Sur les chemins de l’agroécologie

Réalisé par le réseau TRAME, ce document présente les parcours de 17 fermes, réparties sur la France, engagées dans l'agroécologie.  Ces témoignages qui couvrent tous les systèmes de production montrent que l'agroécologie est bien engagée et diverse. Ce que l'on retient en premier, c'est l'envie du métier qui se dégage de ses témoignages. Dans une ambiance agricole souvent morose, ces agricultrices et agriculteurs dont certains préfèrent le mot de paysan, montrent que la transition écologique est possible, que l'on peut réduire l'utilisation de pesticides et d'antibiotiques voir de s'en passer, bref qu'il existe plein de solutions techniques pour réduire l'utilisation de ses intrants, énergie, engrais, eau ou aliments du bétail.

 

Bien sûr, ces agriculteurs sont pleinement engagés dans le collectif qui offre des rencontres, informe, permet d'être représenté, de se motiver et ainsi de progresser. Ce document insiste aussi sur les motivations au changement, car on sait bien qu'aujourd'hui les blocages ne sont pas techniques. Au travers de ces divers parcours, on verra que les motivations sont diverses mais avec cette idée centrale d'exercer un métier en cohérence avec ses valeurs personnelles.

 

L'approche est toujours systémique, ce qui est déterminant pour changer de système. Celui-ci s'élargit toujours plus en couvrant la production d'énergie (photovoltaïque, méthanisation, chaudière à bois déchiqueté des haies, récupérateur à chaleur sous litière) et bien sur la transformation et les circuits courts (vente à la ferme, magasin de producteurs). La recherche d'une plus grande autonomie des systèmes est aussi une valeur centrale : autonomie en protéines pour les éleveurs ou autonomie énergétique. Le GAEC de la Maisonneuve en Corrèze montre que les éleveurs peuvent installer des jeunes en consacrant quelques hectares au maraichage. La ferme du Buisson dans l'Orne produit son propre tourteau de colza.

 

Parmi les techniques on retrouve bien sûr les techniques culturales simplifiées comme le pâturage tournant dynamique, les médecines alternatives, l'agroforesterie, le compostage, les couverts associés au colza, le désherbage mécanique pour se passer du glyphosate en viticulture.

 

3 exploitations de l'Ille et Vilaine se sont associées pour créer une unité de méthanisation qui, outre le traitement des déjections d'élevage, permet de valoriser les CIVE. La chaleur du digesteur est utilisée pour du séchage en grange qui permet de produire un fourrage de meilleure qualité et de la luzerne. Il en est de même de Quentin Lequeux dans l'Aisne qui valorise la chaleur du digesteur pour sécher 800 t de maïs, mais aussi pour chauffer sa porcherie

 

L'agriculture biologique est aussi une voie largement privilégiée, avec le développement de rotation longue (13 cultures chez Pascale Croc en Charente-Maritime) avec une part importante de l'assolement dédiée aux légumineuses.

 

Laurent Dejean, éleveur dans le Tarn, montre qu'il n'est pas aberrant de réduire son troupeau pour gagner en autonomie. Cyrille Ducat dans les Ardennes n'hésite pas à vendre son surplus d'herbe à ses voisins qui possèdent un méthaniseur.  Raphaêle Gardot dans les Deux-Sèvres, en agriculture de conservation, est heureux d'acceuillir un couple d'élanion blanc, petit rapace très utile aux agriculteurs mais aussi des alouettes des champs et l'outarde canepetière, espèces dont les effectifs sont en forte diminution.

 

Source & Témoignages :

http://www.pardessuslahaie.net/frontend.php/trame/2306

http://www.pardessuslahaie.net/uploads/sites/dd67981f1c419de0ccd49fae6fc64c781b221487.pdf