Le retour du cheval dans les vignes

Le domaine Chandon de Briailles de 14 ha, situé à Savigny-Lès-Beaune, à quelques kilomètres au Nord de Beaune est géré par Claude et François de Nicolay depuis 2001.

Avant l'arrivée de la génération actuelle, le domaine était travaillé en agriculture raisonnée. Progressivement, de moins en moins de produits de synthèse ont été utilisés, les doses de soufre et de cuivre dans les vignes ont été nettement diminuées. Et dès 2005, un virage est pris vers la biodynamie, avec la certification Demeter obtenue en 2011.

80 % du vignoble est travaillé à la traction animale. Nous possédons 4 chevaux et nous devrions en acheter un cinquième confirme François de Nicolay. « Travailler avec un cheval développe la vie microbienne en surface. On ne travaille pas trop en profondeur et on vit avec l'herbe. Nous avions 5 tracteurs avant. Un tracteur équipé neuf c'est 120.000€. Un cheval de trait 4000€ et 500€ pour la charrue. Mais bien sur il faut plus d'heures de main d'œuvre ».

Le soufre a été totalement banni des vignes et les doses de cuivre sont relativement faibles, de l'ordre 1 à 1,2kg en moyenne, même si cela peut monter jusqu'à 3kg pour les années les plus difficiles. Pour rappel, les doses autorisées en biodynamie sont de 3,5kg par hectare lissées sur cinq ans. « Nous avons fait ce choix dans le but d'accroître la qualité et l'authenticité des vins, mais également pour le respect de l'environnement. Nos vignes s'en portent mieux et les raisins sont plus goûteux. Nos employés sont contents également car il n'y a plus aucun produit irritant utilisé. Les vignes sentent bon ! » précise François De Nicolay. En complément de ces faibles doses de cuivre, seules des tisanes et décoctions de plantes sont utilisées, avec également une originalité : du lait frais écrémé dilué dans de l'eau, qui est pulvérisé pour remplacer le soufre. Il s'agit d'un traitement à la fois préventif et curatif. « Nous ne travaillons quasiment qu'en préventif. Parfois nous avons des débuts d'attaques de maladie, mais la vigne se défend bien, la biodynamie stimule énormément l'immunité des plantes. C'est en revanche un travail qui nécessite beaucoup plus de main d'œuvre, il faut repasser avant chaque pluie » , précise-t-il.

Un peu plus de 400 domaines viticoles dans toute la France ont adopté la biodynamie et cette tendance va croissant. Plusieurs ont aussi opté pour la traction animale. Avec un cheval "on ne tasse pas comme avec un tracteur, donc la vie microbienne du sol n'est pas abîmée",

 

Videos et photos postés régulièrement pour être au courant de l'actualité du domaine

Le Mouvement de l'Agriculture Bio-Dynamique (MABD)  

La Plateforme Energie Cheval, observatoire économique et sociale des équidés au travail

L'association PROMMATA, pour la PROmotion d'un Machinisme Moderne Agricole à Traction Animale