La confusion sexuelle s’étend dans le vignoble

En 2017, c'est 70 000 ha de vignes en France, soit 4 % du vignoble qui ont bénéficié d'une protection sexuelle contre eudémis et cochylis (tordeuses de la grappe, petits papillons dont les larves se nourrissent de grains de raisin).

La confusion sexuelle est une méthode alternative à l'utilisation d'insecticides et complémentaire d'un contrôle biologique naturel pour la faune auxiliaire présente.

Le principe est basé sur une saturation de l'atmosphère par des phéromones de synthèse qui imitent celles des femelles. Les mâles désorientés par cet excès de phéromones ne trouvent plus les femelles pour s'accoupler.

La mise en place de cette méthode nécessite une démarche collective des vignerons pour créer des îlots compacts d'au moins 10 ha. La pose d'environ 500 diffuseurs par hectare est nécessaire (un diffuseur couvre une surface d'environ 20 m2). Le coût d'achat des diffuseurs revient à environ 160 €/ha.

La pose des diffuseurs doit être réalisée au plus près du début des vols de première génération (début avril) sur les fils ou les sarments en assurant une bonne accroche. Un suivi des populations par piège sexuel et un comptage sur pied s'imposent. Il faut rester sous le seul de 30 glomérules avec chenilles vivantes pour 100 inflorescences et 10 papillons piégés en 10 jours.

La confusion sexuelle se développe aujourd'hui rapidement dans les vignobles du Languedoc et peut faire l'objet d'un soutien dans le cadre des mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) ou par certains Conseils départementaux (Aude). La coopérative des vignerons de Buzet dans le Lot et Garonne veut ouvrir la voie des paiements pour services environnementaux en soutenant ses vignerons sur 220 ha soit le quart du vignoble de la coopérative. Sur les 225€ du coût à l'ha, la coopérative aidera à hauteur de 150€.

 

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