécialisés sur un domaine, par exemple le travail du sol. Ce travail en réseau lui a permis de tester une nouvelle technique en 2020 afin de concilier environnement et rendement. Sur certains vergers, Bruno a « scarifié » très légèrement la partie superficielle du sol, au pied des arbres, sur 3 vergers.

Malgré ce test pour aérer le sol, l'enherbement y est toujours dominant et la qualité de ce dernier laisse apercevoir une excellente biodiversité floristique et faunistique.

Les légumineuses, bien qu'identifiées en point faible, sont présentes dans son système. Elles sont surtout développées au pied des arbres avec une prédominance naturelle du trèfle bitumeux. Lors de sa destruction au mois de juillet (pour lutter contre les risques incendies), une partie de l'azote fixée par le trèfle peut être restituée aux oliviers.

Le piégeage massif de la mouche de l'olive via des bouteilles plastiques contenant un attractif alimentaire et la préservation de haies, bandes enherbées, bosquets peuvent potentiellement permettent à Bruno Dunand de se passer de l'utilisation de produits phytosanitaires sur ces oliviers. La végétation spontanée entourant les parcelles d'oliviers constitue une barrière physique et naturelle permettant de diluer la pression en ravageurs.

Les vergers d'oliviers de Bruno ont toujours été au sec. Cependant, depuis quelques années, les contraintes climatiques contraignent Bruno à acheminer de l'eau pour ces oliviers. En 2019, cela s'est traduit par un apport de 54 m3 (54 000 litres) d'eau sur les 9 hectares d'oliviers, ce qui reste très anecdotique.

Le travail de Bruno contribue à restaurer et préserver les garrigues de Provence tout en informant et sensibilisation la population aux enjeux agricoles et au métier de paysan.

La diversité des systèmes oléicoles en Région SUD

Il est difficile d'établir des recommandations concernant la ferme de Bruno Dunand car celle-ci est déjà bien avancée d'un point de vue agro-écologique. Le domaine de Bruno Dunand a obtenu une excellente note sur le logiciel Dialecte de 66/100 avec 36/70 sur la partie « Mixité de l'exploitation » et 30/30 pour la partie « Gestion des intrants ». Les points en moins sont dus à l'absence d'un atelier élevage sur le domaine, à la faible proportion de légumineuses dans les rangs et à la faible diversité des cultures végétales.

En région Provence-Alpes-Côte d'Aur (PACA), 21 fermes arboricoles biologiques sont comparables dans la base de données Dialecte. Elles ont une SAU moyenne de 19.4 ha. La comparaison de la ferme de Bruno Dunand est rendue difficile car il s'agit d'une production oléicole comparée surtout à des productions fruitières (toutes productions confondues : pomme, poire, abricot, cerise…).

Il est tout de même possible de décrire les deux échantillons (échantillon 1 ; Bruno Dunand et échantillon 2 :  21 fermes arboricoles bio de PACA) :

Concernant la diversité des productions végétales, l'échantillon 2 a une meilleure note probablement dû au fait que la plupart des producteurs de fruits en PACA exploitent sur différents fruitiers (poire, pomme, abricot, cerise…). La part des légumineuses semblent également plus importante pour l'échantillon 2. Au contraire, le taux de couverture des sols l'hiver est moins bon pour cet échantillon (90% au lieu de 100% chez Bruno Dunand), ce qui sous-entend que certains agriculteurs pratiquent le désherbage mécanique dans les inter-rangs.

À propos de la diversité des productions animales, comme pour la ferme de Bruno Dunand, les autres arboriculteurs de PACA diagnostiqués ne disposent d'aucun élevage.

Pour les deux échantillons, le pourcentage en infrastructures agroécologiques et la taille des parcelles sont similairement les mêmes. Toutefois, ce résultat est à nuancer au vue des observations de terrain. En effet, Bruno Dunand exploite ses oliviers dans la garrigue méditerranéenne qu'il défriche petit à petit. De ce fait, il a un pourcentage très important d'IAE et normalement bien plus représenté que dans les autres fermes arboricoles. De plus, Bruno accorde une importance particulière à enherber de façon permanente ses parcelles, ce qui peut ne pas être le cas chez d'autres oléiculteurs.

En termes de fertilisation, de produits phytosanitaires, de consommation d'eau et d'énergie consommée, les fermes de PACA (échantillon 2) ont une note bien inférieure à la note obtenue par Bruno Dunand. En effet, le bilan azoté et phosphoré est souvent excédentaire et peut aller jusqu'à + 54 kg d'N/ha (alors qu'il est déficitaire pour Bruno Dunand). Quant aux produits phytosanitaires, l'échantillon 2 à une moyenne de 3.9 traitements (allant de 15 traitements à 0). Chez Bruno Dunand, aucun traitement n'est effectué. Sa lutte contre le ravageur de la mouche de l'olive est effectué par la technique du piégeage massif  (cf « mes pratiques agroécologiques »).

Concernant l'énergie, les fermes de l'échantillon 2 sont nettement plus consommatrices avec une moyenne de 514 EQF/ha (min : 74 ; max : 2283) contre 194 EQF/ha pour Bruno Dunand. Cette différence peut s'expliquer par la présence d'un atelier de transformation pour les agriculteurs de l'échantillon 2. En effet, Bruno Dunand ne consomme certes, pas beaucoup de gasoil grâce à son enherbement permanent, mais la production de son huile d'olive est réalisée par une cave coopérative. De ce fait, c'est la coopérative qui prend en charge l'énergie nécessaire à la transformation des olives en huile. Bruno Dunand effectue seulement la mise en bouteille chez lui, dans son bâtiment de stockage.

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