Quel rôle joue la biodiversité dans l'agriculture ?

La simplification des paysages agricoles réduit la biodiversité fonctionnelle. C'est ce que montre une vaste étude internationale publiée le 16 octobre dans Science Advances. L'émission "La terre au Carré" a invité Vincent Bretagnolle, agro-écologue au CNRS, pour aborder ce sujet.

L'invité

Vincent Bretagnolle a participé à cette vaste étude internationale : il est agro-écologue au CNRS, fondateur et directeur de la zone atelier plaine et val de Sèvre, une vaste zone d'études interdisciplinaire sur l'agro-écologie des territoires. 

L'étude reprend les données de 89 travaux portant sur près de 1 500 sites de tous les continents — l'une des plus vastes études jamais lancée dans ce domaine. Et elle se penche sur des cultures très variées : blé, colza, fruits de verger, café, fraises, noix de cajou…  

Les principaux résultats nous apprennent que :

  • La simplification des paysages réduit de 30% l'efficacité de la pollinisation
  • La simplification des paysages réduit de 50% la régulation naturelle des ravageurs
  • Certains invertébrés jouent un rôle particulièrement primordial dans cette régulation naturelle :  coccinelles, carabes (prédateur de pucerons et limaces, entre autres), araignées (des centaines d'espèces surtout de toutes petites —et sans toile— qui sont les espèces les plus abondantes, par exemple, au sol dans les champs de blé. 
Vos solutions pour la planète

Sentinelles de la Nature est une nouvelle application mobile pour protéger l'environnement. Elle permet aux citoyens de pouvoir signaler des atteintes à l'environnement lors de promenades, par exemple. 

Elle permet de géolocaliser l'alerte qui sera envoyée à un membre de France Nature et Environnement, qui a son tour validera ou non l'alerte comme un danger pour l'environnement. L'association accompagne ensuite le citoyen dans la plainte qu'il va adresser à la mairie de sa commune.

C'est Xavier Métay, le coordinateur de France Nature Environnement Pays de la Loire pour l'application et le projet Sentinelle de la Nature, qui nous raconte le projet.

L'invité découverte

Notre invité découverte est le chercheur en écologie marine et en biodiversité, Thomas Changeux.

Ce jeudi 24 octobre 2019, s'ouvre en Guadeloupe, pour trois journées, une conférence internationale dédiée aux sargasses, des algues brunes vivant à la surface de l'eau. Elles furent observées pour la première fois par Christophe Colomb, il y a plus de cinq siècles.

Jusqu'à présent, ces algues étaient localisées dans ce qu'on a appelé la Mer des Sargasses, au large des États-Unis. Mais depuis 2011, des sargasses naviguent plus au sud, et se déposent régulièrement sur les rivages des îles Caraïbes et les côtes Africaines. 

C'est une véritable plaie, car leur décomposition libère des gaz nauséabonds, et même toxiques à la longue, obligeant parfois les hôtels et des écoles à fermer. Les scientifiques ne parviennent pas à expliquer pourquoi les sargasses prennent désormais le chemin des îles Caraïbes.