La fréquentation des abeilles dans les parcelles cultivées sous la menace des pesticides : le cas du pollen de maïs

Les différents travaux menés en Europe et aux Etats-Unis montrent que malgré les conditions restrictives d'emploi des pesticides, les abeilles, le miel, les pollens et les cires sont contaminés par les résidus de pesticides.

Par exemple, dans l'ouest de la France, 58 % des pollens et 95 % des miels collectés contiennent au moins un résidu de pesticide. La consommation du pollen par les abeilles durant l'hiver pourrait avoir les effets délétères d'impacter la reprise d'activité à la sortie de l'hiver.

 

Le pollen de maïs constitue la principale ressource pollinique de l'abeille en Poitou-Charentes, en Midi-Pyrénées et en Rhône-Alpes, surtout en Juillet et un peu en Août. Il possède cependant une faible valeur nutritive comparée à celui du colza.

 

Les adventices constituent une autre ressource importante notamment le pollen de coquelicot qui serait la seconde ressource après le maïs (dans les zones à maïs bien sûr). La mercuriale annuelle est aussi importante. Les Asteraceae et les plantains sont une ressource importante dans la Drôme où le paysage agricole est dominé par les vignobles, les céréales et la lavande.

Le fait que les abeilles domestiques, certains bourdons mais aussi des abeilles sauvages se nourrissent dans les cultures à partir du pollen et du nectar des plantes cultivées mais aussi des adventices ; le fait aussi que les espèces terricoles des abeilles sauvages peuvent nidifier dans les parcelles agricoles, posent clairement la nécessité de réduire l'impact des pesticides en adoptant des meilleures pratiques, en utilisant des molécules moins toxiques mais surtout en réduisant leurs usages.

Crédit photo : ACTA, Abeilles récoltant du pollen de maïs

Source : A. Decourtye et Al. 2016. Fréquentation par les abeilles des parcelles agricoles cultivées : données pour un usage moins dangereux des pesticides. Courrier de l'Environnement de l'INRA N°66.