le contrôle biologique en AB

Le potentiel de contrôle biologique est globalement plus élevé en agriculture biologique. C'est le constat que viennent de tirer plusieurs chercheurs sur la base d'une analyse de 162 publications scientifiques à l'échelle mondiale.

Cette étude parue dans Nature Sustainability en juillet 2018 a analysé 43 études portant sur la régulation naturelle (194 comparaisons) et 134 études (594 comparaisons) portant sur les niveaux d'infestation (pathogènes, ravageurs et plantes adventices) dans les cultures annuelles et pérennes en comparant des parcelles conduites en agriculture biologique et en agriculture non-certifiée (dite « conventionnelle »).

 

Il apparait que face à des attaques de ravageurs (insectes, nématodes et acariens), d'agents pathogènes (champignons et virus) et des plantes adventices, on observe globalement des niveaux de régulation naturelle potentielle plus importants en agriculture biologique, c'est-à-dire que les bioagresseurs subissent en moyenne plus de prédation ou de parasitisme par leurs antagonistes naturellement présents dans le milieu. Cependant, en terme de niveaux d'infestation, qui est la résultante des processus de régulation naturelle et des pratiques culturales des agriculteurs, les niveaux d'infestation sont globalement plus élevés en agriculture biologique mais dépendent du type d'agresseurs : les parcelles conduites en agriculture biologique ont en moyenne des niveaux d'infestation par les pathogènes plus faibles, des niveaux d'infestation par les ravageurs équivalents et des niveaux d'infestation par les adventices plus élevés.

3 mécanismes possibles permettent de comprendre les performances de régulation naturelle :

  • Un mécanisme appelé « bottom-up » (ascendant) qui est lié à une plus grande diversité de plantes cultivées mais aussi sauvages en agriculture biologique et qui a pour effet de limiter les ravageurs et les agents pathogènes
  • Un mécanisme horizontal qui est lié à une plus forte compétition entre les insectes et les agents pathogènes au niveau des ressources qui amène à une réduction des infestations
  • Et enfin une mécanisme appelé « top-down » (descendant) lié à une plus grande abondance et /ou diversité de prédateurs et parasitoïdes généralement observé dans les systèmes de culture conduits en agriculture biologique.

Cette étude apporte des éléments au regard que nous devons porter sur les plantes adventices et qu'il est peut-être temps de les appeler plantes compagnes voire plantes de services plutôt que mauvaises herbes. En effet si celles-ci peuvent avoir un effet concurrentiel sur le rendement des plantes cultivées, elles sont aussi à la base de services comme le contrôle biologique et la pollinisation.

 

Sources : Muneret, L. et Al. 2018. Evidence that organic framing promotes pest control. Nature Sustainability.