De quoi parle-t-on ?
Le pressage d'oléagineux (colza, tournesol, soja, lin, etc.) permet d'obtenir de l'huile végétale et un résidu de pressage riche en protéines appelé tourteau. Ce dernier est valorisable en alimentation animale. Les techniques industrielles (pressage à chaud et déshuilage par solvant) permettent obtenir des tourteaux déshuilés (< 3% de matières grasses (MG)). Le plus utilisé en alimentation animale est généralement le tourteau de soja en raison de sa haute teneur en protéines (46%). Il est importé principalement du Brésil et d'Argentine. En France, c'est la denrée agricole qui représente le plus gros poste d'importation en tonnage (FAOSTAT).
Cette synthèse s'intéresse aux stratégies individuelles ou collectives mises en place par les agriculteurs afin de produire eux-mêmes huiles et tourteaux dans le but de les autoconsommer ou de les valoriser en circuit court. Il s'agira ici principalement de pressage à froid de colza et de tournesol permettant d'obtenir d'un côté des tourteaux gras (> 10% de MG) et de l'autre de l'huile vierge. La production d'huile et de tourteaux fermiers de soja est également possible mais les fèves nécessitent dans un premier temps un traitement thermique (extrusion ou toastage) avant trituration afin d'éliminer les facteurs antinutritionnels (inhibiteurs de la trypsine) et d'améliorer la digestibilité des protéines.
Le pressage à froid possède un rendement en huile inférieur au pressage à chaud. Cependant, l'huile obtenue, qualifiée d' « huile vierge », est de meilleure qualité nutritionnelle. Elle peut être donc valorisée en huile alimentaire mais peut également être incorporée dans du carburant pour moteur diesel.Le pressage d'oléagineux à la ferme s'inscrit donc dans une démarche agroécologique d'autonomie protéique, d'autonomie énergétique ou de production d'huile alimentaire locale et de qualité.